Pour Isabelle Fromentin, le principal piège à éviter est de se cantonner à des sujets strictement ciblés sur les sciences infirmières sans ouvrir le champ de recherche à des thèmes transversaux à plusieurs diciplines : santé publique, biologie, sciences de l'éducation, etc. C'est cette ouverture qui selon elle conduit aux recherches les plus enrichissantes.
Une opinion partagée par Anne-Claire Reboul, qui insiste quant à elle sur l'indispensable accompagnement et l'encadrement de ces recherches par les établissements et les structures où elles sont initiées. « Il ne suffit pas de se dire "j'ai un projet de recherche". Si on ne crée pas les bonnes conditions de déroulement d'un projet au début, cela ne marche pas ». En l'occurrence, c'est souvent l'organisation d'un service qui est chamboulée quand l'un de ses soignants s'engage dans un projet de recherche et il revient à la direction de l'établissement de lui ménager le temps nécessaire et pour cela de veiller à son remplacement dans les missions et les tâches qui lui étaient dévolues et qu'il ne peut plus réaliser.
Une frilosité « culturelle » sur la question du financement
Autre pierre d'achoppement : le financement des recherches. Un sujet « culturellement » compliqué à aborder par les soignants qui se lancent dans l'aventure. « Parler d'argent c'est difficile, relève Isabelle Fromentin. Et quand il s'agit de budgéter il arrive souvent par exemple que les infirmiers chercheurs oublient ou n'osent pas intégrer à l'enveloppe la valorisation de leur temps de travail ». Pour Anne-Claire Reboul, il est important sur la question financière, comme pour le reste, qu'il y ait « un contrat commun en termes d'ambitions » entre le professionnel de santé qui se lance dans un projet de recherche et l'établissement auquel il est rattaché. A savoir par exemple sur le choix de candidater à un appel d'offres pour un PHRC (Programme hospitalier de recherche clinique) interrégional ou national.
Isabelle Fromentin insiste de son côté sur l'exigence d'une étude approfondie de la validité du sujet choisi : « L'étude bibliographique est essentielle, ne serait-ce que pour vérifier que le sujet envisagé n'a pas fait déjà l'objet de travaux de recherche ».
SIDIIEF
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