Le chiffre est répété en boucle par tout le secteur : 6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant, dont 650 000 atteints d’une maladie chronique nécessitant un suivi régulier. Pour autant, regrette la Fédération nationale des centres de santé (FNCS) dans un communiqué, si les causes ayant mené à cette situation ont été identifiées, les solutions, elles, ont du mal à se mettre en place. La faute à des corporatismes encore trop prégnants – en ligne de mire, la grogne des médecins libéraux et l’échec des négociations conventionnelles – et à des « pouvoirs publics » et une « Assurance maladie » qui ont « confié les clés des soins de ville à des logiques privées libérales » depuis des décennies. « Il y a urgence à proposer un autre chemin ! », s’exclame la FNCS.
Modifier en profondeur la rémunération des soins de ville
Cet autre chemin, estime-t-elle, passera par « un travail en équipe pluri professionnelle », « avec des professionnels s’organisant de manière coordonnée pour des prises en charges facilitées ». Pour le mettre en place, elle propose :
- D’instaurer de nouvelles règles tarifaires favorisant « les coopérations et non pas le chacun pour soi ».
- De sortir du « découpage des soins de ville », qui repose sur neuf conventions libérales, soit une par profession.
- Et, corollaire des deux précédentes préconisations, la fin de la tarification en actes unitaires, qui n’est pas adaptée à la prévention ou encore à la prise en charge des pathologies chroniques.
L'urgence : créer un "service public territorial de santé"
Plus généralement, la FNCS défend la mise en place d’un « service public territorial de santé », qui serait tenu à un « devoir de résultat », qui couvrirait tous les territoires et dont l’organisation devrait impliquer l’ensemble de leurs acteurs (communes, régions, hôpitaux publics, associations, universités…). Une proposition qui fait écho aux ambitions portées par Agnès Firmin le Bodo, qui entend définir un « pacte territorial » de santé dans le cadre des Conseils nationaux de la refondation (CNR santé), mais aussi à la volonté affichée par Emmanuel Macron lors de ses vœux aux soignants de décloisonner le système de santé. Ce service public, prévient la FNCS, se devra de respecter une règle : ne pas pratiquer de dépassements d’honoraires. « Le temps n’est pas à la recherche de responsables mais à la recherche de solutions », conclut-elle.
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