Le Conseil régional d'Ile-de-France a décidé de renforcer son dispositif d'aide à l'exercice des professionnels de santé libéraux de premier recours dans 50 zones fragiles, a annoncé le jeudi 21 septembre 2012 son président, Jean-Paul Huchon.
Le nouveau rapport cadre santé de l'Ile-de-France, renouvelant celui voté en 2008, sera présenté jeudi 27 et vendredi 28 septembre 2012 devant le Conseil régional par Laure Lechatellier, vice-présidente en charge de l'action sociale, des formations sanitaires et sociales, de la santé et du handicap.
Parmi les nouveautés, la région proposera des bourses pour des étudiants, des allocations complémentaires lors des stages, des aides à l'installation et au maintien en exercice dans 50 territoires identifiés comme déficitaires ou fragilisés au titre de la démographie médicale et paramédicale, a indiqué Jean-Paul Huchon lors d'une conférence de presse. Les territoires ont été identifiés en accord avec l'Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, a-t-il souligné.
Ces "contrats régionaux d'exercice sanitaire" concerneront les médecins de premiers recours, généralistes, ophtalmologistes, gynécologues, les dentistes, les infirmiers, les masseurs-kinésithérapeutes et les sages-femmes. Ils seront signés par le professionnel, le Conseil régional et la collectivité territoriale d'accueil (commune ou plus vraisemblablement intercommunalité).
La Région s'engage à verser à un étudiant 700 euros par mois en supplément par rapport à des bourses ou des fonds d'aide. Le montant global des aides ne pourra pas dépasser 1.000 euros mensuels. Une allocation sera aussi versée lors d'un stage d'un étudiant en centre hospitalier (200 euros) et dans un cabinet de médecin généraliste (250 euros). La Région consacrera aux bourses et allocations un budget de 300.000 euros par an.
Pour les professionnels déjà installés (médicaux et paramédicaux), elle se propose d'aider au financement d'équipements et de travaux de sécurisation des locaux jusqu'à 15.000 euros, afin de maintenir le professionnel en activité. Il s'agit d'empêcher des arrêts d'activité motivés par des problèmes de sécurité, a souligné Jean-Paul Huchon. Le professionnel devra s'engager en contrepartie à exercer sur le territoire donné pendant trois ans. Les médecins devront s'engager à exercer en secteur 1 (honoraires encadrés), en libéral ou en salarié.
Le Conseil régional d'Ile-de-France va aussi tripler son budget d'aide aux maisons de santé, aux pôles de santé et aux centres de santé, de 100.000 euros à 300.000 euros. Il consacre déjà 5 millions d'euros par an aux aides aux maisons médicales de garde, a précisé Laure Lechatellier. Ces aides servent notamment à renforcer l'équipement des structures, en fauteuils dentaires ou échographes ou éventuellement en véhicules.
La région souhaite par ailleurs soutenir les expérimentations de maisons de naissance.
Extension de l'aide à la complémentaire santé pour les jeunes
Le Conseil régional prévoit d'étendre son dispositif, lancé en 2010, d'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé (ACS) pour les étudiants boursiers vers les jeunes de 18 à 26 ans apprentis et en insertion inscrits dans l'un des dispositifs du service public régional de formation et d'insertion professionnelle. Au total, 17.000 jeunes seront potentiellement concernés.
Actuellement sur les 50.000 boursiers, plus de 10.000 ont bénéficié de l'aide, d'un montant de 100 euros permettant d'accéder à une couverture complémentaire minimale (la complémentaire complète coûtant 200 euros), a précisé Jean-Paul Huchon.
Les perturbateurs endocriniens grande cause régionale 2013
Le Conseil régional a par ailleurs décidé de déclarer les perturbateurs endocriniens "grande cause régionale 2013". Un colloque sur le sujet est prévu le lundi 26 novembre dans ses locaux et d'autres actions de sensibilisation et d'information seront menées.
La thématique santé-environnement est mise en avant dans le rapport cadre santé dans un objectif de prévention, a souligné Laure Lechatellier. "Nous voulons travailler avec les lanceurs d'alerte et les associations sur le sujet".
Le Conseil régional fait déjà beaucoup en matière de lutte contre le bruit, contre le saturnisme, pour la promotion de l'activité physique, pour la qualité de l'air impliquant d'autres lignes budgétaires. L'élue s'emploie à convaincre les autres vice-présidents d'intégrer dans chaque projet la dimension de santé-environnement.
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