L'exposition répétée à la lumière la nuit, en particulier en milieu professionnel, entraîne une désynchronisation de l'horloge interne, ce qui peut avoir des effets délétères sur l'organisme, augmentant les risques de troubles du sommeil et de troubles cardiovasculaires, voire de cancers, s'est alarmée l'Académie nationale de médecine mercredi dans un communiqué.
Exposition à la lumière la nuit : « sensibiliser et former les professionnels de santé »
A l'issue d'une séance thématique sur désynchronisation de l'horloge interne et santé publique
, l'Académie nationale de médecine alerte les acteurs sociaux, à tous les niveaux de la prévention et de la décision (législateurs, médecins du travail, employeurs, travailleurs…), sur ce nouvel agent de pollution et l'urgence de prendre des mesures concrètes
. Elle appelle à mieux informer le public sur l'effet délétère sur la santé de l'exposition à la lumière la nuit
et à sensibiliser et former les professionnels de santé afin que soit assurée une surveillance attentive des personnes exposées chroniquement [...], en particulier dans le monde du travail
. Il s'agit également de prendre toutes les mesures susceptibles de diminuer l'exposition inutile à la lumière la nuit
, comme limiter l'éclairage urbain.
En 2012, 3,5 millions de Français ont travaillé la nuit de façon habituelle ou occasionnelle.
Dette de sommeil accumulée : les adolescents également concernés
L'Académie insiste sur l'importance d'un sommeil, à la fois suffisant et de qualité, à l'adolescence, période de vulnérabilité propice aux désynchronisations de l'horloge interne
. Elle préconise de renforcer les recherches épidémiologiques afin notamment d'établir un seuil précis au-delà duquel le risque apparaît
. En 2012, en France, 15,4% de la population active (21,5% des hommes et 9,3% des femmes), soit 3,5 millions de personnes, travaillaient la nuit de façon habituelle ou occasionnelle. En parallèle, les adolescents sont de plus en plus nombreux à accumuler une dette de sommeil à cause du temps passé devant les écrans, au risque de développer une fatigue, une somnolence diurne, mais aussi des anomalies métaboliques, des troubles neurocognitifs avec baisse des résultats scolaires ou encore des troubles de l'humeur
, souligne l'Académie. Les Académies de médecine et de pharmacie avaient déjà appelé il y a près de 10 ans à une meilleure reconnaissance de l'importance du sommeil pour la santé. Un programme ministériel d'actions avait été lancé en 2007-08 mais avec un bilan mitigé et n'a pas été reconduit, rappelle-t-on.
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