PLFSS 2024

PLFSS 2024 : un plan d'économies "intenable" pour les hôpitaux

Publié le 16/10/2023

Dans une lettre ouverte adressée à la Première ministre, les 5 fédérations hospitalières* s'érigent contre un projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui acte un plan d'économies en santé délétère et qui menace un peu plus le secteur.

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Après les professionnels de santé eux-mêmes, dont les infirmiers libéraux, c’est au tour des fédérations hospitalières de protester contre un projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024 jugé largement insuffisant dans une lettre ouverte adressée à Elisabeth Borne, la Première ministre. Elles lui reprochent notamment de n’intégrer « aucun financement supplémentaire pour compenser l’inflation » et d’acter « de fait un plan d’économie majeures ». : 1,5 milliard d’euros manquerait ainsi à l'enveloppe consacrée à l'hôpital pour compenser la hausse des coûts. Une douche froide pour les fédérations, qui estimaient que le PLFSS 2024 devait prévoir 5 milliards d’euros supplémentaires pour assurer la soutenabilité du système de santé.

Un plan d'économies "intenable"

Or, alertent les fédérations, dans un contexte où nombre d’établissements sont en proie à de grandes difficultés financières en raison de l’inflation, « un nouveau plan d’économies sur la santé serait intenable ». À titre d’exemple, les grands CH et CHU publics se heurtent à une augmentation de 300% à 400% de leurs dépenses d’électricité. Même constat chez le privé, qui pointe également une hausse des dépenses de blanchisserie et de restauration de l’ordre de 15%. « Une nouvelle dégradation de la situation financière des établissements entraînerait des répercussions immédiates sur leurs capacités d’investissement, jusque dans leur trésorerie, impactant leurs capacités de paiement », préviennent-elles. Avec, en bout de ligne, des conséquences durables à la fois pour les patients et les professionnels de santé.

Elles réclament « des moyens à la hauteur de l’enjeu », et qui correspondent aux promesses du gouvernement qui, depuis la crise Covid-19, affirme avoir fait de la santé une priorité. « Notre pays doit sortir d’une vision comptable et court-termiste de la santé : soutenir la santé n’est jamais un coût », insistent-elles, défendant l’intérêt de mieux investir dans la santé aujourd’hui pour limiter les coûts de demain.

Lire la lettre ouverte

*À savoir la Fédération hospitalière de France (FHF), la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), la Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne privés solidaires (FEHAP), la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (FNEHAD), et Unicancer.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com