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INFOS ET ACTUALITES

Quid des naissances prématurées

Publié le 04/07/2012

On estime à 15 millions le nombre de bébés prématurés chaque année, ce qui représente plus d’un bébé sur 10. Or plus d’un million d’enfants décèdent chaque année en raison de complications liées à la prématurité. Bon nombre de survivants souffrent d’une incapacité à vie, notamment en matière d’apprentissage, et de troubles visuels et auditifs.

Aide mémoire N°363 de l'OMS – Mai 2012

Dans la quasi-totalité des pays présentant des données fiables, les taux de naissances prématurées sont en hausse. La prématurité est la principale cause de décès des nourrissons dans le monde (survenant au cours des quatre premières semaines de vie) et désormais la deuxième cause majeure de décès, après la pneumonie, chez les enfants de moins de cinq ans.

Les taux de survie présentent des inégalités frappantes d’un pays à l’autre. Dans les pays à faible revenu, la moitié des bébés nés à 32 semaines (deux mois trop tôt) décèdent en raison d’un manque de soins réalisables et abordables comme le maintien au chaud, l’allaitement et les soins de base pour traiter les infections et les problèmes respiratoires. Dans les pays à revenu élevé, la quasi-totalité de ces bébés survivent.

Vue d’ensemble

On considère comme prématuré un bébé né vivant avant 37 semaines de gestation. Cette notion recouvre trois sous-catégories:

  • la prématurité extrême (
  • la grande prématurité (entre la 28e et la 32e semaine);
  • la prématurité moyenne, voire tardive (entre la 32e et la 37e semaine).

Le déclenchement du travail ou l’accouchement par césarienne ne devrait pas être prévu avant 39 semaines achevées sauf indications médicales.

Plus des trois quarts des bébés prématurés peuvent être sauvés si on leur prodigue des soins réalisables, efficaces et peu dispendieux – par exemple des injections de stéroïdes anténatales (pour les mères qui ont des contractions prématurées dans le but de renforcer le développement pulmonaire du fœtus), la «méthode kangourou» (lorsque l’enfant bénéficie d’un contact peau à peau sur la poitrine de sa mère qui l’allaite fréquemment), une crème antiseptique pour le cordon ombilical et des antibiotiques pour combattre les infections du nouveau-né – sans que l’on ait besoin de recourir à des soins intensifs néonatals.

Au cours de la dernière décennie, des pays ont divisé par deux le nombre de décès de prématurés grâce à la formation aux soins de base pour les prématurés dispensés aux personnels de santé et grâce à un meilleur approvisionnement en produits et en matériels permettant de sauver des vies. Cela vaut pour le Botswana, l’Équateur, Oman, le Sri Lanka et la Turquie.

Pour réduire le taux de naissances prématurées, les femmes – en particulier les adolescentes – doivent avoir un meilleur accès à la planification familiale et une plus grande autonomie, et bénéficier de soins de meilleure qualité avant, pendant et après une grossesse.

Comment s’explique la prématurité?

La prématurité tient à diverses raisons. La plupart des naissances prématurées se produisent spontanément, mais certaines résultent d’un déclenchement précoce des contractions ou d’un accouchement par césarienne, que ce soit pour des raisons médicales ou non.

Parmi les causes courantes de naissances prématurées figurent les grossesses multiples, les infections et maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension; il arrive fréquemment, toutefois, que la cause ne soit pas identifiée. Il y a aussi une influence génétique. Une meilleure compréhension des causes et des mécanismes permettra de faire progresser l’élaboration de solutions de prévention.

Principaux faits

  • Chaque année, quelque 15 millions de bébés naissent prématurément (avant 37 semaines révolues de gestation). Ce nombre est en augmentation.
  • On estime que 1,1 million de bébés meurent chaque année de complications dues à leur naissance prématurée.
  • La prématurité est la principale cause de décès chez les nouveau nés (au cours des quatre premières semaines de leur vie) et la deuxième cause majeure de décès, après la pneumonie, chez les enfants de moins de cinq ans.
  • Les trois quarts pourraient être évités grâce à des interventions courantes, à la fois efficaces et peu onéreuses, même sans recourir aux soins intensifs.
  • Sur 184 pays, le taux des naissances prématurées varie entre 5% et 18 % des bébés nés.

Où et quand la naissance prématurée se produit-elle?

Plus de 60 % des naissances prématurées surviennent en Afrique et en Asie du Sud, mais il s’agit vraiment d’un problème planétaire; les pays où ce phénomène est le plus important sont le Brésil, les États-Unis d’Amérique, l’Inde et le Nigéria. Sur les 11 pays affichant un taux de naissances prématurées supérieur à 15%, deux seulement ne sont pas situés en Afrique subsaharienne. Dans les pays les plus pauvres, on compte en moyenne 12% de bébés nés prématurément contre 9% dans les pays à revenu plus élevé. Au sein même des pays, les familles les plus modestes présentent un risque accru.

Les 10 pays qui possèdent les taux les plus élevés de naissances prématurées sont les suivants:

  • Inde: 3.519.100
  • Chine: 1.172.300
  • Nigeria: 773.600
  • Pakistan: 748.100
  • Indonésie: 675.700
  • États-Unis d’Amérique : 517.400
  • Bangladesh: 424.100
  • Philippines: 348.900
  • République démocratique du Congo : 341.400
  • Brésil: 279.300

Les 10 pays qui détiennent les taux de naissances prématurées les plus faibles pour 100 naissances vivantes sont les suivants :

  • Malawi: 18,1 %
  • Comores: 16,7 %
  • Congo: 16,7 %
  • Zimbabwe: 16,6 %
  • Guinée équatoriale: 16,5 %
  • Mozambique: 16,4 %
  • Gabon: 16,3 %
  • Pakistan: 15,8 %
  • Indonésie: 15,5 %
  • Mauritanie: 15,4 %

Sur les 65 pays présentant des données fiables en matière de tendance, tous à l’exception de trois font état d’une augmentation du taux de naissances prématurées au cours des 20 dernières années. Cela peut notamment s’expliquer par une meilleure évaluation, un accroissement de l’âge maternel et des problèmes de santé maternelle sous-jacents comme le diabète et l’hypertension, l’utilisation accrue de traitements contre l’infertilité qui se traduit par des taux plus élevés de grossesses multiples, et des changements de pratiques obstétricales comme l’augmentation du nombre de césariennes avant terme.

Il y a un écart de survie spectaculaire des bébés prématurés selon leur lieu de naissance. Par exemple, plus de 90 % des bébés extrêmement prématurés (

Au-delà de la survie, la bientraitance

La bientraitance du nouveau-né prématuré, un enjeu aussi important que la survie, est le thème abordé lors des assises du 11 mai 2012 de la fondation PremUp. Chaque année depuis cinq ans, la Fondation se réunit afin d'aborder un aspect précis de la périnatalité. Cette année, les assises avaient pour objectif de :

  • faire le point sur les pratiques actuelles du milieu hospitalier dans la prise en charge et l'accompagnement du nouveau-né prématuré : gestes médicaux et infirmiers, prise en charge de la douleur et des - rythmes propres de l'enfant, risques des sur-stimulations sensorielles et du stress ;
  • alerter les professionnels de la santé périnatale sur l'influence de l'environnement hospitalier sur le développement du bébé prématuré, en particulier sur le développement cérébral ;
  • engager un débat entre les parents et les professionnels de la santé périnatale sur la place et le rôle de chacun des acteurs pour favoriser le développement de l'enfant prématuré.

Action de l’OMS

En mai 2012, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires - le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (PMNCH), Save the Children et le March of Dimes - ont publié un rapport intitulé « Arrivés trop tôt : rapport des efforts mondiaux portant sur les naissances prématurées », présentant les toutes premières estimations jamais réalisées sur les naissances prématurées ventilées par pays.

Ce rapport est la dernière contribution à la Stratégie mondiale du Secrétaire général des Nations Unies pour la santé de la femme et de l’enfant, laquelle a pour vocation de sauver 16 millions de vie d’ici 2015.

L’OMS s’engage à réduire les problèmes de santé et le nombre de vies perdues suite à une naissance prématurée en prenant les actions spécifiques ci-après :

  • œuvrer de concert avec les États Membres pour renforcer la mise à disposition et la qualité des données sur les naissances prématurées;
  • fournir tous les trois à cinq ans des analyses actualisées des niveaux et tendances des naissances prématurées dans le monde;
  • collaborer avec les partenaires du monde entier pour mener des recherches sur les causes des naissances prématurées, et tester l’efficacité et les méthodes d’exécution des interventions visant à empêcher les naissances prématurées et à traiter les bébés qui sont nés avant terme;
  • actualiser périodiquement les lignes directrices cliniques applicables à la prise en charge de la grossesse et des mères présentant des contractions précoces ou un risque d’accouchement prématuré, ainsi que les lignes directrices applicables aux soins dispensés aux bébés prématurés, y compris la « méthode kangourou », l’alimentation des bébés ayant une insuffisance pondérale à la naissance, le traitement des infections et des problèmes respiratoires, et les soins de suivi à la maison;
  • mettre au point des outils permettant d’améliorer les compétences des soignants et d’évaluer la qualité des soins dispensés aux bébés prématurés.

OMS
http://www.who.int/fr/


Source : infirmiers.com