Lettre ouverte au Président de la République
La FNI demande l'ouverture de négociations tarifaires avec l'Assurance maladie, sans appeler pour l'instant à la mobilisation dans la rue. L'organisation a ainsi adressé, lundi 18 mars, une lettre ouverte au Président de la République dans la presse quotidienne régionale. Depuis la fin janvier, le collectif des Infirmiers en colère et d'autres organisations d'infirmières lancent des mobilisations sporadiques sur le territoire, des opérations escargots avec barrages filtrants et distributions de tracts. Une «grande manifestation nationale» est d'ores et déjà prévue à Paris le 4 avril.
«Ce que nous faisons, c'est adresser un avertissement au gouvernement en attendant de voir s'il débouche sur des mesures concrètes. On attend une lettre de cadrage qui nous permettrait d'ouvrir des discussions avec l’Assurance maladie», a souligné lundi le président de la Fédération nationale des infirmiers libéraux, Daniel Guillerm. «On ne pourra pas se contenter de déclarations, de mesures d’affichage, pour éviter une escalade et une cristallisation du mouvement dans le temps», a-t-il prévenu.
La FNI se réserve le droit de rentrer dans le mouvement de manière plus dure et opérationnelle
Le syndicat majoritaire «ne sera pas dans la rue» ce mardi 19 mars, pour participer à la mobilisation unitaire organisée conjointement par le collectif des Infirmiers en colère, le Sniil et Convergence Infirmière, respectivement deuxième et troisième syndicats de la profession. Toutefois, «la FNI se réserve évidemment le droit de rentrer dans le mouvement de manière plus dure et opérationnelle» si ses revendications ne sont pas entendues, avertit Daniel Guillerm. La contestation est d'ailleurs «largement soutenue par la profession», d'après l'enquête de la FNI.
Une enquête de la FNI qui pointe les fortes inquiétudes de la profession
Les infirmiers mobilisés réclament entre autres la reconnaissance de la «pénibilité du métier», pour pouvoir partir en retraite à taux plein à 60 ou 62 ans, et la revalorisation du tarif de base des actes infirmiers, qui stagne depuis 2009 malgré l'inflation. «Si la profession est dans cette marmite bouillonnante», c'est parce que les «promesses» faites pendant la pandémie «n'ont pas été tenues», et les espoirs «ont été douchés par le Ségur de la santé», au cours duquel aucune enveloppe n'a été accordée aux infirmières libérales, analyse de son côté Daniel Guillerm.
« Nous sommes face à des infirmiers qui apparaissent satisfaits de leur liberté d’organisation et de leur accès aux formations, mais qui déclarent être largement insatisfaits de leur niveau de revenus, de la place des tâches administratives dans leur quotidien et de leurs perspectives pour la retraite ». C'est ce qui se dégage de la toute récente enquête de la FNI. Le syndicat d'IDEL vient en effet de livrer les résultats parlants d'un sondage en ligne réalisé entre le 11 et le 13 mars auprès de ses adhérents*, intitulé : «Regard des infirmiers libéraux sur leur métier et son avenir». Il en ressort que les infirmiers libéraux ont le sentiment que «la profession libérale a évolué négativement au fil des années». Les inquiétudes concernent aussi bien l’avenir du système de santé, que la rémunération, ou encore l’évolution globale de ces professions.
* Sondage réalisé sur un échantillon de 1003 infirmiers libéraux issus de ses fichiers (sur 150 000 IDEL environ)
Les infirmiers libéraux sont inquiets pour leur avenir, d'après l'enquête de la FNI. Plusieurs raisons à cela : l'avenir du système de santé en général arrive en tête des sujets de préoccupations (83% des répondants), la retraite (79%) et enfin l'évolution de la rémunération (63%).
LÉGISLATIVES
Un infirmier libéral dénonce le « harponnage de procuration »
SYNDICAT
Réingénierie du métier infirmier : la première mouture du référentiel est sur la table
IDEL
Infirmiers libéraux et familles : des relations complexes à gérer
VACCINATION
Les pharmaciens autorisés à vacciner à domicile : la FNI exige des explications