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INFOS ET ACTUALITES

Salon infirmier 2013 - Focus sur les conférences du jour...

Publié le 17/10/2013

Parmi les 34 conférences et ateliers proposés ce jeudi 16 octobre 2013 au Salon infirmier, nous avons choisi de vous livrer quelques synthèses sur des sujets ayant trait aux soins psychiatriques et pédiatriques mais aussi à des pratiques moins connues comme les soins  aux personnes placées sous main de justice... Toute la richesse professionnelle est là !

L'erreur au cours d'un soin

Ateliers et conférences du 2e jour du Salon Infirmier 2013

L'objectif est d'engager une réflexion et un débat sur l'erreur au cours d'un soin à partir du film réalisé en 2012 par Nils Tavernier et Gil Rabier : « Que reste-t-il de nos erreurs ? ».

En abordant ces questions - dans une double démarche de prévention et de formation -, le groupe de professionnels contribue à lever le silence qui entoure une des plus difficiles épreuves dans une relation de soin où la confiance peut être mise à mal.

Ce film a vu le jour grâce au travail du groupe de l'Espace éthique Assistance Publique-Hôpitaux de Paris : « Parents et soignants face à l'éthique en pédiatrie ». Il révèle les histoires d'un enfant et de deux adolescents qui, confrontés à la maladie grave, sont victimes dans leur parcours de soin d'erreurs de gravité et aux conséquences différentes. Les parents, des soignants - médecins et infirmière - impliqués racontent... et se racontent avec courage, humilité, sincérité « pour que ça serve » et pour inciter à en parler. En assumant la subjectivité de leur point de vue et de leurs souvenirs, ils explorent dans quelle mesure il est possible de traverser l'erreur ensemble - parents, enfant et soignants. Et ce sont leurs regards croisés qui instruisent.

Ce film documentaire, proposé pour la formation des professionnels du soin et des équipes de direction administrative des structures de santé, se situe dans le contexte de la pédiatrie mais bien des aspects peuvent aisément être transposés aux adultes. Après avoir entendu chaque histoire dans sa singularité, après l'avoir laissé résonner en soi à la lumière de sa propre expérience, pour lui-même ou au sein d'un service, les questions viennent aussitôt :

  • Qu'allons nous en faire ?
  • Qu'avons-nous appris de ce qui s'est passé ?
  • Que faire pour améliorer tant la communication au sein des équipes et avec les patients et leurs familles que la sécurité des soins et permettre que la confiance et l'alliance perdurent malgré l'erreur ? Ainsi pourrait s'instaurer une culture des événements indésirables, comme l'exprime un médecin dans ce film : « il faut apprendre des erreurs, il faut absolument en parler, il faut dire "Qu'est-ce qui fait qu'il y a eu une erreur et qu'est-ce qu'on doit changer pour que cette erreur-là plus jamais ne se reproduise ". On est condamnable si on ne fait rien après une erreur. Et ça doit être fait pour toutes les erreurs, même celles qui n'ont pas de conséquences ».

Conférence de Christiane Cerny, infirmière, service d'oncologie pédiatrique  :  «  Informer pour mieux former  : l'erreur au cours d'un soin  ».

L'informel dans le travail infirmier en psychiatrie

Cette recherche en soins infirmiers en psychiatrie est portée par deux infirmiers praticiens chercheurs en soins du groupe de recherche en soins infirmiers (GRSI). Cette investigation a été validée et financée par le conseil scientifique de la recherche du centre hospitalier le Vinatier (69).

Le thème du travail est l'informel dans les soins et les pratiques infirmières en psychiatrie. Il se manifeste dans l'écart entre activité réelle et saisie d'activité, entre soins programmés et actions non programmées. Ces zones discrètes d'activités informelles peuvent représenter jusqu'à 50 % du temps « non identifié », particulièrement en unités d'hospitalisation à temps plein.

La transmission des savoirs infirmiers fait l'objet de la circulaire de janvier 2006 relative à la mise en place du tutorat d'intégration pour les infirmiers arrivant en psychiatrie. Identifier, nommer, qualifier et surtout caractériser les fonctions de l'informel dans le soin infirmier en psychiatrie, objectiver les savoir-faire mobilisés, leurs impacts et leurs spécificités, tels sont les objectifs de cette recherche en soins infirmiers (RSI). Ces objectifs sont mobilisés sur trois niveaux d'investigations : vis à vis du patient, du professionnel et de l'équipe. L'approche retenue en a été une caractérisation par fonction qui permet de répondre à la question : « À quoi sert cette action » ?

Cette recherche multicentrique a nécessité des enquêtes auprès d'équipes de soins d'unités d'hospitalisation de quatre établissements de la région Rhône Alpes. Trois outils ont été utilisés : des « entretiens semi-dirigés », des séquences « d'observations participantes périphériques » ainsi que des « dialogues en interaction avec l'action ».

L'ensemble des données recueillies permet d'apporter une visibilité et une lisibilité au travail informel dans les soins et les pratiques infirmières en psychiatrie.

Conférence de Jean-Paul Lanquetin, infirmier de secteur psychiatrique  : «  Impact de l’informel dans le travail infirmier en psychiatrie  ».

Infirmiers auprès des personnes placées sous main de justice (PPSMJ)

La problématique concerne la pratique en milieu « fermé » et en milieu « ouvert » au sein de l'Antenne Psychiatrie/Justice (dispositif nancéen unique en France). L'infirmier est positionné comme « médiateur du lien » entre l'intérieur et l'extérieur. Sa pratique s'inscrit entre le sujet accompagné et son environnement, au cœur du parcours de soin. L'exercice infirmier auprès de ces PPSMJ relève actuellement du titre « d'infirmier psychiatrique de secteur pénitentiaire ». Quelques années de pratique au sein d'un dispositif de soins historiquement atypique questionnent sur la place et la nature de la pratique infirmière. Le postulat réside dans la primauté d'une clinique contrainte du lien dans l'exercice quotidien, dont l'objectif est notamment la réintégration d'un sujet dans la société. L'objectif paraît dépasser le champ de la folie autant que celui de la santé mentale. Ce travail vise à investir cette « clinique du lien » dans le champ de la recherche clinique infirmière en psychiatrie.

L'hypothèse énonce que l'exposition constante de ce « lien » à des facteurs de détérioration peut être responsable d'un processus de déconstruction/reconstruction de la pensée clinique infirmière en psychiatrie. Prodiguer un soin psychique dit « de droit commun » dans un lieu, qui par définition écarte de la société, n'est pas sans conséquence sur les processus de positionnement et d'élaboration du clinicien. Même hors les murs de la prison, le sujet demeure sous l'autorité d'un juge, condamné à se soigner. Ce « patient », souvent perçu comme « sans demande » face à ce soin imposé, vient heurter nos conceptions théoriques. Ainsi, le professionnel, en milieu pénitentiaire ou probatoire, est-il « condamné » à une rupture idéologique et physique. Mais, si l'hyper-adaptation du professionnel au régime de contrainte peut être source d'innovations dans les dispositifs de soins, elle peut également abaisser ses capacités à sortir de ce cadre d'exercice et entamer l'aptitude au lien avec l'extérieur (notamment, lorsqu'il s'agit de proposer un relais de soins). Le risque est alors de participer à une adaptation du sujet au milieu carcéral plutôt que de travailler son rapport à l'extérieur.

Conférence de Jean-Luc Royer-Meny, infirmier de Soins Généraux Spécialisé en Psychiatrie Pénitentiaire  : «  Infirmiers auprès des personnes placées sous main de justice  ».

L'hypnoanalgésie en pédiatrie

Les soignants d'un service de pédiatrie du CHU de Saint-Etienne supportaient de moins en moins d'entendre pleurer les enfants. Une infirmière, qui avait l'habitude d'amuser les patients pendant les soins, a réalisé que sa pratique s'approchait de l'hypnoanalgésie, et s'est formée à cette technique, avant de former ses collègues.

Au début du projet, les professionnels ont du résister à leurs habitudes et s'adapter à cette nouvelle approche de l'enfant par le jeu. Il a fallu intégrer la nécessité de prendre quelques minutes pour parler à l'enfant avant de faire le soin, pour faire sa connaissance et établir un lien, une relation de confiance. Grâce à cela, un seul professionnel réalise le soin technique et un autre emmène le patient dans un monde imaginaire en réinterprétant le soin. La technique de l'hypnose en milieu hospitalier a démontré ses atouts d'un point de vue scientifique. Au CHU de Saint-Étienne, dans les unités de pédiatrie, elle prend une place importante dans la prise en charge de la douleur, elle est reconnue par de plus en plus de médecins et de chirurgiens.
L'hypnoanalgésie a révolutionné la pratique soignante au quotidien. La contention n'est plus utilisée. Les soins se passent dans la sérénité, les parents sont acteurs, le geste technique passe au second plan. Cette technique humanise le soin et réhabilite l'importance de la communication
Un film réalisé dans l'unité montre le quotidien de l'équipe lors de soins divers auprès des patients. Des médecins et des parents témoignent sur cette pratique utilisée à l'hôpital de jour médico-chirurgical de pédiatrie.

Conférence de Sylviane Gagnaire, infirmière spécialisée en hypnoanalgésie au CHU de Saint-Etienne  :   «  L'hypnoanalgésie en pédiatrie, un soin presque parfait  ».   

Rédaction Infirmiers.com


Source : infirmiers.com