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Urgences : généraliser les « fast tracks »

Publié le 09/06/2014
infirmière couloir hôpital

infirmière couloir hôpital

La ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, a appelé à améliorer l'accueil des patients aux urgences en généralisant les "fast-tracks" (prises en charge rapides) et en adoptant dans chaque établissement une charte d'accueil du patient, dans son discours inaugural au congrès Urgences 2014.

Réduire le temps d'attente aux urgences, la récurrente nécessité...

Pour améliorer l'accueil des patients, elle a insisté sur la nécessité de réduire le temps d'attente dans les services d'urgence. A cet effet elle a prôné la généralisation des "fast-tracks" qui permettent de dispenser rapidement des soins simples aux patients qui ne sont pas les plus urgents et qui n'ont pas besoin d'être hospitalisés. Pour elle, il est également important d'accompagner la prise en charge des patients par la gestion de ce qu'ils ressentent. Elle a notamment proposé l'adoption par chaque service d'urgence d'une charte d'accueil avec des critères précis portant sur la qualité. Cette charte pourrait prévoir la réalisation d'un point de situation régulier, à intervalle fixe, par exemple toutes les heures, pour chaque patient. Elle pourrait également prévoir que chaque service dispose d'indicateurs sur les temps d'attente par secteur d'accueil. Aucun indicateur synthétique ne traduira à lui seul la réalité du fonctionnement d'un service d'urgence mais travailler sur des délais de prise en charge est une réflexion qui doit être engagée, a remarqué Marisol Touraine.

Le président de Samu-Urgences de France, François Braun, a appelé à continuer à faire évoluer l'organisation interne des structures d'urgence en généralisant les infirmières d'accueil et d'orientation (20% à 30% des établissements en seraient dépourvus) et en améliorant les délais d'attente et le travail en réseau avec les partenaires intra- et extra-hospitaliers. Pour Samu-Urgences de France, la réalisation d'un audit national sur les ressources humaines des structures de médecine d'urgence est un objectif à atteindre avant la fin 2014, a-t-il déclaré. Le syndicat avait publié fin 2011 un référentiel sur les effectifs de ces structures.

Marisol Touraine l'a affirmé : Ma priorité, c’est d’abord que chaque patient puisse être pris en charge dans les meilleures conditions dans les services d’urgence

S'agissant de l'aval des urgences, Marisol Touraine a indiqué que les dispositifs nécessaires seraient mis en place d'ici à quelques mois par les premiers établissements engagés début 2013 dans le programme de gestion des lits, soutenu par l'Agence nationale d'appui à la performance (Anap). Une première évaluation "significative" pourra être réalisée avant la fin 2014. Nous avons marqué des points mais il en reste beaucoup d'autres, a observé le président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), le Pr Pierre Carli, auteur de propositions de recommandations de bonne pratique facilitant l'hospitalisation des patients en provenance des services d'urgences, remises à la ministre en septembre 2013. Dans le cadre du futur service territorial de santé au public, Marisol Touraine a indiqué que les professionnels de chaque territoire devraient se mettre autour d'une table pour apporter des réponses à des questions précises, notamment sur les soins non programmés. Elle a également indiqué que la formalisation d'un plan hôpital en tension au sein de chaque hôpital, activé en période de tension et de saturation, devait devenir la règle.

Premiers résultats de l'étude de la Drees

Selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) lancée en 2013 et dont les résultats ont été présentés lors du congrès Urgences 2014, 48% des patients restent moins de deux heures aux urgences (sortie ou hospitalisation) et 20% y restent plus de 4 heures, a rapporté Marisol Touraine. Elle a estimé que cette dernière situation restait donc très exceptionnelle, ce qui a provoqué un fort brouhaha dans l'assistance constituée de plusieurs centaines de professionnels de l'urgence. La ministre a aussi précisé que 4% des patients restaient au-delà de 8 heures.

Le président de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), Jeannot Schmidt, a fait valoir que 734 structures d'urgence adultes et pédiatriques (48.711 patients) avaient participé à l'enquête, soit 99,7% des interrogés. Il a rapporté que 80% des structures d'urgences adultes travaillaient en réseaux et 80% étaient dotées au 11 juin 2013 d'une cellule de crise et d'un tableau de bord des lits. Parmi les points négatifs relevés, il a observé que plus de la moitié des séjours en unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) se faisaient sur un brancard aux urgences. Il en ressort aussi que 10% des séjours en UHCD sont motivés par une pathologie psychiatrique alors que 27% des centres hospitaliers n'ont pas d'accès à un psychiatre. Pour les patients hospitalisés, 20% ont nécessité plusieurs appels des soignants pour trouver un lit et le délai d'obtention de ce lit excédait 4 heures pour 10% d'entre eux.

Au-delà même de l’organisation de vos services, il faut renforcer l’attractivité de vos métiers, a dit Marisol Touraine

La ministre prête à faire évoluer la formation des urgentistes

Les représentants de Samu-Urgences de France et de la SFMU ont rappelé la nécessité de faire évoluer le diplôme d'études spécialisées complémentaires (DESC) de médecine d'urgence vers un diplôme d'études spécialisées (DES), question régulièrement abordée dans les discours d'inauguration depuis plusieurs années. Marisol Touraine a indiqué que le rapport de la commission pédagogique nationale des études de santé et la commission nationale de l'internat et du post-internat, remis il y a quelques mois, appelait à créer un DES de médecine d'urgence. Il nous faut maintenant tirer les conséquences de ce rapport et faire évoluer la formation initiale des futurs médecins urgentistes, a affirmé la ministre. Par ailleurs Jeannot Schmidt a estimé que l'accès au développement professionnel continu (DPC) des acteurs de l'urgence évoluait dans le bon sens mais restait encore difficile pour certains acteurs. Il a observé que l'absence de spécialité qualifiante obligeait les urgentistes à partager les objectifs de DPC des médecins généralistes. Pour les soignants, il a regretté les difficultés de financement de leur DPC pour les formations non institutionnelles en médecine d'urgence.


Source : infirmiers.com