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Suivi de patients psychiatriques par des infirmiers libéraux : la fin d'une expérience

Publié le 14/05/2011

La CPAM a mis fin à une initiative d'infirmiers libéraux concernant le suivi de malades souffrant de troubles psychiatriques, mais des réflexions en cours pourraient aboutir à sa relance.

Pierre Malgouyres, un infirmier formé à la sociologie, a créé à Toulouse en 2006 le cabinet Saint-Alban.

Il a pris l'initiative de proposer un suivi infirmier à des malades souffrant de troubles psychiatriques, parfois livrés à eux-mêmes chez eux après une hospitalisation, des soins infirmiers : il leur déposait des médicaments et s'inquiétait également de leur hygiène, de leur alimentation et de leur programme de la journée.

Des médecins, généralistes et psychiatres, approuvant cette initiative, ont alors prescrit ces soins à leurs patients.

Le cabinet est passé d'un à dix-huit infirmiers. Jusqu'à deux cents patients ont été suivis. Par la suite, d'autres cabinets se sont ouverts proposant le même service : un système dérogatoire de spécialisation en psychiatrie était né.

Fin 2010, la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) s'est opposée à cette initiative, expliquant que des infirmiers du secteur de psychiatrie publique suivent déjà les malades en dehors de l'hôpital. Elle a ajouté que les libéraux ne peuvent récolter que 3,15€ par visite, soit le prix pour délivrer des médicaments et non 15€, la somme dépensée pour des soins infirmiers.

Des abus ont également été repérés par la CPAM. Par exemple, plusieurs passages quotidiens ont été facturés à des patients pour un seul réellement effectué, tandis que d'autres patients, hospitalisés, ont reçu des factures pour des prétendues visites.

Cependant, le travail des soignants sérieux a permis de désengorger les hôpitaux et d'éviter une réhospitalisation de plusieurs patients.

Aujourd'hui, le cabinet Saint-Alban n'effectue plus de soins infirmiers, mais Pierre Malgouyres a l'intention de convaincre la CPAM de l'intérêt de son activité, lors d'un rendez-vous fixé courant mai 2011.

CPAM et psychiatres sont favorables à une évolution du suivi des malades souffrant de troubles psychologiques. L'agence régionale de santé a lancé une réflexion à ce sujet entre divers acteurs, dont des infirmiers libéraux.

Bibliographie

  • Youness Hamelat, « Les infirmiers psychiatriques menacés », La Dépêche, le 07 mars 2011.
  • Laetitia Clavreul, « Le suivi psychiatrique par des infirmiers libéraux tourne court à Toulouse », Le Monde, le 08 mars 2011.

Axelle VAISSE
Etudiante Journaliste Infirmiers.com


Source : infirmiers.com