Cette année encore, les étudiants en soins infirmiers vont devoir mettre la main à la poche. Pour eux, le coût de la rentrée 2020 s'élève à 2679,12 euros, soit 318,12 euros de plus que pour un étudiant de l'enseignement supérieur, selon la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers. Comme chaque année, la FNESI a en effet passé au crible les frais de rentrée. Bilan... mitigé.
Ainsi donc, ce mois de septembre, les étudiants en soins infirmiers (ESI) devront débourser la somme de 2679,12 euros selon le calcul annuel de la FNESI. C'est plus de 300 euros de plus qu'un étudiant de l'enseignement supérieur que devront ainsi payer les ESI. Une somme qui inclut pour un étudiant de 20 ans, primo-entrant, sans double inscription, non boursier, et ayant son propre logement : les frais fixes de la vie courante (loyer et charges locatives, alimentation...) et les frais spécifiques à la rentrée universitaire (droits d'inscription et frais annexes propres à la formation en soins infirmiers, visite médicale obligatoire...)
, et qui représente une hausse de 2,14% par rapport à l'année dernière
, détaille la fédération étudiante dans sa publication sur les frais de rentrée. Concrètement, ce sont 56,25€ de frais supplémentaires
qu'un ESI devra débourser en 2020. Une nouvelle fois, ce coût continue de croître en lien avec l'inflation, l'achat obligatoire de masques dans le cadre du contexte sanitaire actuel et la persistance des IFSI à imposer illégalement des frais complémentaires
, dénonce la FNESI. Pour elle il est tout simplement "impensable qu’un ESI doive débourser 318,12€ de plus qu’un étudiant d’une autre filière à cause des frais spécifiques à la formation en soins infirmiers".
La FNESI n'en a pas fini avec les frais complémentaires illégaux...
La lutte contre les frais complémentaires illégaux est l'une des injustice auxquelles la FNESI s'est attaquée de longue date, obtenant même du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) et du Ministère des Solidarités et de la Santé (MSS) leur caractère illégal
le 23 janvier dernier via la parution d’un arrêté au Journal Officiel. Malheureusement, mais sans surprise, ces pratiques persistent et en septembre 2020, c’est dans près de la moitié des IFSI publics que
"des frais complémentaires sont recensés"
, regrette-t-elle, assénant : La FNESI demande à ce que les 108 IFSI publics de France pratiquant des frais complémentaires illégaux les suppriment pour la rentrée 2020. Les conditions d’accès aux études supérieures doivent être les mêmes pour tous les étudiants. La FNESI n’hésitera pas à engager des procédures contre des établissements publics ne respectant pas le cadre juridique en vigueur
.
Il est impensable qu’un ESI doive débourser 318,12€ de plus qu’un étudiant d’une autre filière à cause des frais spécifiques à la formation en soins infirmiers.
Tenues professionnelles, matériels... d'autres frais dans le viseur
Certains IFSI exigent l'achat de livres par les étudiants, et vont même jusqu'à faire dépendre leur inscription de ces achats, affirme la FNESI dans son dossier de rentrée. Une dépense engagée par les étudiants qu'elle refuse, exigeant la suppression de ces coûts et la fourniture par les IFSI de l’ensemble des ouvrages demandés
. Au coeur des préoccupation également : l'achat (jusqu'à 185 euros) et l'entretien des blouses professionnelles.
La FNESI met en avant le risque sanitaire pour les proches des étudiants et pour l’ensemble de la population française
que représente le lavage de ces tenues en dehors des établissements, notamment dans des lavomatiques utilisés par le grand public
. Un coût et un argument de sécurité sanitaire qui amènent là encore la FNESI à demander à ce que tous les établissements d’accueil en stage assurent l’entretien et la mise à disposition gratuite de tenues professionnelles pour tous les ESI
. Ce n'est pas tout : les chaussures représentent un poste de dépense inévitable pour un ESI
, rappelle la FNESI. Sur le terrain, tout comme les professionnels de santé, les ESI doivent être munis de chaussures protectrices et adaptées. A l’instar des tenues professionnelles, les étudiants doivent pouvoir bénéficier d’une mise à disposition gratuite de cet équipement de protection par les établissements d’accueil en stage
, précise-t-elle. Enfin, la FNESI demande le financement du matériel technique
nécessaire au bon déroulement des stage (pinces, ciseaux...) ainsi que la prise en charge de l'ensemble des consultations médicales nécessaires à l'intégration des étudiants à leur formation
.
La FNESI s'intéresse également au sort des étudiants boursiers, encore plus mal lotis que leurs camarades. Encore une fois marginalisés, les étudiants en soins infirmiers boursiers doivent débourser, pour la rentrée 2020, 349€ de plus qu’un·e étudiant d’une autre filière ; ces derniers touchant les bourses gérées par le Crous
. Le bilan global de la FNESI sur les frais de rentrée est donc bien mitigé. Peut mieux faire...
Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin
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