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Soins primaires : vers un binôme médecin généraliste/infirmier

Publié le 07/12/2011

Le Centre d'analyse stratégique (CAS) préconise dans une note d'analyse parue le 5 décembre 2011 de structurer la coopération entre médecins généralistes et infirmiers pour améliorer l'offre de soins primaires.

Le CAS a rendu publics lundi deux avis sur les évolutions attendues en matière d'offre de soins qui portent sur la coopération entre professionnels de santé et la télésanté :

"En France, les avancées en matière de coopération sont très récentes et restent encore marginales", a fait remarquer lors d'un point presse le directeur général du CAS, Vincent Chriqui. Il a indiqué que les protocoles de coopération, rendus possibles par la loi HPST, étaient "encore peu nombreux, moins de dix à ce jour" en France et qu'ils concernaient "davantage le secteur hospitalier" que le secteur ambulatoire.

Le CAS a observé que le développement des coopérations en ambulatoire était freiné en particulier par le système actuel de "rémunération" des professionnels de santé et par des "résistances d'ordre culturel" de la part des professionnels et des usagers.

Convaincu de "l'intérêt de développer les coopérations" en France pour améliorer notamment "la productivité, les conditions d'exercice et la permanence des soins", le CAS a analysé des expériences menées dans des pays anglo-saxons et nordiques.

Il a observé que les coopérations dans le secteur des soins primaires dans ces pays impliquaient essentiellement un "binôme médecin généraliste/infirmier", dans lesquelles les infirmiers prenaient en charge les soins courants de première ligne, c'est-à-dire qu'ils diagnostiquent, traitent des problèmes de santé mineurs et diffusent des discours de prévention.

Ces paramédicaux interviennent parfois aussi dans le champ des pathologies chroniques en assurant le suivi des patients (missions de conseil, d'accompagnement, d'éducation thérapeutique) et jouent un rôle dans la planification des soins de manière à améliorer la coordination des interventions auprès du malade chronique.

"Nous avons observé aussi qu'un des facteurs déterminants pour l'essor des coopérations étaient la mise en place de politiques volontaristes de soutien au développement de structures de soins primaires regroupant différents professionnels", a indiqué Vincent Chriqui.

Une autre condition de réussite concerne "la reconnaissance juridique des compétences, ce qui passe par la création de nombreux statuts et niveaux de qualification au sein de la profession infirmière".

Pour la France, le CAS propose de "structurer la coopération entre médecins généralistes et infirmiers" pour réorganiser l'offre de soins primaires et suggère pour cela de développer les maisons de santé sur l'ensemble du territoire, ainsi que par une ouverture des cabinets médicaux aux infirmiers.

Il recommande de "créer un statut et un diplôme d'infirmier clinicien en soins primaires". Cet infirmier clinicien pourrait jouer un rôle d'accueil et d'orientation du patient mais aussi assurer le suivi régulier des malades atteints de pathologies chroniques.

Le CAS estime qu'il faudrait "faire évoluer les modes de rémunération des professionnels pour valoriser la coopération" et suggère par exemple, dans le cadre des expériences sur les nouveaux modes de rémunération, de prévoir des modes de rémunération à la performance collective en leur assortissant des objectifs de transferts d'activité entre professionnels.

Le développement de la coopération demande aussi de garantir "le partage d'information sur l'état du patient" et de redéfinir le cadre juridique des professions paramédicales.


Source : infirmiers.com