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UNIVERSITARISATION

Formation infirmière : il faut "une vision globale" pour favoriser l'universitarisation

Publié le 10/07/2023

Comment intégrer la formation infirmière au sein de l'université ? La question regroupe de multiples enjeux et appelle à une réforme réellement structurante, défendent le Laboratoire d'idées santé autonomie, l’Association nationale des directeurs d’école paramédicale et la Fédération des étudiants en sciences infirmières. Et ce d'autant plus qu'ont été engagés les travaux sur la refonte du métier lui-même.

Rentrée des étudiants en institut de formation en soins infirmiers

En parallèle de la refonte du métier infirmier, promise par François Braun, la refonte de la formation est également très attendue, notamment car elle embarque un ancrage renforcé à l’université. Le sujet était ainsi au cœur d’une série de 3 webinaires organisés en juin* par le Laboratoire d'idées santé autonomie (Lisa), l’Association nationale des directeurs d’école paramédicale (Andep) et la Fédération des étudiants en sciences infirmières (FNESI). Les président et présidentes de ces 3 structures insistent en effet sur l’urgence de repenser la formation et, de manière plus pragmatique, d’ouvrir la concertation entre l’ensemble des parties prenantes.

Un contenu et un déroulé à repenser

« On ne peut pas se tromper : on parle ici de la formation infirmière mais il y a d'autres formations paramédicales qui sont concernées. L'ancrage de la formation infirmière devra servir de base », explique ainsi Florence Girard, présidente de l’Andep, à nos confrères d’Hospimedia. « Il est très important de mettre en place les choses en cohérence avec l’ensemble des filières. » Car l’intégration de la formation infirmière à l’université recouvre plusieurs enjeux, à commencer par le statut des instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), dont les rapports avec les universités sont encore aujourd’hui encadrés par convention. Or depuis 2009 et la réforme qui a fait entrer la formation infirmière dans le parcours Licence-Master-Doctorat (LMD), « le paysage a sacrément évolué », commente Stéphane Le Bouler, président du Lisa. « L'intégration réelle passera par une réflexion sur les structures et le statut. Nous avons déjà beaucoup de retard au plan européen », poursuit Florence Girard. Il s’agirait ainsi de renforcer l’autonomie pédagogique des instituts, en lien avec les universités.

Se pose également la question du temps de formation, qui ne correspond pas aux standards européens. « Il nous manque 400 heures pour être calés sur le modèle européen au niveau de notre licence », donnait-t-elle ainsi en exemple lors du premier webinaire, le 12 juin dernier. Dans ce contexte, ce n’est pas uniquement le contenu de la formation qu’il faut revoir, mais également son déroulé : possibilités d’alternance, déroulement des stages, formation des formateurs… « Il ne faut pas penser que le contenu de la formation dans ce processus, mais bien avoir une vision plus globale. Revoir les contenus, les blocs de compétences, nous saurons le faire en temps voulu ».

Vient enfin la question des droits des étudiants infirmiers, appliqués de manière encore trop hétérogène sur le territoire. « Il y a encore des territoires où les étudiants ne disposent pas de leur carte universitaire à la rentrée, où c'est compliqué de s'inscrire sur les listes électorales… », pointe ainsi Manon Morel, présidente de la FNESI. Selon les territoires, certains sont ainsi pénalisés lors des élections  universitaires, alors que l’ensemble des étudiants infirmiers a obtenu le droit de vote en 2020, ou n’ont pas accès à l’intégralité des services proposés par les universités (accès aux logements ou aux bibliothèques, sport…).

Un calendrier qui inquiète

La concertation sur les différents chantiers devrait débuter ce jeudi 13 juillet, selon les informations obtenues par Hospimedia. Mais le calendrier, qui table pour une mise en application à la rentrée 2024 et suppose donc que tout soit prêt à l’automne 2023 pour respecter le cadre de Parcoursup, inquiète les 3 présidents. « Les groupes de travail doivent commencer en septembre. Notre crainte est que tout cela soit bâclé et se répercute sur les étudiants », prévient Manon Morel. En conséquence, « personne ne se formaliserait » de voir repousser la mise en place de la réforme à la rentrée 2025. D’autant plus qu’elle est absolument indissociable de l’autre concertation qui va se jouer dans les prochains mois sur la refonte du métier infirmier. « Que veut-on faire de ce métier in fine ? Dans quel registre veut-on l'inscrire ? Quelle est la volonté finale ? Ces questions sont dures à trancher, mais il faudra s'y pencher sérieusement »,conclut Stéphane Le Bouler.

*Les 12, 22 et 29 juin.

La Rédaction d'Infirmiers.com avec Hospimedia

Source : infirmiers.com