"J’ai connu la FNESI il y a trois ans, via une publication au sujet de la commission de défense des droits des étudiants"
, raconte celle qui en a pris la tête très récemment , à l'occasion du XXIIe Congrès National, qui s'est déroulé du 6 au 9 octobre derniers. Enthousiasmée, elle candidate et intègre cette commission. "Pendant un an, j’ai répondu à des problématiques étudiantes, en collaboration avec le bureau national : on essaye d'aiguiller les ESI qui s'interrogent, en fonction des textes de loi et de nos recherches"
, explique-t-elle. Son travail convainc. J’ai été appelée l'année dernière par Mathilde Padilla, l’ancienne présidente de la FNESI, pour me proposer d’intégrer le bureau national"
. Les choses se sont ensuite enchaînées jusqu'à ce qu'elle devienne elle-même la Présidente de la Fédération, nous explique humblement celle qui aimerait, une fois diplômée, poursuivre ses études vers un Master pour devenir Infirmière en Pratique Avancée (IPA).
A l'annonce des résultats de l'élection, elle a ressenti beaucoup de joie
, mais aussi "un fort sentiment de responsabilité"
: "la FNESI représente aujourd’hui 100 000 étudiants en sciences infirmières. Donc je vais avoir du travail"
, assure-t-elle.
Le cap : poursuivre ce qui a été entrepris
Le projet de la nouvelle Présidente de la FNESI s'inscrit "dans la continuité de ce qu’a réalisé la fédération depuis sa création il y a 22 ans"
. "On voulait articuler cette année autour de 4 grands axes"
, résume Manon Morel :
- Sur l’enseignement supérieur : poursuite du travail concernant l’intégration universitaire. Il s'agit de montrer l’université comme acteur principal de la formation, de défendre le droit de vote des étudiants dans les universités (alors que certains étudiants n'y ont toujours pas accès malgré un droit de vote obtenu depuis 2020), défendre aussi l'accès à l'ensemble des services universitaires...
- Sur la défense des droits : "malheureusement, il y a de vraies problématiques sur ce point et de manière beaucoup trop fréquente dans la formation"
, souligne Manon Morel. La FNESI veut ainsi poursuivre ses efforts sur les problématiques d’encadrement en stage. "On a actuellement des stages où on se retrouve avec un ou une infirmier(e) qui doit s’occuper des 6 étudiants"
, raconte Manon Morel, avec des conditions, de fait, qui ne sont pas réunies pour un stage effectué dans de bonnes conditions, ou bien "des stages où les étudiants ne sont carrément pas encadrés"
. La FNESI souhaite également relancer les discussions autour de la plateforme nationale d’évaluation des stages. Pour l’amélioration de la qualité et des conditions de formation des ESI, elle demande le développement d’une évaluation systématique et obligatoire des lieux de stages via une plateforme nationale dédiée. Elle permettrait aux ESI d’évaluer leurs stages afin d’observer les améliorations notables à mettre en place au sein des établissements les accueillant. "On demande par ailleurs à ce que les compte-rendus de stages (les remontées de la part des élèves) soient gérés par le ministère qui se chargerait de faire redescendre les informations"
, explique Manon Morel. "Aujourd'hui, cette demande est davantage vue comme une mesure punitive alors que c'est aussi une manière de valoriser les initiatives et les services où les stages se passent bien"
, assure-t-elle.
- Sur le réseau étudiant : Le Covid a fait beaucoup de mal au réseau étudiant selon la nouvelle Présidente de la FNESI qui entend le redynamiser. L'idée et l'objectif sont donc de soigner le réseau étudiants, de les accompagner, de redynamiser les projets et de représenter au mieux les ESI.
- Sur les perspectives professionnelles : La FNESI s'engage à poursuivre le travail sur la poursuite d'études, la "valorisation du leadership infirmier"
, ou encore "des problématiques sur lesquelles le bureau de la FNESI peut être consulté"
comme "le passage du décret d'actes au décret de compétences"
.
"Ce qui me tient vraiment à cœur",
confie Manon Morel, "c'est la valorisation de la discipline infirmière et vraiment intégrer que les sciences infirmières deviennent une discipline à part entière. Ce serait bien qu'on arrive à faire évoluer les choses comme nos collègues canadiens, qui eux sont très en avance"
.
Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin
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