Ce 4 avril, la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (FNESI) et la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) avaient rendez-vous avec le Conseil d’État. L’audience faisait suite à une saisine de l’institution par ces deux organisations afin de demander dans un premier temps la suspension d’un texte qui limite le nombre de vœux accordés aux étudiants étrangers sur Parcoursup pour la formation infirmière. En face, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche était représenté par deux personnes de sa direction des affaires juridiques et par Jérôme Teillard, chef de projet Parcoursup.
Pour les fédérations, des arguments qui ne tiennent pas la route
Les deux fédérations étudiantes ont ainsi dénoncé l’argumentaire du ministère, qui avance notamment que cette limitation doit permettre d’assurer le bon fonctionnement de la plateforme, rapporte Pauline Bourdin, la présidente de la FNESI. « Or rien n’est chiffré. Les deux seuls chiffres que nous avons est celui du nombre de candidatures déposées chaque année pour la formation infirmière, qui est de 100 000, et celui du nombre de places disponibles en institut. » Ce dernier serait ainsi de 26 000. Faux, répond la FNESI. « Il y en a en réalité très exactement 38 162 », le chiffre étant d’ailleurs fixé par arrêté. De quoi susciter des doutes chez les représentants des étudiants sur cet argumentaire. « Sur les deux chiffres qu’on a, l’un est faux, avec tout de même un écart important de plus de 12 000 places », tacle Pauline Bourdin. 4 000 demandes seraient visées par ce texte, selon le ministère de l’Enseignement supérieur. « Sur 100 000 chaque année, cela nous paraît un peu léger pour dire que leur limitation va permettre le bon fonctionnement Parcoursup », poursuit-elle.
Autre argument avancé par le ministère : la demande de visa, qui intervient seulement après l’étude des candidatures, soit un processus qui serait perturbateur. « Mais dans ce cas-là, pourquoi ne pas inverser la procédure ? », s’agace-t-elle.
La FNESI insiste sur "l'urgence" de suspendre le texte
Face à la juge du Conseil d’État, la FNESI a insisté sur le caractère « dangereux et discriminatoire » du texte. Elle soupçonne notamment un effet de bord dû aux débats autour de la loi sur l’immigration, qui ont agité les parlementaires en janvier dernier. « Nous avons réclamé la suspension en urgence du texte.» La phase d'admission débutant le 30 mai prochain, « il faut que les candidats qui ont déjà soumis leurs vœux puissent les conserver. » Le ministère de l’Enseignement supérieur, lui, estime déjà que pour les étudiants de 2024, un retour en arrière – soit la possibilité de repasser de 3 vœux à 5 – serait trop complexe à mettre en œuvre. Faux, répond de nouveau Pauline Bourdin. « Le texte est paru en février alors que la phase de dépôt des candidatures était déjà ouverte. » Ne reste donc plus qu’à attendre la décision du Conseil d’État, prévue pour la semaine suivante. Une prochaine audience pourrait alors être fixée pour évoquer l’annulation pure et simple du texte.
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