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Trop de bruit en réanimation !

Publié le 23/01/2012

Le bruit auquel est soumis le patient de réanimation dans sa chambre est très supérieur aux normes recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le repos, selon une étude française réalisée dans un service moderne, présentée le 13 janvier 2012 lors du congrès de la Société de réanimation de langue française (SRLF) au Cnit Paris-La Défense.

L'OMS a recommandé en 2007 un objectif de bruit pendant la nuit de 40 décibels pondérés (dBA) au maximum, afin de protéger la santé du public et le développement normal des enfants. Pour comparaison, le bruit dans un grand magasin est évalué à 70 dBA et celui d'un concert de rock à 110 dBA.

Une étude a été menée dans le tout nouveau service de réanimation polyvalente de l'hôpital Saint-Joseph à Paris, doté de 10 lits dans des chambres seules, avec isolation phonique des fenêtres et des portes et traitement de l'air conforme à la norme ISO. Le niveau sonore minimal était mesuré à la tête du patient, avec et sans le patient dans la chambre, portes ouvertes et fermées, avec et sans traitement de l'air, alarmes prises isolément.

Le niveau sonore minimal continu était de 50 dBA, que la porte de la chambre soit ouverte ou fermée, rapportent les auteurs dans le résumé de leur communication.

Ce niveau montait entre 60 et 70 dBA avec les conversations médicales ou infirmières, tandis que les alarmes atteignaient 86 dBA. Le traitement de l'air faisait passer le bruit de 46 à 50 dBA dans une chambre vide. Les alarmes des moniteurs peuvent être réglées en-dessous de 55 dBA. Les alarmes des ventilateurs et pousse-seringues montaient entre 66 dBA et 98 dBA selon leur réglage.

Le bruit était supérieur à 55 dBA pendant 25% du temps nocturne.

"L'installation d'un service de réanimation dans des locaux neufs ne permet pas à elle seule d'atteindre des niveaux sonores acceptables pour le repos du patient", concluent les auteurs, soulignant que les sources sonores sont essentiellement localisées dans sa chambre.

Ils suggèrent d'entamer une réflexion sur les alarmes, les conversations et les matériaux de construction ou d'isolation, et dévaluer l'impact de différentes interventions sur la santé des patients, en particulier sur le délirium pendant le séjour ou le syndrome de stress post-traumatique après le séjour.


Source : infirmiers.com