Pourquoi les infirmiers libéraux (IDEL) ne sont-ils toujours pas autorisés à prescrire directement des pansements à leurs patients, sans prescription préalable par un médecin ? C’est la question qui agite l’Organisation nationale des syndicats d'infirmiers libéraux (Onsiil). Et qui l’agace d’autant plus que, parallèlement, ces professionnels gagnent en autonomie sur d’autres champs de compétences, dont certains particulièrement récents. Ce qu’elle pointe ici en exemple : la rédaction des certificats décès, que les IDEL peuvent depuis avril 2024 réaliser dans le cas où un médecin ne serait pas disponible pour s’en charger.
Pour l'Onsiil, un paradoxe incompréhensible
Le décret qui encadre cet acte, note l’Onsiil, les autorise ainsi à « constater le décès d’une personne qu’ils ne connaissent pas, après une courte formation spécifique. » Une nouvelle responsabilité qui apparaît « en décalage » avec les limitations qui existent encore autour d’autres actes infirmiers beaucoup plus fréquents et réguliers. Les IDEL « ne peuvent toujours pas décider seuls des soins de pansement pour leurs propres patients, malgré des années d’expérience et de multiples formations », relève l'Onsiil, dénonçant de fait une « incohérence » dans la gestion des compétences des infirmiers libéraux.
Pourtant, la loi Rist, qui a notamment ouvert l’accès direct aux infirmiers en pratique avancée, est venue récemment étendre les compétences des IDEL sur le champ des plaies. Elle les autorise désormais « à prendre en charge la prévention et le traitement de plaies ainsi qu'à prescrire des examens complémentaires et des produits de santé. » Mais la liste des prescriptions possibles, elle, n’a toujours pas été définie et demeure dans l’attente de l’avis de la Haute autorité de santé.
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