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Physiopathologie, traitement et soins du choc septique

Publié le 12/09/2012
Revue SOINS n° 766 - Juin 2012

Revue SOINS n° 766 - Juin 2012

Dossier Soins - Le choc septique

Dossier Soins - Le choc septique

N° 766 - juin 2012
Avant-propos - Une urgence qui nécessite une collaboration interdisciplinaire

En France, 75.000 patients atteints d’un sepsis grave ou d’un choc septique sont hospitalisés en réanimation chaque année. L’incidence du sepsis grave a augmenté de 75% entre 1995 et 2001 en France. La mortalité à 28 jours reste également élevée, évaluée entre 40 et 50%1.

Le choc septique est une pathologie de réanimation extrêmement grave qui résulte de l’aggravation d’un sepsis. En présence d’un hôte infectieux, l’organisme déclenche une réponse inflammatoire provoquant de graves troubles hémodynamiques avec une atteinte multiviscérale. Le choc septique nécessite donc une mise en œuvre rapide de traitements lourds et complexes afin, non seulement de réguler l’infection, mais aussi de pallier les défaillances viscérales.

Les sociétés savantes et scientifiques internationales élaborent des recommandations, les Surviving Sepsis Campaign guidelines2, afin d’harmoniser les pratiques de prise en charge, actualisées tous les quatre ans. Ces dernières font le point sur les avancées thérapeutiques et le choix des traitements à prescrire. Les catécholamines, drogues par excellence dans le choc septique, sont ainsi injectées à des doses variables en fonction de l’effet souhaité en respectant les protocoles établis par l’équipe médicale. L’utilisation de ces drogues requiert de la part des infirmiers des connaissances pharmacologiques solides ainsi qu’une grande vigilance dans leur manipulation. Le malade est “techniqué” : appareillé de cathéters multiples et de machines sophistiquées. Dans un “état critique”, il doit être manipulé avec précaution.

Le binôme infirmière/aide-soignante prend alors tout son sens. La réanimation est un lieu propice au travail d’équipe et au développement des compétences individuelles et collectives au service des patients et de leur famille. Les équipes sont très souvent sollicitées par ces dernières qui ont besoin de comprendre grâce à des explications claires, d’être rassurées et de se sentir soutenues quant au devenir de leur proche.

Depuis quelques années, des mesures de la qualité de vie des patients après la réanimation ont été réalisées. Elles sont à ce jour encore trop peu nombreuses et devraient se développer dans les années à venir. En effet, malgré les progrès de la recherche, les patients qui ont survécu au choc septique sont victimes de séquelles essentiellement cognitives et neuropsychologiques. La place du psychologue et le travail en interdisciplinarité sont par conséquent prépondérants pour accompagner au mieux les patients et leur famille durant ce séjour, qui peut être ressenti comme agressif et violent.

Notes

  1. Groupe transversal sepsis. Prise en charge initiale des états septiques graves de l’adulte et de l’enfant. Réanimation 2007 ; 16 : S1-S21.
  2. Dellinger RP, Levy MM, Rhodes A et al Surviving Sepsis Campaign: International guidelines for management of severe sepsis and septic shock : 2012. Crit Care Med 2012.

Au sommaire du dossier "Le choc septique"

Florence Michon
Revue Soins


Source : infirmiers.com