Le ministère de la santé a publié le 23 décembre 2011 un communiqué mettant à jour les recommandations pour la prise en charge des femmes porteuses de prothèses mammaires PIP (Poly Implant Prothèse), proposant non pas un retrait systématique mais laissant à ces dernières la possibilité d'une explantation "préventive".
Le journal Libération avait publié le 20 décembre 2011 un article annonçant que les autorités étaient sur le point de recommander un retrait systématique des prothèses PIP, citant notamment le directeur général de la santé (DGS) Jean-Yves Grall et la directrice de l'Institut national du cancer (Inca), Agnès Buzyn, rappelle-t-on .
Le DGS avait toutefois indiqué dans la foulée sur France Info qu'aucune décision n'était prise, ajoutant que le ministère attendait les conclusions de l'Inca sur la question pour émettre de nouvelles recommandations.
Dans son communiqué le ministère indique que Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé, et Nora Berra, secrétaire d'Etat à la santé, ont, sur la base de cet avis rendu jeudi, souhaité "que l'explantation des prothèses, même sans signe clinique de détérioration de l'implant, soit proposée aux femmes concernées".
Cette explantation préventive était déjà prévue par les dernières recommandations de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), émises début décembre, note-t-on.
Le ministère a souligné que l'Inca avait considéré qu'il n'y avait pas à ce jour de risque accru de cancer chez les femmes porteuses de prothèses PIP en comparaison aux autres prothèses.
"Néanmoins, les risques bien établis liés à ces prothèses sont les ruptures et le pouvoir irritant du gel pouvant conduire à ces réactions inflammatoires, rendant difficile l'explantation", relève le ministère.
Les recommandations émises par l'Afssaps début décembre sont néanmoins renforcées , les autorités demandant aux femmes porteuses d'une prothèse mammaire de vérifier la marque de leur implant sur la carte qui leur a été remise. "En l'absence de carte, elles doivent contacter leur chirurgien, ou à défaut, l'établissement où a été pratiqué l'intervention", indique le ministère.
Il est de nouveau conseillé aux femmes concernées de consulter leur chirurgien. Si elles ne souhaitent pas bénéficier d'un retrait préventif, elles doivent bénéficier d'un suivi par échographie mammaire et axillaire tous les six mois.
De plus, toute rupture ou suspicion de rupture ou de suintement d'un implant doit conduire à son explantation, ainsi qu'à celle de la seconde prothèse, ce qui était également déjà recommandé.
Enfin, avant toute explantation, quel que soit son motif, un bilan d'imagerie récent doit être disponible.
En plus de ces recommandations, le ministère a demandé aux Agences régionales de santé (ARS) de mettre en place début janvier 2012 un numéro de téléphone pour les porteuses de prothèses PIP qui auraient des "difficultés d'accès à un professionnel", pour leur proposer une liste d'établissements pouvant les recevoir.
Les établissements de santé et les professionnels de santé concernés seront informés en parallèle de ces nouvelles recommandations.
Autre nouveauté, les ministres ont demandé la réalisation d'une étude épidémiologique prospective sur les prothèses rompues.
Après avoir pointé que les frais d'explantation sont pris en charge par l'assurance maladie, mais toujours pas pour l'implantation de nouvelles prothèses chez les femmes ayant subi une opération de nature esthétique, les ministres "rappellent qu'il est demandé aux chirurgiens libéraux de ne pas pratiquer de dépassements d'honoraires pour effectuer ces actes".
Une nouvelle réunion du comité de suivi est programmée le jeudi 5 janvier 2012 afin notamment de faire le point en détail sur les procédures et dispositifs d'application de cette décision.
"Pas d'urgence à un retrait", selon l'INCA
Dans son avis, diffusé le 23 décembre 2011, les experts réunis par l'Inca ont considéré qu'il n'existait "pas à ce jour d'argument justifiant une explantation en urgence".
"Devant l'absence d'éléments nouveaux concernant le gel non conforme ou de données cliniques nouvelles sur des complications spécifiques, les experts considèrent ne pas disposer de preuves suffisantes pour proposer le retrait systématique de ces implants à titre préventif", note l'Inca.
"Il rappellent néanmoins le risque de rupture prématurée et les incertitudes concernant les complications liées au caractère irritant de ce gel", poursuit l'avis.
Le document précise par ailleurs des modalités générales de surveillance et d'explantation.
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