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GRANDS DOSSIERS

Vers des tenues de travail antimicrobiennes ?

Publié le 17/02/2012

L'utilisation par les soignants d'une unité de soins intensifs de vêtements professionnels avec un tissu antimicrobien a permis de diminuer la présence de staphylocoques dorés résistants à la méticilline (Sarm) sur ces vêtements, selon une étude américaine à paraître dans le numéro de mars de la revue Infection Control and Hospital Epidemiology.

Gonzalo Bearman, de la Virginia Commonwealth University à Richmond,aux États-Unis, et ses collègues, ont évalué des vêtements professionnels à base de Vestex VTT-003 (Vestagen Technical Textiles). Le tissu comprend non seulement un agent antimicrobien (ammonium quaternaire à base d'organosilane) mais également un agent barrière vis-à-vis du sang et des fluides corporels (émulsion de copolymères de fluoroacrylate). Vestex Technologies n'a joué aucun rôle dans l'étude même si la société a financé l'étude, indiquent les chercheurs, parmi lesquels figure une scientifique qui a quitté la Virginia Commonwealth University après l'étude pour devenir consultante pour Vestagen Technical Textiles.

L'étude a été menée dans une unité de soins intensifs de 18 lits d'un hôpital de 820 lits. Elle a inclus une trentaine de professionnels de santé. Le protocole complet consistait à changer tous les mois pendant quatre mois de vêtements professionnels (pantalons et chemises à manches courtes) ayant une apparence identique qu'ils soient fabriqués avec le tissu Vestex VTT-003* ou avec un tissu normal. Chaque professionnel de santé était son propre contrôle en portant à deux reprises sur quatre des vêtements avec un tissu normal.

Les vêtements présentaient deux poches au niveau du ventre et une poche sur la jambe, où des prélèvements et des analyses bactériennes ont été réalisés chaque semaine.

L'étude n'a mis en évidence aucune différence statistiquement significative au niveau de la proportion de professionnels de santé colonisés par des Sarm, par des entérocoques résistants à la vancomycine ou par des bacilles Gram-, en fonction du type de vêtement, de la localisation des prélèvements sur ces vêtements et du moment où les prélèvements étaient réalisés (début ou fin de la période de travail).

En revanche, elle a montré que le tissu bactérien permettait de réduire la charge bactérienne de Sarm sur les vêtements, de 4 à 7 log unités formant colonie (UFC). La baisse de 4 log concernait les poches sur le ventre à la fin de la période de travail et la diminution de 7 log, la poche de la jambe au début de la période de travail. Le tissu bactérien n'avait aucun impact sur la charge bactérienne d'entérocoques résistants à la vancomycine ou de bacilles Gram.

"Notre étude apporte une pierre de plus au corpus de la littérature scientifique sur l'utilité clinique potentielle de vêtements avec des propriétés antimicrobiennes". Ils pourraient être complémentaires d'autres mesures de prévention infectieuse dans les établissements de santé présentant des taux élevés d'infections nosocomiales avec des pathogènes résistants aux antibiotiques comme les Sarm, concluent les chercheurs. Ils estiment qu'une étude complémentaire est nécessaire pour évaluer l'impact de ces tissus antimicrobiens sur les taux de transmission de Sarm.

Webographie


Source : infirmiers.com