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INFOS ET ACTUALITES

Rougeole : les modifications du calendrier vaccinal tiennent compte de l'importance de l'épidémie

Publié le 28/03/2011

L'épidémie de rougeole s'aggrave : il est possible qu'il y ait eu plus de 10 000 cas en France les deux premiers mois de l'année, contre 5 000 cas déclarés pour toute l'année 2010.

Nouvelles recommandations vaccinales

" Désormais, tous les sujets nés depuis 1980 reçoivent deux doses de vaccin. Cette mesure, si elle était appliquée, éviterait plusieurs centaines de cas de rougeole.

En raison des épidémies de rougeole actuellement observées dans les crèches, la recommandation vaccinale des professionnels de santé (recommandations générales pour les personnes nées après 1980, une dose pour les personnes nées avant 1980), est étendue aux professionnels de la petite enfance.

En milieu professionnel, une sérologie préalable n’est plus considérée comme indispensable chez les personnes dont les antécédents de rougeole ou de vaccination sont incertains." (extraits du Bulletin épidémiologique hebdomadaire n° 10-11 du 22 mars 2011 )


Les 3.400 cas déclarés à l'InVS au début de 2011 ne représenteraient qu'un tiers du nombre de cas réels, a estimé la directrice générale de l'Institut de veille sanitaire (InVS), Françoise Weber, lors d'une conférence de presse sur l'infection organisée au ministère de la santé (23 mars 2011).

Un nombre important de cas non déclarés

La France fait face à une épidémie de rougeole depuis trois ans, avec une intensification de la circulation du virus début 2010. Le nombre de cas déclarés, qui était d'une quarantaine en 2006 et 2007, s'est élevé à 1.544 cas en 2009, puis à 5.000 cas en 2010, et à plus de 3.400 cas pour les seuls mois de janvier et février 2011, a rappelé la secrétaire d'Etat à la santé, Nora Berra, dans un communiqué de presse diffusé le 22 mars 2011.

Les 10.500 cas de rougeole déclarés depuis 2008 ne représentent pas la totalité des cas, a indiqué Françoise Weber lors de la conférence de presse. Pour 2009 et 2010, seuls 50% des cas auraient été remontés, a-t-elle jugé. En 2011, il faudrait multiplier les chiffres par trois "pour avoir une idée de l'épidémie", a estimé la directrice. La sous-estimation de l'incidence réelle de la rougeole est suspectée en raison d'une proportion élevée d'hospitalisations, de 29,5% en 2010, qui serait "probablement liée à une meilleure compliance à la déclaration obligatoire pour les cas graves", avance l'InVS dans le dossier de presse.

L'institut pointe également "une proportion importante de cas non déclarés qui sont recensés au cours des investigations de cas groupés conduites par les agences régionales de santé (ARS) et les cellules de l'Institut de veille sanitaire en région (Cire)", et un "nombre élevé de contaminations intra-familiales, qui laisse supposer que les cas secondaires consultent moins fréquemment un médecin que les cas index".

L'incidence de la rougeole est corrélée à la couverture vaccinale

Sans que les autres régions ne soient épargnées, il y a une "flambée" des cas dans la moitié Sud de la France, avec la moitié des déclarations de 2011 concernant Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca), a fait remarquer la directrice générale de l'InVS. Le Languedoc-Roussillon est également confronté à une recrudescence de la rougeole depuis le début de l'année. La carte de l'incidence de la rougeole par département est à "mettre en parallèle avec la couverture vaccinale, qui est meilleure au Nord qu'au Sud", a pointé Françoise Weber, sans pouvoir apporter d'explications nettes à cette différence.

"La population croit que [la rougeole] est une maladie éradiquée, qui n'existe plus", a regretté Nora Berra, venue prononcer quelques mots lors de la conférence. "Il est nécessaire de sensibiliser nos concitoyens", a-t-elle insisté, en proposant que les parents s'assurent que leurs enfants mineurs ont bien reçu les deux doses de vaccin, et que les jeunes adultes soient responsables vis-à-vis de leur santé.

Campagne de communication fin avril

Des actions de communication doivent être mises en place pour informer les professionnels de santé et le grand public de la recrudescence de l'épidémie, des risques encourus et de l'importance de la vaccination, avait annoncé la ministre dans son communiqué. La campagne aura lieu entre mars et juin et elle s'inscrira également dans la semaine européenne de la vaccination, qui se tiendra du mardi 26 avril au lundi 2 mai, a précisé le directeur général de la santé (DGS), Didier Houssin, lors de la conférence de presse.

Cette campagne sera mise en oeuvre dans les régions, en partenariat notamment avec l'assurance maladie, les mutuelles, l'éducation nationale, les associations... "Les ARS seront mobilisées, avec des objectifs en termes de couverture vaccinale qui pourraient figurer dans les contrats d'objectifs et de moyens [CPOM] signés par les directeurs d'ARS", a évoqué le DGS. Des dépliants à l'attention du grand public ("Cinq bonnes raisons de se faire vacciner") ainsi que des affiches, élaborés avec l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), seront disponibles, a-t-il ajouté. Un dépliant sera également destiné aux professionnels de santé. "La vaccination contre la rougeole n'est pas juridiquement obligatoire, mais elle n'est pas non plus facultative. Elle est obligatoire sur le plan sanitaire", a considéré Didier Houssin.

Faible couverture vaccinale des soignants, à l'exception des infirmiers

Par ailleurs, l'InVS rapporte une soixantaine de cas liés à une probable contamination nosocomiale en 2010, impliquant des professionnels de santé en exercice ou en formation. "Nous avons un souci avec les soignants, qui explique la survenue des foyers nosocomiaux", a mis en avant Françoise Weber. En 2009, la couverture vaccinale des soignants en exercice est faible, de 49,7% pour au moins une dose de vaccin. Il s'agissait d'une moyenne entre les taux des médecins (67%), des sages-femmes (42%), des infirmières (92,7%) et des aides-soignantes (55%).

Chez les étudiants en profession de santé, les taux de vaccination étaient de 79,9% pour une dose (46,3% pour deux doses) chez les médecins, de 85,7% (66,9%) chez les sages-femmes et de 76,8% (55,7%) chez les aides-soignantes.


Source : infirmiers.com