Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

IDEL

Qui se frotte aux IDEL, s'y pique !

Publié le 30/10/2014
hérisson

hérisson

BANG ! Ceci fait l'effet d'une bombe, la vaccination accordée aux pharmaciens ..., cette nouvelle laisse les infirmier(e)s (et les médecins d’ailleurs) sur le carreau...

Touchés en plein cœur. Fanny les IDEL !1

La vaccination accordée aux pharmaciens, Clématite sort ses piquants et réagit...

Un pharmacien qui pique ! Mais quelle est cette nouvelle lubie de la rue de Ségur ? La comtesse éponyme doit bien se retourner dans sa tombe, elle qui chantait les louanges des petites filles modèles, et les malheurs de Sophie. Pauvre Sophie !!! Les infirmières sont abasourdies, car la "vaccination" est pour elles un atout, une prérogative, une chasse gardée... Certes, certes....

Et là ce que je m'apprête à écrire ne va pas me valoir que des amis... mais tant pis, j'ai atteint l'âge de raison et saurai résister à vos rudes assauts...

Reprenons les faits, l'infirmière a le droit (ou plutôt sous délégation) de vacciner une personne âgée de plus de 65 ans , hors primo injection, en dehors d'une prescription médicale l'y autorisant. Décret n° 2008-877 du 29 août 2008 et Arrêté du 29 août 2008. Cependant, si ces dispositions permettent à l'infirmier de réaliser la vaccination sans prescription médicale (auto prescription), elles ne l'autorisent pas pour autant à prescrire le vaccin. Il n'est donc instauré aucun droit de prescription pour les infirmiers, cela reste un acte simple, une injection comme une autre. Pour cet acte, nous sommes aimablement gratifiés d'un AMI supplémentaire, donc 3,15 € de plus ! Yahoo !

Donc si je résume, pour 6,30 € bruts nous avons :

  • la planification de l'injection (le coup de fil qui est parfois long...), et le passage coincé entre l'aide ménagère et le coiffeur... ;
  • l'entretien préalable a minima du patient (car n'oublions pas que la responsabilité de l'injecteur est engagée), anamnèse, contre indications, explication des possibles effets secondaires... ;
  • l'appel au médecin traitant si c'est un nouveau patient pour s'assurer que ce n'est pas une primo injection (les patients ne savent pas toujours dire la vérité...), et de toutes façons pour l'informer du vaccin de son patient ;
  • l'acte lui-même avec coton et alcool fournis pas bibi ;
  • la tenue (création) du dossier de soins :obligation ! même si injection unique ;
  • le service après vente éventuel... et oui mes chers amis, la loi dit: Il ou elle (l'IDEL- ndlr) déclare au centre de pharmacovigilance les effets indésirables portés à sa connaissance susceptibles d'être dus au vaccin. ce qui implique donc que le patient ne disparaisse pas dans la nature, et que l'on doive en principe s'enquérir de sa bonne santé par la suite... ;
  • de plus, l'archivage des dossiers de soins infirmiers est pendant 20 ans obligatoire (10 ans après le décès)...

Imaginons un scénario catastrophe...

Une ministre (ou un de ses sbires) assoiffée de pouvoir et/ou d'argent qui fomente un complot ignoble avec un laboratoire pharmaceutique, sous couvert de protection de la population, et accélère la fabrication d'un prétendu vaccin... qui sauvera l'humanité et la (la ministre) fera se hisser au panthéon des "bienfaiteurs" de ce monde, juste entre Bill Gates et Ronald Mac Donald...

Imaginons que ce dit vaccin ne soit pas exactement composé de produits totalement inactivés et inoffensifs, imaginons qu'il ait été développé rapidement et à bas prix et que son inoculation soit quasi obligatoire, face à une pandémie d'une rare ampleur...

On imagine hein ! Toute ressemblance avec des faits ayant existé ou des situations contemporaines serait totalement fortuite. Continuons donc notre incursion chez le bon docteur Imaginarium...

Ce vaccin miraculeux (surtout pour les finances de certains) s’avérerait une ignominie, un vecteur de handicaps, de troubles spastiques ou autres effets délétères... Et des centaines, voire des  milliers de patients, porteraient plainte contre leur bon docteur de famille et leur gentille infirmière, qui les ont vaccinés à tour de bras, les assurant de la parfaite innocuité de ce dernier.

Et là pas de Georges Clonewsque ou de Brousse OuiOui pour sauver le monde, juste un tribunal et des années de galère... Et voilà ! Une plainte, qui peut intervenir de 1 à 15 ans plus tard, arguant d'un défaut d’information sur les risques encourus, d'empoisonnement, voire d'abus de faiblesse par personne ayant autorité. Pour exactement 6,30€ dont on sait que la moitié va nourrir le tonneau des Danaïdes de l'assurance maladie..

Et bien moi, vous voyez, au risque de tous vous choquer, cela ne me dérange pas que les pharmaciens vaccinent les patients !

Les arguments ?

C'est un "embarras" en moins, un soin sans intérêt majeur, la plupart du temps non côté car pris sur une séance de soins d'hygiène, et porteur de bien trop de risques à mon goût. Et surtout pas payé, eu égard à ce même enjeu. D'autant que, pour être honnête, les patients qui vous appellent pour se faire vacciner continueront à le faire ! Je préférerais de loin être rémunérée pour de la coordination, du suivi patient, de la consultation, de l'éducation thérapeutique ou à la santé.

Attention mes amies les infirmières, on est en train d'agiter un chiffon rouge devant vous pour détourner votre attention ! Ne vous laissez pas bercer par ces sirènes anémiées, et regardez ce que les pharmaciens nous ont "piqué" l'ETP sur les AVK ! 40 € ils ont obtenu! et nous nada !

Alors que nous sommes plus à même de délivrer ce genre d'éducation à la santé que sur le coin d'un comptoir d'officine. Et ils se positionnent aussi sur la préparation des piluliers !

Belote et rebelote !

Je n'ai pas souvenir d'autant d'émotion dans les rangs infirmiers lors de ces annonces. Et pourtant nous pourrions envisager de les "contrer". Je vous ai livré ici mon point de vue qui, bien entendu, n'engage que votre serviteur, et vous laisse y réfléchir...

C'est "L'as de trèfle qui pique ton coeur...." - MC Solaar,  philosophe du 20ème siècle.

Belote et rebelotement vôtre !

Note

  1. Embrasser Fanny, c'est perdre une partie de boules sur le score de 13 à 0. Le perdant ou l'équipe perdante se devait alors d'embrasser le postérieur dénudé d'une Fanny factice.

CLEMATITE

Cet article a été publié sur ler blog de l'auteur "L'infirmière libre râle". Merci de ce partage !


Source : infirmiers.com