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Un infirmier en mission en Guinée Conakry

Publié le 07/05/2012

James Iacino, infirmier et rédacteur d’Infirmiers.com, est parti en mission en Guinée Conakry pour aider la population locale à transformer le dispensaire d'une entreprise locale en un véritable hôpital. Rencontre...


Le voyage qu'a entrepris James Iacino en avril 2012 s'est déroulé au sud de la Guinée Conakry, à pas moins de 17 heures de route de la capitale.

Comme il l'explique, son rôle sur place durant une dizaine de jours était « de mettre son expertise au service de la société Soguipah (cf. encadré) - une entreprise qui cultive l'hévéa - et dont la directrice, Mme Camara, souhaite développer un projet hospitalier à partir d’un dispensaire vétuste et mal adapté aux besoins de soins de la population locale ».

Cette « femme de grande humanité » a en effet décidé d'offrir un hôpital à ses 3.500 employés ainsi qu’aux habitants de la région.

 

La Soguipah, une entreprise « nourricière »

La Soguipah produit, pour l’anecdote, par an deux jours de besoin en coagulum (caoutchouc) pour la fabrication de pneus de toutes les usines Michelin à travers le monde. Elle produit aussi de l’huile de Palme pour les besoins du pays et traite les déchets des palmiers pour en faire du savon local.
Entreprise humaine, elle emploie la majorité des habitants de la région et offre à la population locale l’exploitation de rizières, des plantations d’hévéa et de palme, d’étendues piscicole dont elle rachète la production. La Soguipah se trouve dans une vaste zone fertile de la forêt tropicale. Elle fournit du travail et nourrit ainsi toute la région. Les travailleurs sont hébergés dans des cités propres à la société et ce, dans de bonnes conditions.

Conseiller pour concevoir au mieux

Comme le souligne James Iacino « Dans cette région où se côtoient routes en mauvais état et forêt tropicale, l'implantation d'un hôpital est capitale. Pour le moment, ce dispensaire de brousse dispose d'un service d'urgence et de consultation, d'une salle de surveillance, d'une ambulance et d'un laboratoire d'analyse ».

Dans un tel cas de figure, tout ou presque est à imaginer... et à construire, d'où le besoin de conseils logistiques tant pour la direction de l’entreprise que pour l’équipe médicale, et donc de concert avec le chef d’exploitation, un expatrié belge, et le médecin-chef du dispensaire. « L'une de mes missions consistait notamment à expliquer à l'architecte, aux ouvriers et à l'équipe soignante les spécificités des services à implanter et l'importance de l'hygiène. D'autres choses pouvaient paraître moins évidentes. Par exemple, après un contrôle des plans, j’ai du leur signaler, presque à contre-coeur, qu'une porte de 74 centimètres de largeur n'est pas adaptée au passage des brancards, ou que les marches, les pavés, les bouches d’égout, les fenêtres et les zones sensibles du bloc ne sont pas appropriés ».

Travailler de concert

Toutes ces propositions sont acceptées avec enthousiasme, parce qu’en phase avec l’idée du service qu’ils vont pouvoir rendre gratuitement aux personnels de l’entreprise et aux habitants du secteur.

Le projet d'hôpital se concrétise. Le matériel est là, tout comme les patients. Il ne reste plus qu'à former le personnel local et à envisager la construction en rendant l'hôpital autonome en électricité en le dotant de son propre générateur, en plombant les murs de la radiologie, en ajustant au mieux la pente de la rampe d'accès, en créant des toilettes et en aménageant des points d'eau... Des médecins, pédiatres et chirurgiens de l'hôpital général de Conakry sont également venus épauler leurs collègues locaux et les conseiller en matière d'équipements complémentaires, d'organisation et de formation.

D'ici la fin de l'année, le dispensaire s'agrandira et disposera de services complémentaires et néanmoins indispensables : urgences avec déchocage, réanimation de quatre lits, bloc opératoire et salle de réveil, salle d'obstétrique, service pédiatrique, lits d’hospitalisation, pharmacie, stérilisation, blanchisserie, service de radiologie et d’échographie, cabinet dentaire et même morgue... En bref, tout ce dont un hôpital a besoin.

Grâce à cette heureuse initiative, le personnel de l'entreprise Soguipah et les habitants de la région pourront bientôt disposer de leur hôpital gratuit, sans avoir à sillonner les routes guinéennes deux jours durant.

Focus sur la Guinée Conakry

La Guinée, en forme longue, la République de Guinée, aussi appelée « Guinée Conakry » du nom de sa capitale pour la différencier de la Guinée-Bissau et de la Guinée équatoriale, est un pays d’Afrique de l’Ouest. Elle a pris son indépendance de la France le 2 octobre 1958. La Guinée Conakry est une vaste zone fertile et tropicale , divisée en quatre zones naturelles bien distinctes : une zone côtière, une zone montagneuse, une zone de savane et une zone de forêts.
Malgré la diversité de ses paysages, la Guinée, bien qu’épargnée par la guerre malgré ses voisins belliqueux (Mali, Côte d’Ivoire, Libéria, Sierre Léone) n'est pas très touristique. Le pays possède cependant de nombreuses ressources, notamment minières. Les mines de bauxite, d'or, de diamant, de fer et d'uranium sont parfaitement exploitées, mais apportent peu de retour pour l'économie du pays. Le pays dispose également d'autres ressources, mais mal exploitées,comme les cultures de fruits (ananas, mangue) ou de légumes (pomme de terre, avocat).

James IACINO
Rédacteur Infirmiers.com
james.iacino@izeos.com


Source : infirmiers.com