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Quid de l'ASG pour les diabétiques de type 2 non traités par insuline ?

Publié le 09/03/2012

L'autosurveillance glycémique (ASG) n'apporte pas de bénéfice cliniquement significatif chez les diabétiques de type 2 non traités par insuline, même si le bénéfice en termes d'hémoglobine glyquée est statistiquement significatif, selon une méta-analyse parue dans le British Medical Journal (BMJ).

L'intérêt de l'autosurveillance glycémique chez les diabétiques non traités par insuline fait l'objet de débats, notamment du fait des implications économiques.
Andrew Farmer de l'université d'Oxford (Royaume-Uni) et ses collègues ont réalisé la méta-analyse de six essais cliniques comparant une prise en charge avec ou sans autosurveillance glycémique de diabétiques de type 2 non traités par insuline.
L'un de ces essais était un essai multicentrique européen, deux ont été menés au Royaume-Uni et les autres l'ont été aux Etats-Unis, en France et en Allemagne. L'analyse a été réalisée en intention de traiter. Elle a porté sur 2.552 patients.

Le taux d'hémoglobine glyquée (HbA1c) a globalement diminué dans les deux groupes, avec ou sans autosurveillance glycémique.
La différence des taux d'HbA1c entre les deux groupes à six mois était de 2,7 mmol/mol (soit 0,25 point sur le taux d'HbA1c exprimé en pourcentage) en faveur des patients utilisant un lecteur de glycémie. La différence n'atteignait que 2 mmol/mol, soit 0,18 point, à trois mois (cinq essais) et 2,5 mmol/mol, soit 0,23 point (trois essais), à un an.
Ces différences étaient statistiquement significatives mais c'est à partir d'une baisse de 0,5 point que la diminution du pourcentage d'HbA1c est généralement considérée comme cliniquement significative.
"Des baisses inférieures [à 0,5 point] du taux d'HbA1c pourraient être importantes d'un point de vue de santé publique si elles étaient obtenues à large échelle et à faible coût. Or le coût de l'autosurveillance glycémique reste élevé", soulignent les auteurs.

Le marché de l'autosurveillance glycémique atteignait en 2008 6,7 milliards d'euros (5,6 milliards de livres), dont 45,6 millions d'euros (38 millions de livres) pour les diabétiques de type 2 et jusqu'à 40 millions d'euros (34 millions de livres) pour les diabétiques de type 2 non traités par insuline, précisent-ils.
Ainsi, cette méta-analyse "n'apporte pas de preuves convaincantes pour conforter le recours en routine [de l'autosurveillance glycémique] pour les patients diabétiques de type 2 non traités par insuline", concluent-ils.
Dans les futures évaluations de l'autosurveillance glycémique, les auteurs suggèrent d'établir des groupes-cibles susceptibles d'en tirer le meilleur bénéfice et de mieux intégrer l'autosurveillance dans la prise en charge, c'est-à-dire de faire en sorte que les interventions thérapeutiques et les modifications comportementales soient davantage alignées sur les résultats de l'autosurveillance glycémique.

En France, la Haute autorité de santé (HAS) a publié en 2011 une fiche de bon usage recommandant une utilisation très ciblée de l'autosurveillance glycémique dans le diabète de type 2, rappelle-t-on. Le remboursement du matériel nécessaire a été limité par un quota annuel pour les diabétiques de type 2 non insulinodépendants en 2011 pour faire une économie de 35 millions d'euros.

Webographie


Source : infirmiers.com