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PUERICULTRICE

Portrait - Puéricultrice en PMI

Publié le 22/03/2012

CDclik Enfance, partenaire d’Infirmiers.com, est le premier E-mag gratuit centré sur la santé des enfants et rédigé exclusivement par des professionnels de l'enfance - médecins, infirmières puéricultrices, psychologues, sages femmes, éducateurs de jeunes enfants, assistantes maternelles, professeurs des écoles...- vient de sortir son troisième numéro. L’E-mag partage aujourd’hui avec la communauté d’Infirmiers.com un article consacré à une infirmière puéricultrice, Corrine Beaumont-N’Dri, qui exerce en secteur de Protection Maternelle et Infantile (PMI). Nous l’en remercions.

CDclik Enfance - Comment devient-on puéricultrice ?

Corrine Beaumont-N’Dri - La puéricultrice est une infirmière (ou, plus rarement, une sage-femme) qui a suivi une spécialisation en puériculture. Cela correspond à une année de plus d’enseignement de la pédiatrie et de pratique de la puériculture.
Pendant leur formation, les puéricultrices suivent des stages à l’hôpital ou en extra hospitalier, comme en PMI. Elles bénéficient d’une formation poussée sur la santé de l’enfant, son développement psychomoteur et finalement, un an c’est trop court pour assimiler cette formation complète. Notre association représentative des puéricultrices, l’ANPDE propose de répartir cette formation sur deux ans. À l’issue de leurs études, les puéricultrices peuvent travailler dans de nombreuses structures : à l’hôpital en service de pédiatrie médicale et chirurgicale, en maternité ou en extra-hospitalier, dans les crèches, les lieux d’accueil des enfants, en PMI. Travailler au domicile est instructif : cela permet de tenir compte de l’environnement matériel, social et humain de l’enfant…

CDclik Enfance - Quelle est la particularité du travail en PMI ?

Corrine Beaumont-N’Dri - En PMI, la puéricultrice assure plusieurs missions, des consultations médicales en collaboration avec un médecin, dans les locaux à proximité de la population, dans les écoles maternelles ou au domicile des parents. Au sein de la PMI, la « consultation » de la puéricultrice est plus communément désignée « permanence », au cours de laquelle on accueille les parents et les enfants. Les parents peuvent poser leurs questions sur l’alimentation, le développement, le sommeil... C’est l’occasion pour la puéricultrice de leur apprendre certains gestes comme la mise au sein, le lavage de nez, l’hygiène du siège, le soin du cordon ombilical, le portage de l’enfant… Autrefois cet apprentissage était assuré par les grands-mères. Or il n’y a plus de transmission intergénérationnelle, les jeunes mères se retrouvent seules, parfois éloignées de leur familles et ignorent les gestes élémentaires. On y pallie en réalisant une sorte de « tutorat » entre la puéricultrice et la mère : il se tisse alors une relation de confiance : les parents peuvent venir en PMI ou la puéricultrice au domicile. Il arrive aussi que les puéricultrices visitent les jeunes mamans à la maternité ce qui permet de mettre en place une intervention précoce.

CDclik Enfance - Vous pouvez également intervenir au domicile ?

Corrine Beaumont-N’Dri - Effectivement, les puéricultrices de PMI effectuent aussi des visites au domicile des parents : ce sont des visites post-natales de mamans (primipares, adolescentes, allaitantes…) ou des visites de suivi dans le cas de situations particulières lorsque les familles sont en difficulté pour élever leur enfant : difficultés relationnelles et éducatives, handicap des parents et ou de l’enfant, détresse financière ... Nous aidons alors les parents sur des aspects comme les soins, l’alimentation ou l’éducation. Si nécessaire, la puéricultrice peut proposer l’intervention d’une TISF (technicienne d’intervention sociale et familiale). Celle ci vient en renfort pour travailler dans le quotidien de la famille. Des objectifs sont fixés par la puéricultrice avec la famille et la TISF les met en œuvre. Ainsi, elle apprend aux parents comment éduquer les enfants, comment leur poser des limites, comment leur permettre de trouver leur place (sinon ils prennent toute la place !), comment bien s’alimenter (éviter le grignotage toute la journée). La puéricultrice accompagne aussi les familles et si besoin oriente les enfants vers des consultations spécialisées, chez l’ophtalmologue, le dermatologue ou au CAMSP (Centre d’Action Médico-Sociale Précoce).

CDclik Enfance - Autre lieu d’intervention, l’école maternelle...

Corrine Beaumont-N’Dri - La puéricultrice de PMI intervient également dans les écoles maternelles pour effectuer des bilans de santé chez les enfants de 4 ans : elle mesure le poids, la taille, vérifie les vaccinations, le développement psychomoteur en faisant réaliser des dessins par exemples, des tests du langage. Si la puéricultrice détecte une anomalie, elle en informe les parents pour les orienter vers les spécialistes adéquates comme l’ophtalmologue en cas de troubles de la vue, l’ORL en cas de troubles de l’audition, l’orthophoniste pour des problèmes de langage ou le dentiste pour soigner les caries. Toute aide proposée est totalement individualisée et tient compte des possibilités des parents. La puéricultrice permet également de faire le lien avec le médecin traitant.

CDclik Enfance - Priorité des priorités : la protection de l’enfance

Corrine Beaumont-N’Dri - Une de nos missions essentielles est l’évaluation des informations préoccupantes. Par exemple, s’il y a un souci de maltraitance dans une famille et que l’information parvient au Conseil Général (par un enseignant, un voisin, un professionnel de santé ou un appel anonyme), nous devons démarrer une évaluation de la situation. La puéricultrice peut alors rapidement effectuer des visites (parfois inopinées) au domicile des parents et s’entretenir avec l’enfant et ses parents pour vérifier s’il y a bien situation préoccupante et le degré d’urgence pour intervenir. Cette évaluation nécessite de bien connaître le développement de l’enfant, sa psychologie, pour une prise en charge efficiente. Cette évaluation doit être faite dans les 3 mois. Elle peut aboutir à une aide, au passage régulier de la puéricultrice au domicile ou à l’intervention d’une TISF. La puéricultrice conseille aux parents concernés par une information préoccupante de vraiment collaborer avec le travailleur médico-social en charge de l’évaluation. Ce n’est pas très flatteur de faire l’objet d’une telle évaluation mais l’objectif est d’aider les parents pour le bien de l’enfant.
Pour conclure, le travail de la puéricultrice de PMI est très varié et enrichissant. Il permet à la fois une très grande proximité avec les familles, nécessaire pour les aider au mieux et une grande ouverture d’esprit pour pouvoir travailler en réseau avec des interlocuteurs différents, du monde de la santé, du social ou de l’éducation nationale.

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Une puéricultrice de PMI française à l’honneur

Catherine Buzy est infirmière puéricultrice en PMI au Conseil Général de Meurthe et Moselle depuis 1997. Consultante en lactation au sein de l’International Board Certified Lactation Consultants (IBCLC), elle lutte depuis de nombreuses années pour que la France rattrape son retard dans l’allaitement maternel. Membre de l’ANPDE (Association nationale des puéricultrices et étudiants), elle collabore aux activités de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et contribue à la publication d’articles et à la traduction en français d’ouvrages sur l’allaitement maternel. En hommage à son sens des responsabilités et son dynamisme, mettant ses compétences au service des enfants et des familles, le prix international « Reconnaissance » lui sera remis officiellement à l’occasion du prochain congrès triennal du SIDIIEF (ONG basée au Québec) qui se tiendra à Genève en mai 2012. Lire la suite Catherine Buzy, une vie consacrée à la mère et à son enfant

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Source : infirmiers.com