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FORMATION PROFESSIONNELLE

Actualisation des connaissances, échanges savoureux et sujets qui fâchent : retour sur les JNIL 2022

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Publié le 18/11/2022

Les Journées Nationales des Infirmiers Libéraux (JNIL) se sont tenues les 8 et 9 novembre 2022 à Montrouge près de Paris. Les professionnels sont venus échanger, actualiser leurs connaissances et se former. L'occasion également de revenir sur les dossiers brûlants de la profession, en présence des représentants de syndicats ou encore du président de l'Ordre National des Infirmiers (ONI).

Conférences plénières, ateliers, grand-débat d’actualité dédié à la profession libérale ont rythmé ces deux jours de formation, ainsi qu'un programme pédagogique en formule développement professionnel continu (DPC) pour aborder de façon plus concrète certaines problématiques liées à la pratique libérale.

Parmi les incontournables : un atelier nomenclature, à la fois partie non-négligeable de l'exercice infirmier et même prérogative indispensable pour tout infirmier installé en libéral. La nomenclature, c'est au quotidien, patient par patient, et c'est un exercice qui peut s'avérer parfois difficile, nous rappelait Pascal Serantoni-Vasseur, infirmier de métier, expert judiciaire à la Cour d’appel d’Aix-en-Provence et à la Cour Administrative d’Appel de Marseille. Dans les litiges, on a couramment en tête la Sécurité Sociale qui attaque l'infirmier libéral pour un indu, justifié ou non. Viennent ensuite les litiges entre infirmiers eux-mêmes (on est dans un exercice libéral, avec une clientèle et des enjeux pécuniaires qui peuvent générer du conflit) et, assez dernièrement, on va avoir aussi cette nouvelle notion que les patients ont compris, quelques années après la loi Kouchner , que l'on pouvait attaquer un professionnel de santé, se retourner contre lui, essayer de soutirer quelque argent et c'est là qu'il faut se montrer extrêmement prudent, conseille-t-il.

Sujets qui fâchent

Dans la salle où se déroulent les conférences, l'ambiance est parfois électrique : d'un côté les IDEL qui accusent, de l'autre Patrick Chamboredon, président de l'Ordre National des Infirmiers, qui s'agace. Les sujets de discorde sont le reflet de ceux qui occupent l'actualité : la vaccination (étendue trop tardivement aux infirmiers pendant la crise sanitaire selon certains), Parcoursup et la fin du concours infirmier (pointé du doigt par d'autres). Patrick Chamboredon répond point par point aux mécontents, rappelle les combats de l'Ordre (notamment justement pour obtenir la vaccination), mais ne peut réprimer une certaine irritation alors que, d'une part, les infirmiers confondent parfois les champs de compétence de l'Ordre avec ceux des syndicats, et, d'autre part, parce qu'il appelle justement de ses voeux depuis longtemps l'engagement des paramédicaux sur l'échiquier politique. On se sent un peu seuls parfois, lance-t-il face à une profession qui n'a pas l'engagement des médecins pour faire entendre sa voix.

Force est de constater que les JNIL ont moins attiré cette année que les précédentes, un manque d'attrait que beaucoup imputent aux suites de la crise sanitaire avec un épuisement infirmier évident. Pour autant, les participants se sont montrés satisfaits.  Camille, nouvellement installée à Doullens, dans la Somme, auprès d'une population rurale, est quant à elle venue chercher les nouveautés (dispositifs médicaux) et échanger avec d'autres collègues (notamment pour obtenir conseils et pistes d'amélioration en cas de prises en charge qui stagnent un petit peu). Régine est venue de Martinique spécialement pour l'occasion, explique-t-elle. Cette infirmière libérale, qui exerce sur la commune du Lamentin (deuxième ville la plus peuplée après Fort-de-France), s'est déplacée pour la formation obligatoire, mais également pour rencontrer ses pairs. C'était intéressant pour moi, confie-t-elle, de revenir aux JNIL après la rupture due au Covid : ça a été un peu difficile, surtout pendant le confinement où on a eu l'impression d'être seuls au monde. Les JNIL lui ont donc permis de renouer avec la profession, confie-t-elle.

Renouer avec la profession, l’expression est revenue à de multiples reprises. Preuve que la crise sanitaire est encore dans tous les esprits. Les JNIL étaient donc l'occasion d'échanger sur le métier et de retrouver ses pairs, dans l’espoir, en quelque sorte , de tourner la page du Covid.


Source : infirmiers.com