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Salaires infirmiers : la stagnation…

Publié le 30/04/2015
bulletin de paie

bulletin de paie

Chaque année, le Baromètre des salaires de la santé à l'initiative de l'Appel Médical dresse une situation précise des rémunérations dont bénéficient les professionnels de santé. Pour 2014, l'examen de 528 000 fiches de paie a rendu son verdict. Parmi les professions gagnantes, les agents de service hospitalier (+5,10% d'augmentation vs 2013) et les éducateurs spécialisés (+4,70%) ; parmi celles qui ont moins de chance, les infirmiers dont les salaires n'ont progressé que de 0,6 % en 2014. Une petite misère qui leur permet d'augmenter leur pouvoir d'achat de 0,1 point ! Pour Christophe Bougeard, directeur général de l'Appel Médical, "ce manque de dynamisme salarial résulte de la situation budgétaire tendue des établissements de santé en France, laquelle se traduit par des conventions collectives laissant peu de place à une révision à la hausse des grilles de salaire." Revue de détails.

Dans le secteur de la santé ce Baromètre Appel Médical 2015 des salaires de la santé le montre : les salaires des infirmières

Soulignons d'emblée que la base de traitement étudié dans ce nouveau Baromètre1 est le salaire brut mensuel : les congés payés (10%), les indemnités de fin de mission (10%) et les primes variables (13%) n’ont pas été pris en compte. De plus, la règle imposant qu’un intérimaire soit rémunéré au même niveau qu’un salarié titulaire garantit une bonne représentativité des salaires.  
Les chiffres en attestent : 2 198 € en 2014 (vs 2 185 € en 2013, soit +0,6 %) pour un infirmier diplômé d’État, 3 141 € pour un infirmier de bloc opératoire diplômé d’État (vs 3 131 € en 2013, soit +0,3%) et 3 777 € (vs 3 821 € en 2013 soit -1,2 %) pour un infirmier anesthésiste diplômé d’État… l'évolution salariale des infirmiers marque le pas en 2014, quasiment en berne pour une profession qui reste emblématique du secteur de la santé. Ce nouveau Baromètre l'exprime, alors que l’arrivée sur le marché du travail en 2012 de deux promotions de jeunes diplômés - conséquences de la réforme des IFSI - se traduisait par des difficultés jusqu’alors inédites pour accéder à l’emploi, les années 2013 et 2014 n’ont pas confirmé l’embellie attendue, les établissements de santé étant toujours aux prises avec des contraintes budgétaires.

IADE en 2014 : le seul métier dont la fiche de paie a reculé (-1,2%)

IBODE : période dorée terminée...

Parmi les différents profils étudiés, la situation des IBODE (quelques 6800 en 2014) reste tendue. Cette spécialité a vu sa situation changer progressivement, prenant conscience que le temps où l’on pouvait à la fois concilier travail à la carte et haut niveau de rémunération est terminé. Le Baromètre le souligne le marché de l’emploi change de manière structurelle : face à la nécessité de réaliser des économies, la gestion des ressources humaines se rationalise. La vacation, par exemple, se développe. De plus, face à la difficulté de recruter des IBODE, certains établissements ont fait le choix en 2014 de former leurs infirmiers au bloc, sur le terrain. Première conséquence de l’ouverture à la VAE du diplôme d’IBODE ?

Le pouvoir d'achat d'une infirmière diplômée d’État a augmenté de 0,1% en 2014, soit 13 euros de plus, en un an.

Christophe Bougeard, directeur général de l'Appel Médical, reste optimiste, rappelant que les départs à la retraite naturels et les besoins en soins croissants d’une population vieillissante devraient permettre au métier infirmier de retrouver progressivement son caractère pénurique. De plus, des facteurs (professionnels de plus en plus compétents, médicalisation des établissements, développement des soins à domicile…) devraient jouer en faveur d'une politique RH des établissements de santé plus dynamique, notamment en termes de rémunérations.  

En moyenne, une infirmière ne reste que sept ans dans son métier avant de se reconvertir. Ce qui pose la question de l’amélioration des conditions de travail (salaire, reconnaissance professionnelle...).

Les seniors handicapés : de nouveaux besoins créateurs d'emplois ?

Reste que tous les métiers de santé ne sont pas tous logés à la même enseigne et que certains réussissent une jolie percée en termes de rémunération en raison de leur caractère pénurique. C'est le cas des éducateurs spécialisés dont la rémunération moyenne se monte à 2 088 € brut mensuels en 2014, en hausse de 4,70 % sur un an. Il s’agit de la deuxième plus forte hausse salariale constatée cette année dans l’étude après celle des agents de service hospitalier (+5,10%). Dans certains régions, ce métier est effectivement en tension. Les auteurs du Baromètre s'interrogent néanmoins : pour l’instant, le secteur du handicap connaît moins de contraintes budgétaires que d’autres structures de soins, ce qui lui permet d’attirer le personnel expérimenté dont il a besoin. Mais un futur défi se pose dès maintenant à la société : demain, quid de la prise en charge des seniors handicapés ? On devrait aussi voir se multiplier, au sein d’EHPAD généralistes, l’ouverture de pavillons dédiés aux seniors handicapés. De nouveaux besoins vraisemblablement créateurs d'emplois.

Note

  1. Etude basée sur les salaires réels constatés, et donc non déclarative, réalisée sur les années pleines 2014 et 2013. 528 163 fiches de paie d’intérimaires Appel Médical analysées. Couverture des six grands secteurs du monde de la santé (Soins et Assistance, Bloc opératoire, Petite enfance, Pharmacie & laboratoires d’analyses médicales, Rééducation et Handicap), représentant au total 12 métiers.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com