Bien souvent, les enfants hospitalisés en longue durée se retrouvent loin de leurs camarades de classe et isolés. Pour remédier à cette situation, le robot avatar Nao est actuellement testé en France. L’objectif du projet Avatar Kids: permettre aux enfants d’assister aux cours et de participer activement à la vie scolaire.
Le centre Oscar Lambret, à Lille, accueille le robot avatar Nao pour permettre aux enfants hospitalisés en longue durée de rester en contact avec leurs camarades de classe. L’objectif du projet baptisé Avatar Kids est de soutenir le jeune patient à traverser l’épreuve de l’hospitalisation de longue durée et l’aider à réintégrer l’école une fois guéri.
Garder du lien avec ses camarades de classe
Nao est en test depuis avril au sein de l’unité pédiatrique du Centre Oscar Lambret. Concrètement, le robot est assis en classe, aux côtés des autres enfants, et l’enfant hospitalisé, Sasha, se trouve dans sa chambre d’hôpital. Atteint d’un neuroblastome surrénalien depuis décembre 2016, il lui est interdit de se rendre à l’école. Nao prend donc sa place parmi les élèves. Sasha peut accéder au contenu du cours au travers d’une tablette, participer à la classe et interagir en temps réel avec ses camarades. Contrairement à une simple conversation audiovisuelle sur tablette, Nao permet d’offrir de véritables échanges entre l’enfant hospitalisé et la salle de classe et de rompre l’isolement. L’enfant peut également participer aux sorties scolaires puisque le smartphone relié au robot est amovible. Le Docteur Anne-Sophie Defachelles, chef de l’unité d’oncologie pédiatrique du Centre Oscar Lambret, souligne que toute l’équipe de l’unité pédiatrique du Centre Oscar Lambret est heureuse de s’associer à ce projet qui constitue une première en France en milieu hospitalier. Le rôle de ce robot-compagnon est plus social que pédagogique. L’idée est de permettre à l’enfant de garder le contact avec ses copains et son enseignant et de l’aider psychologiquement à traverser la maladie dont les phases de traitement durent parfois de longs mois
.
Un dispositif qui a fait ses preuves
Initié par Jean-Christophe Gostanian, directeur de la société Avarion Technology, le projet a pris forme en Suisse en 2015. Le premier robot a été mis en place avec l’hôpital universitaire de Bâle. Depuis, environ 25 robots Nao ont été installés dans une dizaine d’hôpitaux en Suisse, preuve de son efficacité.
Le premier test effectué en France, par l’intermédiaire de la société ERM Robotique, s’avère également concluant, et les doutes du début se sont vite estompés. La manipulation est plutôt simple, et les élèves sont enthousiastes, curieux et heureux de pouvoir s’adresser à leur camarade de classe malgré la distance qui les sépare. Sasha continue ainsi à faire partie de la classe.
D’autres élèves devraient pouvoir bénéficier des capacités offertes par Nao au sein du Centre Oscar Lambret. Un projet similaire devrait également voir le jour en partenariat avec l’Institut Curie, à Paris. Pour le généraliser en France, où l’on diagnostique 1 700 cancers pédiatriques (tous types confondus) par an, dont 300 à 400 cas donnent lieu à des exclusions du milieu scolaire, il faudrait 10 à 15 robots
, estime le Docteur Anne-Sophie Defachelles.
Aurélie TRENTESSE Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse
PRENDRE SOIN DES SOIGNANTS
La santé et la qualité de vie au travail, une priorité au CHU de Nice
AFFAIRE JUDICIAIRE
Strasbourg : une infirmière mise en examen pour meurtre sur deux patients
SECRÉTARIAT INTERNATIONAL DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS DE L'ESPACE FRANCOPHONE
Rendez-vous au 9e Congrès mondial des infirmiers francophones
DÉBAT VIDÉO
Infirmier en psychiatrie : un métier motivant au-delà de la crise