Premier grief : la décision de la CNAM de repousser la troisième et dernière étape du BSI, qui devait le généraliser à l’ensemble des patients dépendants, en raison d’un dépassement de l’enveloppe initiale de 11,4 millions d’euros. « Ramené à une prise en charge moyenne, cela ne représente que 1,35 € par jour et par patient dépendant », s’agace la FNI. Soit une somme qui « ne justifie en rien le gel de la généralisation du BSI et de la revalorisation qui devait l’accompagner », surtout au regard des économies qu’il entraînerait en permettant le maintien à domicile de ce type de patient.
Des compétences menacées
Autre sujet de grogne, un sentiment d’invisibilisation des compétences des IDEL provoqué par la proposition de loi déposée par Frédéric Valletoux (Horizons) visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels et à rendre obligatoire la participation de tous les soignants à la permanence des soins, qui tendrait selon elle à faire des IDEL « les "petites mains" de l’organisation des soins au service des médecins et au sein des structures de type MSP et CPTS ». L’approche des « métiers par mission », telle que défendue par François Braun, le ministre de la Santé, lors de la dernière réunion du CNR Santé, fait par ailleurs craindre une remise en cause du « monopole des actes infirmiers défini par le décret d’actes ». « Ces différents projets auxquels la FNI est opposée, nient la réalité d’une profession dont les compétences ne sont pas pleinement utilisées et qui aspire à l’émancipation », s’irrite le syndicat, qui dénonce « la condescendance » et le « mépris » de certains acteurs envers la profession.
L'immobilisme des pouvoirs publics en ligne de mire
Vient enfin l’absence de revalorisation des IDEL, dont les rémunérations stagnent depuis 14 ans. Et la FNI de dénoncer l’immobilisme de l’Assurance maladie et du gouvernement qui « se renvoient la balle » sur le sujet.
Face à ces problématiques qui exacerbent les tensions, le syndicat a fait part de sa décision de suspendre sa participation aux instances et travaux conventionnels, aussi bien au niveau local que national à compter du vendredi 12 mai, journée internationale des infirmières où seront par ailleurs organisées des opérations coup de poing pour dénoncer des conditions de travail dégradées, dans l’attente d’une réponse du gouvernement.
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