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AU COEUR DU METIER

Les infirmiers hostiles au dextro fait par des aides-soignants

Publié le 03/03/2016
test glycémie diabète

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Réponses selon l

Réponses selon l

Les résultats de deux enquêtes distinctes, l'une menée par le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), l'autre par Convergence infirmière, révèlent que deux infirmières sur trois sont hostiles au dextro effectué par des aides-soignants. Explications.

Les infirmiers ne souhaitent pas que les aides-soignants puissent réaliser les glycémies capillaires.

Selon les résultats d'une étude menée par le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) dévoilés le 2 mars 20161, 66 % des infirmiers sont hostiles à la réalisation de la glycémie capillaire par les aides-soignants. De son côté, Convergence infirmière, syndicat d'infirmiers libéraux, a révélé que 94 % des IDEL sont opposés à la possibilité octroyée aux aides-soignants de réaliser des dextros 2.

Ces deux études ont été réalisées alors que le ministère des Affaires sociales et de la Santé s'interroge sur l'éventualité de faire réaliser des glycémies capillaires par les aides-soignants sans présence infirmière. Rappelons qu'actuellement, l'effraction de la barrière cutanée, et par conséquent les injections, dont la glycémie capillaire fait partie, relèvent du Code Pénal. Cet acte est donc réalisable par un médecin, et par délégation par un infirmier.

Soulignons que les réponses des infirmiers varient selon leur secteur d'exercice, leur fonction ou encore l'ancienneté de leur diplôme. Ainsi, comme le démontrent les enquêtes du SNPI et de Convergence infirmière, les infirmiers exerçant en libéral (80 % selon le SNPI et 94% selon Convergence infirmière) sont les plus hostiles à la réalisation de la glycémie capillaire par les aides-soignants. Par ailleurs, l'opposition est plus marquée chez les IDE (66%) que chez les cadres infirmiers (53%) ou les formateurs (60%). En revanche, 54 % des infirmiers ayant un à deux ans de diplôme et 51 % ayant leur diplôme depuis deux à cinq ans sont plutôt favorables à cette mesure. Également interrogés sur la question, 82 % des aides-soignants ont indiqué souhaiter pouvoir faire des dextros.

Réponses à la question « Pour ou contre la réalisation des dextros par les aides-soignants ? »

Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI, considère que le ministère répond juste au lobby des EHPAD pour augmenter la charge de travail déjà importante des aides-soignants, et réduire les coûts de fonctionnement, en mutualisant davantage les postes infirmiers et en réduisant l’intervention des infirmières libérales. Cette tentative sur le dextro n’est qu’un premier pas vers d’autres glissements de tâches. Et de préciser que les infirmières refusent une déqualification des soins liée à des motifs économiques. Les bureaucrates raisonnent en actes, mais derrière il faut une réflexion clinique et un traitement adapté. Qui sera responsable en cas d’erreur d’interprétation ou de soins réalisés à tort ?.

Notes

  1. Étude menée en ligne entre le 9 et le 28 février 2016 auprès de 31 658 personnes.
  2. Sondage réalisé en ligne auprès de 4 571 personnes.

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com  @ATrentesse


Source : infirmiers.com