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Un colloque autour des urgences collectives et des catastrophes

Publié le 29/09/2011

Le 16 septembre dernier, plus de 85 médecins, pharmaciens, infirmiers ont participé à la session scientifique organisée à Grenoble par la Société Française de Médecine de Catastrophe sur le thème essentiel du triage, ses aspects et son évolution.

La Société Française de Médecine de Catastrophe (SFMC) (http://www.sfmc.eu) est la seule association reconnue à associer de manière permanente et unique tous les acteurs et ministères concernés par la préparation aux urgences collectives et à la catastrophe. Elle a d'ailleurs représenté la France aux travaux de la WADEM (World Association for disaster and Emergency Medicine) comme infirmiers.com en a rendu compte il y a quelques mois.

Le thème choisi pour cette journée de réflexion était le triage médical sur les situations à multiples victimes (SMV) ou pouvant en engendrer, de type plan NOVI (NOmbreuses VIctimes), ORSEC (Organisation de la Réponse de SEcurité Civile), Catastrophe (cf. encadré « Ce qui se cache derrière les mots et acronymes... »).

De l'importance du triage

En effet, la catégorisation des blessés est un aspect fondamental de la survie du plus grand nombre lors de ces événements dont le principe même est l’état d’inadéquation entre le nombre de victimes et les moyens de secours immédiats. Les premiers étant bien évidemment, plus nombreux que les seconds. Les différentes catégorisations internationales - OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord), CESARI (Italie), SAFE-MARCHE-RYAN (prise en charge pratique des blessés de guerre dans l'armée), START (Anglo-saxons) - ont de nombreux points en commun pour classer sur trivium (3 voies) les blessés : morituri (destiné à mourir), survie avec soins, attente sans dommage. Des codes couleurs sont notamment utilisés pour identifier la gravité des blessés.

Les intervenants de ce colloque ont donc insisté sur l’importance de ce triage permettant de gagner du temps et de la survie mais aussi sur les difficultés juridiques et émotionnelles de la classification des victimes en état de mort apparente (en arrêt cardiaque) ou en morituri (code couleur noir signifiant décédé) et l’adéquation entre état de la victime et mode et rapidité des évacuations avec un rappel sur les règles d’or du secours (golden hour , ten's).

La SFMC a également saisi l'occasion de cette réunion scientifique pour annoncer la création de la composante paramédicale de la SFMC. La SFMC souhaite ainsi associer tous ceux qui participent aux secours déployés lors d’une catastrophe (infirmiers, ambulanciers, logisticiens, aides-soignants) afin de fédérer les compétences et travailler de concert en vue de préparer les événements catastrophiques naturels ou à effets limités (ou non) susceptibles de se produire. Ainsi tous les paramédicaux rejoindront les médecins, chirurgiens, vétérinaires, pharmaciens pour définir, ensemble, une culture et une doctrine uniques.

Il s'agit là d'une chance pour tous ceux qui travaillent ou veulent travailler dans le domaine de l’urgence où, on le sait, l’organisation est plutôt corporatiste. En prenant en compte la nécessaire intégration de toutes les compétences, comme cela se vérifie sur le terrain lors d’une catastrophe majeure, la SFMC se dote d'une organisation unique consultative et inter-services regroupant tous les acteurs concernés par la médecine de catastrophe et ce, quelles que soient leur origines.

Ce qui se cache derrière les mots et acronymes...

  • Plan NOVI ou Nombreuses Victimes : il s’agit d’un plan de secours des pompiers qui permet de faire face avec un engagement de moyens pré établi à une situation de situation à victimes multiples (SMV) dont le nombre est inférieur au seuil de déclenchement du plan ORSEC. Ce plan n’est pas prévu dans tous les départements.
  • Plan ORSEC ou Organisation de la Réponse de SEcurité Civile : il s’agit d'un dispositif du ministère de l’Intérieur organisé dans chaque département par la préfecture et décliné avec une culture commune par type de situation : avalanche, naufrage, accident catastrophique à effet limité, pollution, crash d’avion...
  • ACEL ou Accident Catastrophique à Effets Limités : situation de catastrophe pour laquelle l’intervention des moyens locaux, avec ou sans renforts est suffisante. L’ACEL est d’origine humaine ou industrielle.
  • Catastrophe : état lié à un événement naturel violent et soudain pour lequel les moyens sont dépassés (catastrophes à moyens dépassés - CMD-) et lorsque des moyens nationaux, voire internationaux, sont nécessaires.
  • Ten’s : concept anglo-saxon qui prévoit qu’en traumatologie, entre le temps d’arrivée de l’équipe de secours et son départ avec la victime vers l’hôpital, il ne doit pas s’écouler plus de 10 minutes.
  • Golden hour : concept anglo-saxon qui prévoit qu’en traumatologie, il ne doit pas s’écouler plus d’une heure entre la prise en charge de la victime et son arrivée sur la table opératoire du chirurgien.
  • Morituri : classés « Noir » sur les situations à multiples victimes, ces victimes aussi appelées « Urgence Dépassée » sont celles trouvées en arrêt cardiaque et pour lesquelles le choix est fait de ne tenter aucune réanimation afin de prioriser les autres catégories dont la prise en charge en urgence permettrait d’augmenter les chances de survie au risque que, retardée, celle-ci ne diminue. Cette catégorisation par les secouristes (pré tri ou reconnaissance) ou par les médecins (triage) est d’autant plus sensible qu’il s’agit d’enfants ou de situation à fort retentissement émotionnel.

James IACINO
Rédacteur Infirmiers.com
james.iacino@izeos.com


Source : infirmiers.com