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Prise en charge humanitaire à l'AP-HM

Publié le 12/06/2012

La possession du meilleur état de santé possible est un droit fondamental pour tout être humain, selon la définition de l’OMS. A l’heure où le nouveau gouvernement est sur le point de statuer sur la limitation, voire la suppression des dépassements d’honoraires médicaux, il nous paraît plus intéressant de mettre en lumière les initiatives favorisant l’accès aux soins pour tous.

Le complément médical d’une structure sociale

Les permanences d’accès aux soins (PASS) font partie de ces structures qui nous réconcilient avec notre cœur de métier. Non pas celui que l’on mesure à coups de tarification à l'activité (T2A), mais bien celui qui nous amène à prendre soin des plus faibles. Depuis novembre 2011, à Marseille, l’hôpital de la Conception a ouvert une PASS médico-sociale, la PASS Rimbaud. Pour être tout à fait clair, cette unité résulte de l’évolution d’une structure à vocation uniquement sociale, existant depuis 2007 dans chaque établissement de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Cette dernière a mobilisé des moyens importants pour constituer une équipe capable de prendre en charge des populations locales démunies ou exclues culturellement voire linguistiquement, et qui nécessitent une attention particulière car présentant souvent des atteintes poly-pathologiques, psychologiques, voire psychiatriques.

Des moyens humains importants

La PASS médico-sociale Rimbaud comprend deux médecins, un agent d’accueil, quatre assistantes sociales et une IDE, Odile M’Barga, que nous avons rencontrée afin qu’elle nous éclaire sur le fonctionnement de cette unité ainsi que sur ses missions. « La PASS Rimbaud est devenue un vrai centre de consultations de première intention, nous dit-elle. Elle accueille, depuis son ouverture en novembre dernier, de plus en plus de patients, envoyés par d’autres structures, comme Médecins du Monde, ou d’anciens usagers. Elle agit aussi comme un filtre permettant de décongestionner sensiblement les services d’urgences ». Un protocole d’accès aux soins a en effet été édité pour prendre en charge à l’hôpital des personnes sans droits connus, présentant des pathologies diverses ou un état général altéré. Ces personnes sont reçues par un agent d’accueil qui, dans un premier temps, évalue leur situation administrative. Un interprète peut, dans le cas d’incompréhension majeure due à la barrière de la langue, venir porter sa contribution. Puis, le médecin et l’assistante sociale prennent le relais, l’un pour une consultation, tandis que l’autre tente de replacer ce patient dans une situation de droit commun, dans le cas où il satisfait aux pré-requis en vigueur, notamment via la création d’une Couverture maladie universelle (CMU) ou d’une Aide médicale de l'État (AME).

Une prise en charge mieux ciblée

Odile M’Barga, quant à elle, a pour mission de réaliser les premiers soins – la plupart du temps, il s’agit des premiers soins que le patient ait reçus depuis des mois – prescrits par le médecin de la structure et de superviser la bonne utilisation des traitements prescrits. « Notre mode de fonctionnement est une réelle avancée, pour ces personnes en situation précaire, ajoute-t-elle. Il permet de les reconnecter à la société et de cibler leur prise en charge médicale. Avant, ils se présentaient aux urgences, y attendaient longtemps pour enfin être pris en charge superficiellement par des équipes soignantes au bord du « burn-out ». Ici, une fois leur situation sociale identifiée, nous leur attribuons une fiche de liaison nominative, qui leur donne accès à l’ensemble du plateau technique et aux consultations spécialisées de l’AP-HM ». Cette fiche de liaison fait ainsi office de carte vitale provisoire, les factures hospitalières générées par ces patients se trouvant momentanément bloquées jusqu’à l’ouverture de leurs droits effectifs. Ce processus concourt à limiter sensiblement les factures irrécouvrables qui polluent la gestion comptable des hôpitaux.

Reste que tous ne sont pas en situation de voir leurs droits ouverts à court terme. C’est le cas pour les demandeurs d’asile, les « sans papiers » ou les touristes, pour qui la PASS Rimbaud n’a que peu solutions à proposer. Ils sont ainsi orientés vers les services d’urgences. Dès lors, l’AP-HM, à l’instar de toute structure publique de santé, fait en sorte que, comme le recommande l’OMS, ils recouvrent le meilleur état de santé possible…

Bruno BENQUE Rédacteur Infirmiers.com bruno.benque@gmail.com


Source : infirmiers.com