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Un enfant décède à la suite d'un surdosage de chimiothérapie, à l'hôpital La Timone de Marseille

Publié le 26/03/2010

Un enfant atteint d'un cancer grave est décédé à la suite d'un surdosage d'un cytostatique, à l'hôpital La Timone de Marseille (AP-HM), a confirmé jeudi le directeur de l'établissement.

L'enfant, âgé de 6 ans, était traité pour un cancer "extrêmement agressif en phase très avancée avec un diagnostic vital très engagé", a précisé le directeur de l'hôpital, Pierre Pinzelli, joint jeudi par l'APM après un point presse tenu par l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). L'affaire a été révélée jeudi matin par le quotidien La Provence.

Il s'agissait d'un enfant de nationalité arménienne, arrivé aux urgences de l'hôpital après un long voyage, "dénutri et épuisé". Un traitement "un peu comme un traitement de la dernière chance" avait été initié mais "face à l'aggravation de son état sous traitement, les médecins se sont interrogés et ont décelé un erreur de surdosage". L'enfant a été admis en réanimation et malgré les soins délivrés, il est décédé le 3 février.

Une enquête administrative a été diligentée par l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca), l'inspection régionale de la pharmacie et la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass). Elle est en cours, a précisé le directeur.

C'est le premier accident de cette nature qui touche ce service de référence prenant en charge 150 enfants atteints de cancers graves par an. "Les équipes sont extrêmement éprouvées", a indiqué le directeur. Un accompagnement psychologique a été "immédiatement mis en place" pour soutenir l'équipe dans son travail au quotidien et toutes les mesures ont été prises pour sécuriser les soins des enfants en traitement et à venir.

"Tout le processus a été repris, de la prescription jusqu'à l'administration et les mesures de sécurisation ont été renforcées pour que cela ne se renouvelle pas", a-t-il assuré.

Interrogé par l'APM sur l'étape où s'est produite l'erreur, le directeur a répondu qu'il était trop tôt pour le dire.

L'enfant avait été admis à l'hôpital La Timone le 28 décembre 2009 dans un "état général très grave". Confronté à la maladie de son fils atteint d'un cancer, le père de l'enfant avait décidé de quitter son pays pour rechercher toute chance de traitement possible. Détenteur d'un visa touristique, il avait effectué tout un périple à travers l'Europe et était arrivé à Marseille où il avait été recueilli par la communauté arménienne et rapidement amené à l'hôpital La Timone.

Admis en pédiatrie où des bilans ont été effectués, l'enfant avait été transféré, quelques jours après, le 31 décembre 2009, dans le service d'oncologie pédiatrique, "dans un état de santé très inquiétant avec un diagnostic vital engagé", précise le directeur.

"Un protocole de traitement adapté et particulièrement lourd", avec plusieurs agents de chimiothérapie, avait alors été proposé et débuté, en accord avec le père.

Le directeur précise que tous les échanges ont été réalisés par l'intermédiaire d'un interprète, le père ne parlant pas français.

Mesures d'accompagnement

Compte tenu du dénuement auquel faisait face le père, le directeur de l'hôpital a accepté de mettre en place un accompagnement social. Le père a pu dormir auprès de son fils à l'hôpital et une somme a été débloquée d'un fonds social pour lui permettre de procéder à des achats de la vie quotidienne (rasoir, vêtements...).

Le directeur assure avoir été très transparent auprès du père sur la cause du décès de son enfant. Il avait trouvé un médecin pour servir d'interprète, le jour où il a dû annoncer le décès. "Avant, pendant et après ce drame, toutes les mesures d'accompagnement possibles ont été mises en oeuvre d'un point de vue psychologique et matériel", indique-t-il.

Le père ayant formulé le souhait de rentrer en Arménie avec le corps de son fils, pour y retrouver sa femme et ses autres enfants laissés depuis plusieurs mois, une aide financière de 10.000 euros a été débloquée, en accord avec la Sham, assureur de l'établissement, pour s'occuper du rapatriement de l'enfant et du voyage de son père. Des démarches ont aussi été effectuées auprès de la préfecture pour obtenir le prolongement de son visa venu à expiration pendant son séjour. Le retour a pu avoir lieu, le 11 février.

"Cette aide financière ne préjuge en rien de sa capacité à intenter des actions en justice pour demander réparation s'il le souhaite. Je l'ai bien expliqué au père, lors d'un entretien la veille de son départ, et je lui ai fourni nos coordonnées en lui expliquant qu'il pouvait faire ces démarches, même une fois rentré chez lui", indique le directeur.

Le père lui aurait indiqué qu'il n'avait pas l'intention de porter plainte, que c'était "hors de propos". "Il a toujours souligné la qualité de l'accueil et de l'accompagnement", rapporte Pierre Pinzelli.

 


Source : infirmiers.com