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Un Ehpad des Yvelines sans personnel de nuit...

Publié le 17/11/2011

Une enquête interne a été lancée dans l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) privé à but non lucratif "Le sourire" à Carrières-sous-Poissy (Yvelines) à la suite d'un dysfonctionnement ayant conduit à l'absence de personnel dans la soirée du 15 novembre 2011, a-t-on appris de sources concordantes.

Le groupe auquel appartient l'Ehpad, ACPPA, a expliqué dans un communiqué que, mardi vers 22h, deux résidents "ont été contraints d'alerter la police, en raison de l'absence prolongée et inexpliquée de l'équipe de nuit".

"Cet intolérable dysfonctionnement porte sur le départ de l'équipe de jour à 19h30 alors même que l'équipe de nuit n'était pas arrivée" et sans prévenir la direction de l'établissement de l'absence de relève, rapporte-t-il.

La police et les pompiers prévenus par les résidents, sont intervenus sur le site et ont informé à 23h45 le directeur de l'établissement, en déplacement.

Ce dernier a immédiatement "sollicité deux salariées en urgence exceptionnelle, pour pallier cette absence", qui ont pris leur poste à 00h30. "Une des salariée, agent de maîtrise, en mission cette semaine sur le site et hébergée cette nuit-là dans la résidence, a été sollicitée pour rassurer les résidents", précise le groupe.

D’Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France a demandé le 16 novembre 2011 qu'une enquête interne soit menée "sans délai" afin de comprendre les raisons pour lesquelles les procédures de relève et d'alerte n'ont pas fonctionné, déterminer les responsabilités et prendre les mesures disciplinaires qui s'imposent en cas de faute professionnelle avérée, indique-t-elle dans un communiqué.

Elle estime que cette absence de personnel pour organiser les soins du soir et le coucher des 71 résidents constitue un "grave dysfonctionnement".

L'ACPPA, dont le siège est à Lyon, a confirmé le 17 novembre 2011 à l'APM que la direction de l'établissement avait lancé une enquête interne dès le 16 novembre pour comprendre les causes de l'incident et engager immédiatement des actions correctives afin de s'assurer que cette situation exceptionnelle ne se renouvelle pas. Le cas échéant, des sanctions pourraient être prises.

La directrice médicale du groupe, Catherine Alvan, a précisé que sur les deux personnes de l'équipe de nuit, l'une avait déposé mardi matin un arrêt maladie mais sans en informer ses collègues et que l'autre était une remplaçante qui n'a pas pris son poste ce soir là. Elle a néanmoins insisté sur le problème lié au départ de l'équipe de jour avant la relève.

Aucun dysfonctionnement de ce type ne s'était jusqu'à présent produit dans cet établissement et même dans le groupe, a-t-elle assuré.

Le groupe et l'ARS indiquent que cet évènement n'a pas eu d'incidence sur l'état de santé des résidents. L'agence précise que le médecin de l'établissement était sur place le 15 novembre au matin et qu'une psychologue devait intervenir dans la soirée pour "rassurer les résidents". Par ailleurs, "la nécessité du strict respect des procédures de relève a été rappelée par la direction à l'ensemble du personnel". Parallèlement une enquête de police est en cours. L'agence a également demandé que les résidents et les représentants des familles soient tenus informés.

Un incident instructif pour l'AD-PA

Dans un communiqué, l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) a dénoncé un "évènement regrettable" qui a laissé pendant plusieurs heures les résidents sans personnel. Elle remarque qu'il est dû à un "dysfonctionnement exceptionnel" sur lequel "la direction a décidé, de façon très appropriée, d'engager une analyse interne et d'apporter les mesures correctives". Pour elle, cet incident est "instructif" car il montre que les personnes âgées vivant en établissement "sont des citoyens à part entière qui doivent être respectés comme tels puisque ce sont eux qui ont mis en évidence le dysfonctionnement".

Elle note que dans cet établissement, "il y a deux professionnels la nuit pour accompagner 71 résidents, ce qui est bien peu, mais représente la réalité dans notre pays".

"En période de crise où le pays a l’œil rivé sur les économies à faire, les personnes âgées payent plus que d'autres la rigueur actuelle par le report de la réforme sur l'aide à l'autonomie, mais que pour autant elles continuent à vivre à domicile comme en établissement dans des situations souvent difficiles", souligne l'AD-PA qui appelle à créer des emplois dans les établissements et à domicile.


Source : infirmiers.com