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Une meilleure prise en charge des cancers selon les Français

Publié le 18/06/2012

Les Français semblent avoir une meilleure perception de la prise en charge thérapeutique des cancers par rapport à 2005, selon les derniers résultats du Baromètre cancer présentés le jeudi 14 juin 2012 par l'Institut national du cancer (Inca) et l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes).

Cinq ans après le premier Baromètre cancer, les deux instituts ont réalisé, en 2010, une seconde enquête de grande ampleur auprès d'un échantillon représentatif de la population française de près de 4 000 personnes (de 15 à 85 ans) afin d'analyser les comportements, attitudes, connaissances et opinions des Français par rapport au cancer et de suivre leur évolution.

"Depuis les années 2000, le cancer est devenu la première cause de décès en France et on estime que 1,2 million de personnes vivent avec un cancer ou après avoir eu un cancer. Il est donc important de recueillir leur sentiment", a déclaré le Pr Agnès Buzyn, présidente de l'Inca. C'est aussi un outil intéressant pour toutes les personnes qui travaillent sur le cancer (notamment sur l'information) afin d'ajuster leurs actions. "Le cancer occupe la première place des sujets d'inquiétude des Français en matière de santé. Sept personnes interrogées sur 10 le placent au premier rang des maladies les plus graves, loin devant le sida et les maladies cardiovasculaires" contre 65% en 2005, a détaillé Thanh Le Luong, directrice de l'Inpes.

La majorité se dit bien informée sur le cancer en général (70%) et ses facteurs de risque. La perception de l'influence des risques environnementaux est nettement plus forte. Les facteurs de risque (tabac, alcool, soleil...) sont plutôt bien connus mais souvent relativisés et pas bien hiérarchisés, conduisant peu à des changements de comportement. La perception des risques et bénéfices de la nutrition est plus complexe, a indiqué François Beck de l'Inpes.
Les Français interrogés sont dans leur grande majorité satisfaits quant à la prise en charge thérapeutique de la maladie et à ses possibilités de guérison. Parmi l'ensemble de la population, 90% pensent ainsi qu'aujourd'hui, "on sait guérir de nombreux types de cancer" (contre 86% cinq ans avant). La guérison est considérée comme une issue parfaitement accessible grâce aux traitements existants, a indiqué Jérôme Viguier, responsable du département dépistage de l'Inca. "La maladie reste grave mais les progrès thérapeutique font leur chemin dans la perception des personnes", a commenté le Pr Buzyn. Cette opinion générale converge avec les connaissances actuelles sur la survie attendue (52% à cinq ans: 44% pour les hommes et 63% pour les femmes) et l'évolution des taux de mortalité (en baisse avec une diminution de 24% des décès chez l'homme et de 14% chez les femmes ces dernières années).

Les personnes atteintes d'un cancer ont une perception massive d'avoir eu accès à une prise en charge médicale de qualité à 95% (stable depuis 2005). La satisfaction à l'égard des relations humaines avec l'équipe soignante lors de la prise en charge de la maladie s'est renforcée (+8 points) avec 76% des personnes soignées jugeant ces relations "très satisfaisantes" en 2010. Le sentiment est partagé par les proches avec une appréciation en progression (79% vs 75%), mais les proches sont toujours trois sur cinq à considérer que "souvent, les médecins se concentrent sur le cancer mais oublient le malade". La perception de la prise en charge de la douleur liée au cancer en général apparaît en amélioration sensible, recueillant l'accord de près de 9 personnes sur 10, en progression de 4 points par rapport à 2005. Cette opinion est plus fortement exprimée par les personnes ayant été soignées pour un cancer que par les proches des malades. De plus, 8 malades sur 10 disent que c'est facile de savoir où s'adresser pour la prise en charge et les deux tiers des patients ont pu donner leur avis sur les traitements. Cependant, pour 65%, l'information donnée par le médecin est partielle. Le sentiment que le médecin ne dit pas tout est en progression (+5 points). Pour Agnès Buzyn, cela traduit une élévation du niveau d'exigence des patients en termes d'information.

Encore de fortes inégalités

En matière de lutte contre les inégalités, des progrès sont enregistrés notamment grâce aux programmes de dépistage qui en gomment une partie. Mais il reste des écarts. La moitié des personnes interrogées pensent qu'on est mieux soigné si l'on a plus d'argent. Des inquiétudes sur les frais à avancer et le risque de dépassements d'honoraires ont été évoqués pour le dépistage du cancer du col de l'utérus qui ne bénéficie pas d'un programme organisé avec gratuité.

Concernant la perception des risques liés au cancer, il est noté une forte différenciation sociale des croyances relatives aux boissons alcoolisées et à leurs effets sur la santé, sans évolution en cinq ans. Le risque est moins perçu dans les populations de niveau d'études plus faible, au chômage ou moins aisées. Pour certaines opinions, les inégalités se sont même plutôt creusées sur la mise à distance du risque. Ainsi pour des personnes sans emploi, le fait d'être d'accord avec l'affirmation que fumer favorise certainement l'apparition du cancer, a diminué entre 2005 et 2010. L'Inpes prévoit de travailler plus spécifiquement sur ces populations pour trouver des moyens plus persuasifs incitant à des changements de comportement.


Source : infirmiers.com