La sous-déclaration des troubles musculo-squelettiques (TMS) atteint 70% à 80%, selon une étude française publiée dans un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) entièrement consacré à la surveillance épidémiologique des risques professionnels.
"Les statistiques du système de réparation des maladies professionnelles sont régulièrement critiquées en raison d'une sous-déclaration qui a été peu évaluée jusqu'à présent", rappellent Stéphanie Rivière, de l'Institut de veille sanitaire (InVS) et ses collègues.
Les chercheurs ont donc décidé d'approcher, dans sept régions en 2007, la sous-déclaration des TMS de l'épaule, de main-poignet-doigts et du rachis lombaire, à partir d'un indicateur construit et analysé par sexe, âge et secteur d'activité.
L'étude s'est appuyée sur les TMS reconnus en maladie professionnelle au régime général de la sécurité sociale et sur ceux signalés comme maladies à caractère professionnel par un réseau de médecins du travail volontaires en Alsace, Aquitaine, Franche-Comté, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes.
L'indicateur de sous-déclaration était de 68% (fourchette de 63% à 72%) pour les TMS main-poignet-doigts, de 74% (69%-78%) pour ceux de l'épaule et de 80% (72%-89%) pour ceux du rachis lombaire. Ces résultats sont relativement proches de ceux obtenus dans d'autres études, commentent les chercheurs. Aux Etats-Unis, le taux de sous-déclaration des TMS varie de 75% à 95% selon les études et la localisation, précisent-ils. En France, une seule évaluation était jusqu'à présent disponible, selon les chercheurs, pour les syndromes du canal carpien opérés dans les Pays-de-la-Loire. Le taux de sous-déclaration était de 47% à comparer aux 64% (57%-69%) dans l'étude qu'ils ont publiées dans le BEH.
Les auteurs ont également montré que l'indicateur de sous-déclaration tendait à diminuer avec l'âge pour l'épaule et variait peu selon les secteurs d'activité.
La sous-déclaration plus importante des pathologies rachidiennes pourrait être liée au fait que le rapport entre le bénéfice (médico-social) et le risque (pour l'emploi) est moins favorable que pour les autres localisations: moins de possibilités thérapeutiques, moins de possibilités d'aménagement de poste ou de reclassement, indemnisation en maladie professionnelle peu attractive, commentent-ils.
La commission d'évaluation de la sous-déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles (AT-MP) a rendu public un rapport à la mi-2011 estimant respectivement à 95.000 et à près de 150.000 maximum le nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles non déclarés. Le coût a été estimé entre 600 millions et 1 milliard d'euros en 2010, cette sous-déclaration s'étant maintenue pendant les trois années précédentes, rappelle-t-on (cf APM VGOHQ002).
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