Les étudiants en santé le font savoir : à l'heure de la deuxième vague de la COVID-19, ils répondront présents pour soutenir les patients et le système de santé mais cette fois, ils ne le feront ni au détriment de leur formation, ni à celle de leur santé !
De fait, ils rappellent aux pouvoirs publics que leurs formations "ne doivent pas être négligées" car garantes d'un exercice professionnel à venir sécure, d'autant en période de crise sanitaire majeure.
Les étudiants en santé, toutes formations confondues (médecine, dentaire, pharmacie, soins infirmiers, kinésithérapie, sages-femmes) n'ont pas été épargnés au printemps dernier lors de la première vague du Covid-19, largement mobilisés (plus de 65 %) pour renforcer les équipes soignantes dans les services débordés de patients et en mal de personnels. Cela n'a pas été sans conséquences pour eux, tant du point de vue de la continuité de leur formation , interrompue de fait, que sur leur sécurité, physique comme mentale (plus de 50% des étudiants mobilisés ont présenté un score significatif sur l’échelle de détresse psychologique) ; sans parler de la sécurité des patients dont ils avaient la charge avec un encadrement déficient et des compétences encore non acquises. Le dérèglement de leur apprentissage et leur mobilisation massive a exacerbé la crainte des étudiants en santé de devenir de moins bons praticiens. A l'heure de la deuxième vague, sans doute plus massive encore que la première, car uniforme sur l'ensemble du territoire, leur mobilisation à nouveau annoncée dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus réactive les mêmes craintes et notamment que leurs formations, bousculées, ne fasse qu'une seule victime : le patient.
De nouveau engagés, les étudiants en santé doivent être protégés. Si leurs formations ne sont pas négligées, alors ils pourront soigner en toute sécurité demain.
Par communiqué de presse du jour, les étudiants en santé le font savoir : ils répondront présents pour soutenir les patients et le système de santé mais cette fois, ils ne le feront ni au détriment de leur formation, ni à celle de leur santé !
De fait, ils revendiquent nombre de "conditions", rappelant que leurs formations ne doivent pas être négligées et que leur qualité est gage d'un exercice professionnel à venir sécure. En regard de l'application de l’arrêté du 28 mars 2020 portant sur la réquisition des professionnels de santé, ils soulignent que la législation sur les conditions de travail (temps de travail, rémunération) doit être appliquée pour tous et de façon homogène, précisant que lorsque l’étudiant est amené à occuper des fonctions différentes de sa formation initiale, il devra y être formé, encadré, protégé et sa rémunération sera calquée sur sa nouvelle fonction
. Les étudiants en santé rappellent également la nécessité d'une continuité pédagogique
, en accordant davantage de moyens humains, financiers et matériels à leur formation et un encadrement sur des actes et missions spécifiques en stage de façon systématique par l'ensemble des acteurs
.
Quant au suivi des étudiants, tant sur le plan physique que psychique, il doit être assuré au sein des cellules de crise COVID dans lesquelles les organisations représentatives des étudiants en santé seront systématiquement intégrés, et coordonné par les ARS
. La nécessité de concertations hebdomadaires avec les ARS et le Ministère de la Santé
, auxquelles participeront les associations et syndicats représentatifs des étudiants est également soulignée, de même, qu'en cas d’impossibilité d’échanges constructifs au local, la mise en place de leviers de recours passant par des extractions de stage des étudiants, voire des sanctions des lieux de stage en cas de non-respect constaté des textes
.
Lors de la première vague, le dérèglement de leur apprentissage et leur mobilisation massive a exacerbé la crainte des étudiants en santé de devenir de moins bons praticiens. A l'heure de la deuxième vague, ils exigent des garanties.
Solidarité, équité et adaptabilité pour les étudiants cadres d’Île-de-France
Les étudiants cadres de santé d’Île-de-France viennent d’être renvoyés dans leurs services de soins respectifs par leur ARS afin qu’ils aillent étoffer les équipes soignantes qui sont en grande difficulté dans ce contexte sanitaire tendu. Ils acceptent, en tant que professionnels de Santé qui se respectent, cette décision mais sensibilisent sur les difficultés que cela peut engendrer pour nombre d’entre eux. Il serait dès lors de bon ton, pour les autres IFCS de France, d’adopter la même décision, par solidarité et pour l’équité, et d’adapter les cursus de formation sur tout le territoire.
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
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