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AU COEUR DU METIER

Un premier pas… en médecine tropicale ! (Episode 3)

Publié le 18/07/2014
Jérémie infirmier à IMT

Jérémie infirmier à IMT

IMT Anvers un très beau cadre pour étudier

IMT Anvers un très beau cadre pour étudier

IMT Anvers un très beau cadre pour étudier

IMT Anvers un très beau cadre pour étudier

Jérémie, un des membres du comité de rédaction d’Infirmiers.com, suivi il y a quelques mois lors d'une mission aux Philippines , s'est lancé dans une nouvelle aventure en reprenant la route des cours pour une formation en médecine tropicale, à l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers, en Belgique. Une série qu’il nous a proposé de vivre de l’intérieur, 3 mois durant. Aujourd'hui épisode 3 ! L'heure de la remise des diplômes à sonné !

Crédit photo IMT - Pour Jérémie Thirion, infirmier en formation à l'IMT, l'école est finie !

Après 3 mois et demi de formation intensive, il est déjà l’heure d’attaquer la dernière ligne droite pour les infirmiers et sages-femmes du postgraduat de médecine tropicale d’Anvers. Dernières heures de cours, derniers examen... mais également penser à la suite. C’est en effet une belle expérience qui touche déjà à sa fin. Dans quelques heures, les 70 infirmiers et sages-femmes francophones et anglophones de la promotion 2014 du postgraduat en médecine tropicale plancheront sur leur dernier examen écrit, qui clôturera ainsi les quelques 600 heures de formation données dans l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (IMT). Le module de santé reproductive fraîchement évalué en séminaire de groupe, était annonciateur de la dernière ligne droite et consistait à proposer la réorganisation d’une aire de santé au Bénin devant un jury de 4 personnes.

Une formation de 600 heures données dans l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (IMT) et clôturée par un examen...

L’évaluation du postgraduat est réalisée en contrôle continue tout au long de la formation, par différents travaux de groupes et examens écrits. Le total des points donnera à la fin la possibilité d’obtenir le certificat de postgraduat en Médecine Tropicale. Si ce dernier n’offre pas l’équivalence d’un master du fait de sa trop courte durée, il offre cependant un crédit de 20 points ECTS. Cependant, depuis peu, il est devenu obligatoire pour postuler dans certaines ONG. L’IMT et son postgraduat sont donc une étape logique pour les nombreux soignants souhaitant s’orienter vers l’humanitaire ou approfondir leurs connaissances dans les pathologies tropicales ou la santé publique. La renommée de l’établissement et la qualité de ses formations en font donc un lieu très prisé, ou il faut être rapide pour s’y inscrire. A ce jour, la formation 2015 est déjà complète !

Un très beau cadre pour étudier... encore un petit plus bien appréciable !

Plus de 30 formations

Plus de 100 années d’existence... L’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers est devenu l’un des établissements de référence en matière de recherche mais aussi de formation dans le domaine de la médecine tropicale et de la santé publique. Si depuis deux ans, la nouvelle version du postgraduat n’est destinée qu’aux sages-femmes et aux infirmiers, l’institut accueille tout au long de l’année de très nombreux autres professionnels dans ses locaux. Ils sont au total plus de 500 infirmiers, médecins, pharmaciens, biologistes, anthropologistes ou même vétérinaires, venus de tous les pays du monde. L’IMT, de par sa connaissance du terrain, propose un programme complet et riche, comprenant plus d’une trentaine de formations. Des doctorats, des masters en santé publique ou en sciences tropicales, des postgraduats en sciences cliniques ou en santé internationale, mais aussi de nombreuses formations courtes et ciblées, comme sur le management et le contrôle des maladies tropicales, sur les traitements antirétroviraux, sur les politiques de santé…

Mais l’IMT est aussi très engagé dans de nombreuses collaborations avec des pays d’Afrique, d’Asie ou encore d’Amérique du Sud, comme le montre cette vidéo de présentation.

Un diplôme en médecine tropicale, oui, mais après ?

Si le postgraduat offre des bases concrètes et réalistes, sur ce que peut rencontrer un soignant dans des pays à bas revenus, tous ne prendront pas directement la voie de l’humanitaire après la fin de la formation. Certains resteront hésitants quelques mois avant de se lancer, d’autres ne partiront peut être jamais.  A l’inverse, certains étudiants, fraîchement recrutés par Médecins Sans Frontière  (MSF) durant la formation, auront quelques jours à peine pour faire leurs valises, et repartir en Haïti, ou au sud Soudan. Enfin, d’autres choisiront de reprendre le travail dans leur hôpital occidental en prenant le temps de trouver une ONG qui leur correspond et dans l’idée de partir plusieurs mois par an en mission.

C’est le cas de Mathieu Bidot-Germa, 33 ans, infirmier en médecine à l’hôpital de la Timone à Marseille. Diplômé depuis 2005, il a vécu sa première expérience dans un dispensaire de brousse lors d’un stage réalisé pendant ses études d’infirmiers. J’ai eu l’opportunité de passer deux mois au Burkina Fasso, dans la province de Nayala. J’avais déjà dans l’idée, avant de faire ma formation d’infirmier, de m’orienter vers l’humanitaire mais c’était encore un peu flou. Mais après avoir passé ces deux mois là bas, ça a été une véritable révélation, je savais que c’était dans cette direction que je voulais me diriger. Après mes études, je suis parti cinq ans aux Antilles où l’on y rencontre aussi de nombreuses pathologies tropicales, et me voilà de retour en métropole depuis maintenant 4 ans.

C’est après cette période plus calme et sous les conseils de plusieurs de ses collègues, que je le jeune marseillais se décide à prendre quelques informations sur l’IMT d’Anvers. C’est effectivement à ce moment là que ça a mûri dans ma tête. Je suis allé voir le site internet de l’IMT et je suis tombé sur leur programme qui avait l’air passionnant. J’ai donc décidé de faire cette formation pour me donner plus de chances de pouvoir un jour intégrer des grandes ONG. Mais s’absenter trois mois pour une formation, ce n’est si pas simple, c’est vrai. J’ai heureusement eu un très bon soutien de ma femme, de mes collègues et de ma direction !

Et trois mois plus tard, c’est déjà la fin, déjà l’heure de faire le premier bilan de cette expérience tropicale. Cela a été vraiment trois mois et demi exceptionnels, s’exclame Mathieu. Professionnellement cela nous ouvre un horizon qui est complètement différent, avec des responsabilités qui sont beaucoup plus grandes, surtout sous les tropiques. Quand on nous parle d’une maladie, on doit vraiment tout prendre en compte : le patient, l’environnement, le traitement, les vecteurs de transmissions… c’est vraiment très intéressant. Et du côté des professeurs, on sent qu’ils sont réellement passionnés, ils partagent si bien leurs expériences, qu’on a qu’une hâte, c’est de partir. En plus cette formation c’est aussi l’occasion d’avoir un contact privilégié avec de nombreuses ONG, on peut voir leurs différentes philosophies et cela nous permet de faire plus facilement nos choix en lien avec nos motivations personnelles. Et puis ces trois mois ont aussi été humainement riches, car on y rencontre beaucoup de monde ici. Il y’a une ouverture d’esprit professionnelle et personnelle, qui est vraiment fantastique, on peut y rencontrer des européens, des gens d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie… On est vraiment dans un autre monde dans cette formation !

Mathieu  a décidé de faire cette formation "pour se donner plus de chances de pouvoir un jour intégrer des grandes ONG."

Avant de repartir à l’étranger, l’infirmier devra retourner travailler dans son hôpital marseillais car il a bénéficié d’un congé formation. A plus long terme, il souhaiterait pouvoir demander une disponibilité et partir ainsi quelques mois par an en humanitaire. Avant de prendre le chemin du retour, Mathieu souhaitait toutefois passer un petit message à celles et ceux qui seraient encore hésitant à se lancer dans l’aventure : Il y a deux ans, j’ai postulé auprès de quatre grosses ONG, mais je n’ai pas été pris à l’époque. Dans ces moments-là, on prend forcément un petit coup sur la tête, surtout si on pas confiance en soi. Pourtant, il ne faut pas hésiter. Cette formation est vraiment stimulante, c’est une formation théorique mais aussi très pratique. C’est enrichissant, professionnellement, et personnellement. Il faut essayer et ne surtout pas se mettre une barrière soi-même en se disant « je ne suis pas capable ». Tout ne se résume pas non plus à partir avec de grosses ONG, il existe une multitude de petites structures où chacun y a sa place.

Diplômés et projets en tête...

Après la remise officielle des diplômes, les salles de cours de l’institut resteront vides le temps de deux mois de vacances. D’autres étudiants viendront alors prendre le relais, avant de repartir à leur tour transmettre leurs nouvelles connaissances dans les quatre coins du monde avec ce sentiment d’appartenir à une nouvelle famille.

A tous chemins qui se rejoignent, chemins qui se séparent. Aujourd’hui, pour les infirmiers et sages-femmes du postgraduat 2014, il est déjà temps de reprendre la route vers des objectifs professionnels bien distincts. La tête plein de souvenirs, l’esprit plein de projets.

A présent postgradué en Médecine Tropicale, Infirmiers.com félicite chaleureusement Jérémie !

• Plus d’infos sur l’Institut de Médecine Tropicale : www.itg.be - sur twitter : @ITMantwerp

Jérémie THIRION (texte et images)  Rédacteur Infirmiers.com  http://yetiyetu.com jeremie.thirion@gmail.com  Suivez Jérémie sur les réseaux sociaux : Twitter : @YetiYetu - Facebook : www.facebook.fr/yetiyetu


Source : infirmiers.com