En octobre 2016, des médecins tiraient la sonnette d'alarme à la suite de la recrudescence des cas de syndrome du choc toxique lié aux règles. Une étude est actuellement menée pour en savoir plus sur sur ce syndrome susceptible de toucher 1 % des femmes.
Alors qu'en 1990, plus aucun cas de syndrome du choc toxique (SCT) n'était recensé en France, la maladie a fait sa réapparition en 2004, où cinq cas ont été recensés, un nombre qui n'a cessé de croître au fil des années. Ainsi, à ce jour, plus d'une quarantaine de femmes ont été atteintes d'un SCT (20 en 2014, 19 en 2016, 2 depuis janvier 2017). Même si le syndrome du choc toxique reste rare, il est source d'inquiétude pour de nombreux médecins . Des chercheurs lyonnais ont donc décidé, en octobre 2016, d'enquêter sur le sujet en collectant des tampons usagers.
Syndrome du choc toxique : une affection rare mais sévère
Le syndrome du choc toxique est provoqué par des toxines produites par certaines souches de bactéries communes (Staphylococcus, Streptococcus et Clostridium). Le SCT est une forme particulière de choc sceptique qui se manifeste par une fièvre, une hypotension, une éruption cutanée, une défaillance multiviscérale et une desquamation durant la convalescence. Il s'agit d'une pathologie rare mais elle peut avoir de lourdes conséquences, voire être mortelle.
Les syndromes du choc toxique ne sont pas forcément liés à l'utilisation de tampons, dont les bactéries du genre staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) sont généralement responsables, et peuvent survenir à la suite d'une intervention chirurgicale ou d'une blessure accidentelle (streptocoques), d'un accouchement (Clostridium).
30 % de femmes porteuses du staphylocoque doré
600 tampons sont actuellement en cours d'analyses, mais les premiers résultats de l'étude révèlent que 30 % des femmes sont porteuses de staphylocoque doré alors que d'autres enquêtes démontraient qu'elles n'étaient que 4 %. Le professeur Gérard Lina (Hospices Civils de Lyon) étudie désormais la présence de la toxine TSST-1, responsable des chocs toxiques. Selon le chercheur, la présence de cette toxine ne pose aucun problème, sauf si on permet au staphylocoque de se multiplier au niveau du vagin, en portant un tampon ou une coupe menstruelle par exemple. Mais la présence de cette toxine ne provoque pas forcément un syndrome du choc toxique. C'est pourquoi Gérard Lina et son équipe s'intéressent également à la composition des tampons. Ils ne sont pas les seuls puisqu'une pétition mise en ligne par une étudiante française réclamant des indications plus précises sur les emballages des tampons Tampax a récolté environ 260 000 signatures. La marque Tampax a donc annoncé que dès le printemps 2017, la composition sera indiquée sur tous les emballages de tampons. Mais cela ne répond pas à la requête principale de Mélanie Doerflinger, l'instigatrice de la pétition, qui estime que les indications resteront très floues...
Les réflexes à adopter pour éviter le syndrome du choc toxique
Le meilleur moyen de prévenir l'apparition du syndrome du choc toxique est d'être prudent dans l'usage des protections hygiéniques et d'adopter de bons comportements. Ainsi, il ne faut pas garder un tampon trop longtemps (pas plus de quatre heures), et pour la nuit, mieux vaut privilégier l'utilisation d'une serviette. Quant à la coupe menstruelle, il ne faut pas la garder plus de 12 heures.
L'apparition des différents symptômes (fièvre soudaine et élevée, douleurs musculaires, fatigue, céphalées, vomissements, rougeur… durant les menstruations doit quant à elle alerter et amener à consulter un médecin en urgence.
Aurélie TRENTESSE Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse
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