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IDEL

Télémédecine : une place à prendre pour les IDEL

Publié le 14/10/2013

Le 3 octobre 2013, la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) diffusait sa seconde émission en ligne, en direct du musée de l'aventure Peugeot à Sochaux, sur le thème « Systèmes d'information, échanges d'information, télémédecine : enjeux et outils dans l'exercice quotidien de l'infirmière libérale ». Retour sur les moments forts...

Quid de la télémédecine dans l'exercice libéral

Après le succès de la première émission FNI TV le 5 juin dernier sur le thème « Comment remplir ses obligations de formation ? », Philippe Tisserand, président du syndicat d'infirmiers libéraux, organisait, le 3 octobre, un second rendez-vous, l'occasion de faire le point sur le partage d'informations et la télémédecine dans le cadre de l'exercice de l'infirmier libéral. Il explique qu'il est en effet important de répondre aux interrogations des infirmières libérales pour savoir quelle est leur place dans les dispositifs de télémédecine, dans ces nouvelles façons de prendre en charge et de communiquer entre professionnels de santé. Deux tables rondes ont ainsi réuni les acteurs engagés qui croient à la télémédecine et qui cherchent à la développer et les médecins et infirmiers qui la pratiquent sur le terrain.

Améliorer le système de soins

Durant la première table ronde, Evelyne Satonnet, responsable de déploiement télémédecine au ministère des Affaires sociales et de la Santé, a souligné que le ministère de la santé considère la télémédecine comme un levier d'amélioration important de la performance de notre système de soins.  Selon elle, la télémédecine permet, entre autres, l'accès à des soins dont les patients ne pourraient pas bénéficier, l'amélioration de la qualité de prise en charge et la réduction des hospitalisations et des temps de transport. Elle note que les infirmières libérales jouent un rôle très important dans les organisations de télémédecine et peuvent, dans le cadre d'une téléconsultation à distance par le médecin, assister le patient ou participer à la collecte des données de patients à leur domicile ou encore, lors d'une prise en charge par télésurveillance, gérer les alertes transmises depuis le domicile du patient. Philippe Tisserand considère qu'il faut que l'on prenne cette place qui est la nôtre. Les infirmières ont le socle de compétences nécessaire ; des compétences souvent très larges mais inexploitées.

La télémédecine, une solution au refus d'hospitalisation

Pour pratiquer la télémédecine, les infirmiers libéraux suivent une formation pointue tant sur la technique que sur la sécurisation à donner au patient ainsi qu'une formation à l'outil. Le spécialiste a en effet besoin d'éléments descriptifs précis pour faire ses recommandations. Il faut aussi que le patient donne son consentement.

Nicolas Schinkel est l'un des infirmiers libéraux pratiquant la télémédecine. Équipé d'une tablette, il peut notamment demander l'expertise d'un spécialiste lorsqu'un soin de plaie pose problème. En envoyant des photographies de la plaie, les antécédents du patient, les traitements en cours ainsi que les protocoles utilisés au spécialiste, Nicolas peut bénéficier de recommandations pour la suite de la prise en charge. Cela permet notamment de pouvoir laisser les patients à domicile. Il faut savoir que les personnes âgées refusent parfois l'hospitalisation. Pour lui, la télémédecine est un réel bénéfice. En tant qu'infirmier, on se sent moins isolé. Le fait de pouvoir avoir le diagnostic d'un spécialiste nous rassure. La télémédecine permet aussi une collaboration entre le patient, les infirmiers, le médecin traitant et les spécialistes. De plus, nous guérissons des patients sans qu'ils aient eu besoin de se déplacer.

Il faut que l'on prenne cette place qui est la nôtre. Les infirmières ont le socle de compétences nécessaire ; des compétences souvent très larges mais inexploitées.

Quid de la rémunération

Pour l'instant, les nomenclatures d'actes de l'assurance maladie ne prévoient pas d'acte réalisé en télémédecine. Nicolas Schinkel souligne que la télémédecine nous prend plus de temps. Actuellement, nous faisons cela gratuitement et nous espérons qu'elle entrera dans le champ conventionnel. Evelyne Satonnet a fait savoir que les modalités de rémunération sont appelées à évoluer. C'est tout l'objet des expérimentations qui seront menées en 2014 pour permettre aux professionnels libéraux de participer plus facilement à ce type d'organisation. De son côté, Philippe Tisserand s'est dit rassuré en entendant Evelyne Satonnet évoquer la transformation dans le champ conventionnel, ajoutant que c'est ce qui nous importe à nous, professionnels libéraux qui travaillons sur la base d'une nomenclature. Nous sommes très attachés au système conventionnel tel que nous le pratiquons et à tout ce qui le renforce.

Bien que la télémédecine permette d'apporter une expertise partout en France et de lutter contre le désertification médicale, selon Anny Auge, infirmière présidente du Collectif Interassociatif Sur la Santé (CISS) de Franche-Comté, elle ne remplacera jamais les soins humains. Au final, la télémédecine nécessite tout de même des êtres humains. Sans oublier que les personnes fragiles ont besoin de communiquer, de toucher et d'empathie.... Autrement dit, il ne faut pas tout miser sur la télémédecine...

Aurélie TRENTESSE Rédactrice Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com


Source : infirmiers.com