60,9%, c’est le pourcentage d’étudiants entrés en formation 2019 qui en sont sortis diplômés en juillet 2022. C’est ce que révèlent les résultats de l’enquête menée pour la deuxième année consécutive par le Comité d'entente des formations infirmières et cadres (CEFIEC)*. S’y ajoutent les 2,32% d’étudiants des cohortes précédentes qui n’avaient pas validé leur diplôme pour cause de redoublements, césures… En tout, le CEFIEC évalue donc à 63,21% le taux de réussite au jury final en juillet 2022. Les 39,1% restant ne sont pas diplômés pour cause de redoublement, de suspensions ou d’exclusions temporaires, ou car ils n’ont réuni le nombre d’ECTS nécessaires.
La déperdition au sein de la filière est ainsi estimée à 18,5% pour la cohorte 2021-2024, principalement en première et deuxième années.
De quoi mettre à nouveau en lumière les difficultés de rétention des étudiants au sein des Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI). La déperdition au sein de la filière est ainsi estimée à 18,5% pour la cohorte 2021-2024, principalement en première et deuxième années. « Ce taux de déperdition en formation représente 12,95% de suspensions et, 5,20% de redoublements », détaille le CEFIEC. Les suspensions concernent principalement les bacs professionnels (à hauteur de 28,11%), suivis des bacs généraux (27,11%). Les redoublements, eux, sont majoritairement représentés par les bacs technologiques (33,49%) puis professionnels (29,33%).
Une mixité d’admission qui suppose des parcours personnalisés
Pour autant, note le CEFIEC, si la déperdition demeure importante au cours des trois années de formation, sur les 10 124 étudiants qui ont été présentés au jury, 9 452 ont été diplômés, soit un taux de réussite de 93,36%. Si plus d’un étudiant sur trois ne va pas au bout de sa formation, l’essentiel de ceux qui le font repartent avec leur diplôme. Autre point à souligner : la mixité des modes d’admission en première année que confirme la cohorte 2022-2025. Une mixité à mettre sur le compte de Parcoursup, décrié par certains car il ne permettrait pas de sélectionner les bons profils. 77,38% des étudiants admis en première année proviendraient ainsi de la plateforme, dont 42% de bacs généraux, 27% de bacs technologiques, 17% de bacs professionnels. Ce constat « témoigne de la nécessité de poursuivre le développement d’ingénieries pédagogiques individuelles et collectives dans le but de faciliter le développement des compétences des futurs professionnels », observe le CEFIEC, et de celle de « conforter les parcours d'accompagnement personnalisés ». Dans une précédente enquête (publiée en avril 2022), l’organisme relevait déjà que, si la plateforme Parcoursup est plébiscitée par les étudiants infirmiers, elle peut donner lieu à des erreurs d’orientation et appelait à mieux prendre en compte la diversité des profils.
- Auprès de 152 IFSI, sur les 309 structures adhérentes du CEFIEC,
- Qui ont donné une vision sur un panel de 44 745 étudiants.
« Par cette enquête, le CEFIEC souhaite objectiver, par des données quantitatives, les profils des étudiants en soins infirmiers, de suivre leur cursus de formation mais aussi d’en appréhender les mouvements, notamment en termes de déperdition », explique le Comité.
Des pistes pour améliorer la formation
Personnaliser les parcours n’est d’ailleurs qu’une seule des pistes d’évolution pour améliorer la formation en soins infirmiers. Il insiste ainsi sur l’importance de « travailler l’orientation des futurs étudiants dès le secondaire », de promouvoir les portes ouvertes des IFSI, en partenariat avec les enseignants des classes de terminales, ou encore « intensifier l’information concernant les passerelles possibles pour les étudiants », liste le CEFIEC. Au sein même de la formation, il propose de prévoir des dispositifs type « cordée de la réussite » afin de « favoriser la transmission de pair à pair entre apprenants », et à prévenir l’obstacle du niveau scolaire insuffisant en instaurant un dispositif de remise à niveau en pré-rentrée. Surtout, et c’est là l’une des priorités que défend le CEFIEC, il faut « professionnaliser et valoriser la fonction de tutorat ». En tout, la formation s’effectue en effet à 50% en stage. Or « la fonction de tutorat ne s’improvise pas », martèle-t-il. Enfin, il préconise, pêle-mêle, d’accompagner la vie étudiante pour en améliorer les conditions, de faciliter l’accès aux besoins primaires des étudiants via la lutte contre la précarité ou renforcer l’accès aux soins, ou encore de « soutenir l’accompagnement des étudiants vers la réussite », grâce à la création d’ateliers de « Persévérance scolaire ».
*Publiés le 13 février.
REFONTE DE LA FORMATION
L'idée d'un tronc commun en master hérisse les infirmiers spécialisés
ÉTUDES
D’infirmier à médecin : pourquoi et comment ils ont franchi le pas
VIE ÉTUDIANTE
FNESI'GAME : l'appli qui aide les étudiants infirmiers à réviser
PRÉVENTION
Des ateliers pour préserver la santé des étudiants en santé