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Remake du Parrain à l'hôpital de Bastia

Publié le 01/06/2012

Le centre hospitalier de Bastia, qui a réuni le 30 mai 2012 un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) exceptionnel, a décidé de renforcer la sécurité dans l'établissement et en particulier dans le service de réanimation.

Un patient hospitalisé en réanimation au CH de Bastia a été blessé par des tirs d'arme automatique à travers la fenêtre de sa chambre située au rez-de-chaussée de l'hôpital dans la nuit du 27 au 28 mai 2012 où il était soigné après une précédente tentative d'assassinat

Les membres du CHSCT de l'hôpital ont évoqué lors d'une réunion extraordinaire, où étaient présents Jean-Jacques Coiplet, directeur de l'Agence régionale de la santé (ARS), et Louis Le Franc, préfet de la Haute-Corse, les mesures à prendre à la suite de cet incident.
"Il a été décidé de sécuriser le service de réanimation en aménageant une chambre avec du vitrage blindé et des murs renforcés", a indiqué à l'APM le directeur adjoint de l'hôpital, Antoine Tardi. Cette chambre sera également équipée d'une vidéosurveillance.

L'hôpital va mieux sécuriser les accès au service de réanimation (12 lits) en renforçant notamment les postes d'accès et en étant "plus rigoureux sur les horaires de visites" pour "réduire les possibilités d'intrusion".
"Nous allons anticiper le schéma directeur de mise aux normes de l'établissement en changeant les portes en réanimation et au bloc", a précisé Antoine Tardi. Le plan de sécurisation des urgences et du Samu va être accéléré.
L'hôpital veut "mieux réguler les flux de patients" et éviter une circulation trop importante au sein de l'hôpital.
"Actuellement, beaucoup de visiteurs entrent par les urgences même pour se rendre dans les services d'hospitalisation classiques", a expliqué Antoine Tardi. L'hôpital va mieux cloisonner les espaces et va par exemple fermer le hall central de l'établissement. Les différentes portes d'accès de l'hôpital seront consolidées.

Dans un communiqué de presse, le directeur du CH de Bastia, Jean-Michel Hue, a précisé le 30 mai 2012 que les mesures de renforcement de la sécurité ne "remettront pas en cause l'accès de tous les patients et visiteurs" à l'hôpital mais demande au public de "bien vouloir comprendre ces mesures". Il a condamné les actes des auteurs de la fusillade qui ont "mis en danger directement la vie de professionnels" hospitaliers.

"Il y a eu un long débat sur l'opportunité de transférer directement les patients placés sous protection policière vers le continent", a rapporté Antoine Tardi. Cette option doit être examinée au cas par cas mais ne devrait pas être automatique en raison de contraintes liées à l'état de santé, à la justice ou à la famille du patient. Le préfet a demandé un audit de sécurité auprès de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) afin d'examiner si d'autres mesures sont nécessaires. Le coût de tous ces aménagements va être évalué et le CH envisage de demander une enveloppe spécifique.

La CGT réclame une deuxième chambre

La secrétaire CGT du CH, Josette Risterucci, a indiqué que son syndicat réclamait une deuxième chambre sécurisée hors réanimation. "Nous avons souvent des patients sous protection policière et ils ne sont pas tous ou tout le temps en réanimation. Il faut une chambre sécurisée pour les accueillir en chirurgie ou en médecine", a indiqué à l'APM Josette Risterucci.
Le syndicat réclame des travaux de sécurisation sur l'ensemble de l'hôpital. "N'importe qui peut rentrer à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit dans cet hôpital!", rapporte la représentante de la CGT.
"Il n'y a pas de circuit visiteur balisé. Il n'y a pas de barrières à l'entrée de l'hôpital, pas de clôtures et plusieurs portes ne ferment pas", précise-t-elle.
Tant que les travaux de mise en sécurité n'ont pas été réalisés, la CGT veut limiter l'accueil de nouveaux patients sous protection policière et réclame aux autorités la rédaction d'un "protocole dégradé" détaillant la procédure à suivre lors de la prise en charge de patients de ce type.
La CGT a par ailleurs indiqué que le personnel hospitalier avait été "très choqué" après la fusillade en début de semaine. "On a évité la catastrophe", a estimé Josette Risterucci, rappelant que le service de réanimation comptait cette nuit-là trois aides-soignantes, quatre infirmières et un médecin qui auraient "pu être touchés".

Dans une interview au journal Corse matin le médecin présent la nuit de la fusillade a raconté le 30 mai 2012 son expérience et a insisté notamment sur "la peur" de l'équipe au moment de la fusillade mais aussi après. "Le risque, c'était de se dire que les malfaiteurs étaient peut-être encore là et qu'ils pouvaient réintervenir et réattaquer l'équipe qui portaient secours au patient", a-t-il dit.


Source : infirmiers.com