C'est une série noire qui touche les infirmières libérales de l'hexagone ... Une nouvelle agression, une fois de plus violente, a eu lieu le 28 juillet à Montpellier. Nous venons d'être alertés par Alain Rochois, président du Conseil de l'Ordre des infirmiers de l'Hérault qui a réagi en même temps que l'infirmière agressée dans les colonnes du Midi-Libre hier. Nous ne pouvions passer sous silence cette triste information et nous vous demandons de la relayer, encore une fois, en toute solidarité avec toujours la même question : jusqu'à quand l'Avenue de Ségur, siège du ministère de la Santé, va-t-elle rester mutique face à ces actes de violence qui touchent le coeur de la profession infirmière ?
Je sortais de ma voiture, guillerette. J'allais chez une patiente, très loin de penser qu'à 5 heures du matin, un dimanche, j'allais être agressée
, peut-on lire sur le quotidien régional (1). Deux grands gaillards sont arrivés vers moi en courant. Ils m'ont ceinturée, biousculée en hurlant "Bouge pas ! Bouge pas !" (...) Celui qui était derrière moi m'a tordu le bras pour récupérer les clés et j'ai entendu la DS démarrer.
Les agresseurs ont également pris son sac contenant papiers, carte de crédit, clés de son domicile et de chez ses patients et factures de sa patientèle des dernières semaines...
On est là pour soigner tout le monde et on continuera mais, là, on va envoyer un courrier au préfet et au maire pour qu'ils viennent faire une tournée avec nous. C'est au-delà du réel.
Je suis en état de choc extrême
, confie l'infirmière de 60 ans et je vais partir avec la peur au ventre pour travailler
. Elle n'envisage pourtant pas, sans voiture, et malgré son arret de travail, d'abandonner ses patients... Installée à Montpellier depuis 22 ans, elle avoue constater une dégradation de ses conditions de travail depusi cinq ans, dans le respect et la reconnaissance de son travail.
Jets de cailloux, insultes, vols... ses collègues sont également là pour en témoigner. On est là pour soigner tout le monde et on continuera mais, là, on va envoyer un courrier au préfet et au maire pour qu'ils viennent faire une tournée avec nous. C'est au-delà du réel.
Alain Rochois, président du conseil de l'Ordre des infirmiers de l'Hérault, témoigne à son tour dans l'article du Midi-Libre en soutien à sa consoeur. Notre mission est d'assurer des soins mais ces phénomènes de violence ne sont plus isolés. (...) Ce sont des affaires particulièrement traumatisantes pour les personnes qui en sont victimes. (...) Est-ce que doit en venir à se faire accompagner par la police ? (...) Tout le monde doit pouvoir travailler dans des conditions de sécurité totale.
Que rajouter de plus si ce n'est vous engager à partager cet article pour faire savoir HAUT et FORT, notamment au grand public, ce que devient aujourd'hui l'exercice infirmier. Prendre soin les uns des autres est déjà beaucoup face au silence lancinant des tutelles.
Note
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com
LÉGISLATIVES
Un infirmier libéral dénonce le « harponnage de procuration »
SYNDICAT
Réingénierie du métier infirmier : la première mouture du référentiel est sur la table
PROTESTATION
Colère des IDEL : la Fédération nationale des infirmiers lance "un avertissement au gouvernement"
IDEL
Infirmiers libéraux et familles : des relations complexes à gérer