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Rougeole : des campagnes de vaccination ciblées sont nécessaires en France, estiment des experts

Publié le 26/09/2011

Des campagnes de vaccination contre la rougeole ciblées sur les populations de plus grande réceptivité sont nécessaires en France pour atteindre l'objectif d'élimination de l'infection en 2015, ont estimé le 20 septembre 2011 des experts dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Claire Baudon, de l'Institut de veille sanitaire (InVS), et ses collègues présentent les caractéristiques de l'épidémie qui sévit en France depuis 2008 en trois vagues successives, la dernière vague - qui a atteint son pic en mars - ayant été bien plus importante que les précédentes. Cette épidémie "risque de se poursuivre dans les prochains mois, en particulier dans les zones de couvertures vaccinales les plus basses (comme le Sud de la France) où il semble exister un réservoir de sujets réceptifs suffisant pour maintenir la transmission du virus", prédisent les experts.

"Tant que la couverture des nourrissons n'atteindra pas le niveau requis de 95% et que le rattrapage des cohortes d'enfants plus âgés et de jeunes adultes ne sera pas renforcé, la France observera une alternance de vagues épidémiques suivies de périodes de 'lunes de miel'", ajoutent-ils.
Les chercheurs ne peuvent cependant pas quantifier l'intensité d'une nouvelle vague épidémique qui dépendra à la fois "de la réelle incidence de la rougeole depuis 2008 dans les zones de faible couverture vaccinale, du degré de regroupement spatial des sujets réceptifs et de l'ampleur du rattrapage vaccinal d'ici l'automne 2011".
Ils précisent cependant que les données les plus récentes du groupement pour l'élaboration et la réalisation de statistiques (Gers) montrent une augmentation en mai des ventes de vaccins contenant la valence rougeole.

Pour atteindre l'objectif d'élimination de la rougeole en 2015, ils estiment "urgent" de renforcer les messages d'information vis-à-vis de la population et des acteurs de santé, les actions de sensibilisation au risque de résurgence de la rougeole n'ayant jusqu'à présent "pas été suffisantes" pour freiner la circulation du virus.
Mais surtout, ils préconisent de mettre en place "des mesures permettant d'augmenter la couverture vaccinale, telles que des campagnes de vaccination ciblées sur les populations de plus grande réceptivité, notamment en termes de tranche d'âge ou de région géographique".

"Compte tenu de la grande contagiosité de la rougeole, seules des interventions vaccinales permettant d'atteindre rapidement un niveau d'immunité d'au moins 95% dans les populations ou collectivités concernées sont à même de contrôler les épidémies", soulignent les chercheurs.
Le but de l'augmentation de la couverture vaccinale est d'arrêter la circulation du virus et de protéger tant les sujets vaccinés que les populations vulnérables ne pouvant faire l'objet d'une vaccination contre la rougeole (enfants âgés de moins de 1 an, immunodéprimés, femmes enceintes), ajoutent-ils.

La semaine dernière, le Pr Pierre Bégué, de l'Académie nationale de médecine, a estimé qu'il était "urgent de renforcer la vaccination des nourrissons [contre la rougeole] et d'appliquer rigoureusement les mesures concernant le rattrapage vaccinal des enfants, adolescents et jeunes adultes jusqu'à l'âge de 31 ans" et qu'une information plus soutenue du public serait également souhaitable.

Dans le BEH, les chercheurs estiment que le coût de cette épidémie devra être étudié, au-delà des conséquences épidémiologiques.
Ils rapportent des données publiées pour l'Italie. Dans ce pays, les coûts directs de l'épidémie survenue en 2002-03, au cours de laquelle plus de 5.000 cas avaient été hospitalisés, ont été estimés entre 17,6 millions et 22 millions d'euros, ce qui représente le coût de la vaccination de trois à quatre cohortes de naissance avec le vaccin trivalent contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR).
En France, le bilan préliminaire de l'épidémie, à partir des données non exhaustives de la déclaration obligatoire, fait état de près de 4.000 hospitalisations entre janvier 2008 et avril 2011.


Source : infirmiers.com