Six semaines d'antibiothérapie suffiraient pour le traitement de l'ostéomyélite du pied diabétique en l'absence de chirurgie, selon une étude française parue dans Diabetes Care.
L'idée selon laquelle il est possible de traiter une ostéomyélite du pied diabétique sans résection chirurgicale a émergé récemment. Mais la question de la durée optimale de l'antibiothérapie reste à préciser. Le Dr Alina Tone du CH de Tourcoing (Nord) et ses collègues ont randomisé et suivi prospectivement 40 patients traités pendant six ou douze semaines.
Le traitement administré en première ligne était une combinaison à base de rifampicine ou de fluoroquinolone, choisie sur la base d'une biopsie osseuse, une stratégie qui a démontré son intérêt dans une étude menée par la même équipe. Le traitement à base de rifampicine n'était pas administré avant les 10 à 14 jours nécessaires pour l'analyse de la biopsie, soulignent les auteurs. Selon eux, cette attitude se justifie par le fait que l'ostéomyélite du pied diabétique n'est pas une indication pour une antibiothérapie urgente, en particulier en l'absence de signes inflammatoires comme c'était le cas chez 55% de leurs patients.
Une rémission (cicatrisation complète et de plus d'un mois) a été obtenue à un an pour 65% des patients, sans différence significative entre les groupes traités pendant six ou douze semaines.
L'équipe n'a pas identifié de paramètre associé au pronostic, comme une infection par S. aureus résistante à la méticilline ou l'administration d'un traitement antibiotique empirique le temps d'avoir les résultats de la biopsie.
Les troubles gastro-intestinaux liés à l'antibiothérapie ont touché moins de patients du groupe traité pendant six semaines que dans l'autre groupe (15% contre 45%).
La bonne tolérance gastro-intestinale observée, notamment l'absence de cas de diarrhée associée à Clostridium difficile, pourrait être liée au fait qu'une majorité de patients (67,55%) a été traitée par des combinaisons à base de rifampicine, estiment les auteurs.
Ainsi, une antibiothérapie de douze semaines n'améliore pas le taux de guérison par rapport au traitement de six semaines et compromet davantage la tolérance gastro-intestinale.
Une étude à plus long terme pourrait identifier d'autres bénéfices d'une réduction de la durée de traitement comme un moindre risque de résistance bactérienne aux antibiotiques ou d'effets indésirables associés au traitement, notent les auteurs.
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