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Urgences - Xavier Bertrand veut établir une feuille de route avant fin juin

Publié le 15/06/2011

Le ministre du travail, de l'emploi et de la santé, Xavier Bertrand, s'est engagé à rencontrer les professionnels de l'urgence avant la fin juin afin d'établir une "feuille de route" pour améliorer le fonctionnement des urgences et des Samu.

Présent lors du congrès de la Société française de médecine d'urgence (SFMU, le 10 juin dernier à Paris, le ministre a été interpellé par le président de Samu-Urgences de France, Marc Giroud, sur l'inquiétude des urgentistes qui se traduit par de la colère, de la résignation ou une perte de motivation, a-t-il expliqué.

"Les jeunes viennent dans nos services apprendre la médecine d'urgence, pratique qui les passionne et leur donne le sentiment profondément gratifiant de se rendre utiles... mais ils ne s'engagent que pour quelques années dans ces services, uniquement pour faire leur apprentissage", a-t-il souligné en observant qu'il n'y aurait donc "bientôt plus grand monde" pour répondre à l'urgence.

Il a insisté sur la nécessité de mettre en place des financements qui "aident à prendre en charge les patients". Pour illustrer les difficultés actuelles, il a évoqué des dotations MIG (missions d'intérêt général) "rabotées", avec les Smur en "premières cibles", des règles tarifaires identiques entre les secteurs public et privé malgré les différences de service et une décote de 20% frappant les mutualisations entre Samu-Smur et urgences.

Il a également pointé des règles de financement de l'urgence "compliquées, illisibles, variables d'un établissement à l'autre et souvent contre-productives" et déploré que les établissements qui se regroupent territorialement pour assurer les urgences subissent une perte financière. Sur ce dernier point, il a pris l'exemple du centre hospitalier départemental de Vendée (Luçon, Montaigu et La Roche-sur-Yon) dont le financement a été réduit chaque année d'un million d'euros en raison du regroupement.

De longs applaudissements ont suivi le discours de Marc Giroud, faisant réagir le ministre. "Je ne ressentais pas exactement" que "votre état d'esprit était (...) celui-là" même si "je passe du temps dans les hôpitaux et les services d'urgences" et "si je sens les difficultés", a-t-il reconnu.

Xavier Bertrand a déclaré "vouloir veiller à ce que l'ensemble des budgets dédiés aux urgences soient maintenus (...) que ce soit pour les missions d'intérêt général (MIG) des Smur, des Samu ou encore pour les forfaits d'accueil des urgences" (FAU) afin que le fonctionnement sur le terrain ne devienne pas "très compliqué pour ne pas dire impossible".
Il a observé que les mises en réserve de crédits opérées en début d'année ne devaient toucher que les aides à la contractualisation et donc pas les dotations MIG. Il a appelé les professionnels à faire remonter avant la fin juin les cas d'hôpitaux dont les MIG auraient été réduites.

Le ministre a indiqué que la direction générale de l'offre de soins (DGOS) allait engager par ailleurs, avant fin juin, une réflexion avec les représentants des professionnels de l'urgence pour que l'allocation des ressources, notamment des MIG, se fasse bien à partir de critères "transparents et concertés". Cela vise à éviter des "microsystèmes" où les urgences seraient la variable d'ajustement.
Il s'est déclaré "tout à fait d'accord" pour qu'en cas de regroupement, une partie des économies induites par une meilleure coordination soit récupérée par les hôpitaux.

La DGOS travaille également sur la valorisation financière des soins non programmés selon les différents modes de prise en charge. Par exemple, pour les patients polypathologiques qui viennent aux urgences, "nos tarifs ne permettent pas la prise en compte la plus correcte qui soit", a reconnu Xavier Bertrand.
Enfin, il a indiqué que les urgences feraient partie des investissements de la seconde tranche du Plan hôpital 2012, qu'il annoncera en septembre.

S'agissant du fonctionnement, il a assuré qu'il allait prendre en compte les problèmes structurels, notamment pour l'aval, en insistant sur le rôle des autres services de l'hôpital et pas seulement des soins de suite et de réadaptation (SSR).

Le ministre a rappelé qu'à la suite du rapport de Pierre Mardegan sur la modernisation des Samu (cf dépêche APM CBNGD002), un plan avait été engagé autour de deux axes: la réorganisation territoriale et le renforcement des équipements technologiques.

S'agissant de la réorganisation territoriale, il a donné une instruction le 16 mai aux agences régionales de santé (ARS) afin qu'elles établissent en concertation avec les urgentistes un diagnostic régional sur le fonctionnement des Samu. Il a demandé aux professionnels de lui faire un premier retour avant l'été pour savoir où cette démarche avait été engagée et sur quelle base.

Sur le deuxième axe, il a demandé à la DGOS de travailler à un programme national d'appui afin que tous les Samu puissent avoir des équipements fiables. "On a une marge de progression", a-t-il noté.

Enfin, il a indiqué que la commission de l'internat et du post-internat allait terminer prochainement sa réflexion sur la transformation des diplômes d'études spécialisées complémentaires (DESC) en diplôme d'études spécialisées (DES), notamment dans le champ de la médecine d'urgence. Il soutient ces avancées car "il est essentiel de reconnaître à sa juste valeur la spécialité de médecine d'urgence (...) le plus tôt possible".


Source : infirmiers.com