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Philippe Douste-Blazy annonce un plan pour le secteur psychiatrique

Publié le 10/02/2005

"J'ai découvert des hôpitaux psychiatriques en souffrance faute de moyens adaptés", a déclaré, vendredi, au cours d'une conférence de presse, le ministre qui estime notamment que la "réponse publique n'est pas adaptée" et que l'offre de soins psychiatriques est "inégale" sur l'ensemble du territoire et "souffre de cloisonnement"

"Il faut rompre avec le cercle vicieux du désinvestissement chronique, afin de répondre à la souffrance des malades et aux difficultés des personnels", a-t-il déclaré.

Son premier objectif est de réinvestir dans les murs de l'hôpital psychiatrique. Alors qu'a été défendue l'idée qu'il y avait trop d'hôpitaux, qu'il fallait fermer de nombreux lits (50% en 10 ans), le ministre a décrété un moratoire des fermetures des lits et a décidé de tripler les aides du précédent plan général "hôpital 2007" en injectant 750 millions d'euros (qui doivent générer 1,5 milliard d'euros d'investissement au total par autofinancement notamment).

"Il existe des cellules d'isolement indignes. Nous ne pouvons le tolérer", a-t-il affirmé.

La nécessité d'une plus grande sécurisation -manifestée par le double meurtre de Pau- va se traduire par un renforcement des liaisons directes entre les services d'urgence, le commissariat et la gendarmerie, par les dispositifs individuels de téléalarme, par la sécurité des bâtiments, par des personnes de sécurité.

La "sectorisation psychiatrique" n'est pas oubliée et sera confortée comme base de l'organisation des soins en secteur géographique. Mais l'objectif est aussi de faire travailler ensemble les différents acteurs (secteur, psychiatres libéraux, établissements privés, médecins généralistes).

Le ministre veut également expérimenter dans quelques régions la présence d'un psychiatre, par exemple au centre 15, pour assurer une permanence de réponses, de conseils et d'orientations destinés aux professionnels. Un centre d'appel sera réservé aux professionnels. Il désire également conforter l'offre psychiatrique de services d'urgence en centres hospitaliers et CHU.

LES MOYENS HUMAINS

Le second objectif de ce plan concerne les moyens humains. Selon lui, les négociations statutaires devraient rendre les postes de psychiatres plus attractifs et permettraient d'entamer un rééquilibrage géographique, en rémunérant mieux, par exemple, les praticiens hospitaliers dans les zones déficitaires en psychiatres. Simultanément le nombre d'internes en psychiatrie passera de 245 à 300 par an.

Le ministre entend aussi développer les alternatives à l'hospitalisation, les soins ambulatoires comme l'hôpital de jour, de semaine ou de nuit, et les centres médico-psychologiques.

Il entend dégager d'ici 2008 près de 140 millions d'euros afin de créer 2.500 postes médicaux et non-médicaux.

Le troisième axe de son plan est une amélioration de la formation des infirmiers et infirmières à la psychiatrie avec une formation d'adaptation à l'emploi, en accord avec les syndicats, (5 périodes de 3 jours) ou encore avec l'organisation d'un compagnonnage-tutorat (3 heures par semaine toute l'année). Ces mesures nécessitent 25 millions d'euros par an.

Quatrième objectif, le gouvernement veut développer l'offre sociale et médico-sociale en offrant un début de réponse aux 10.000 patients hospitalisés qui pourraient être mieux pris en charge médicalement en soins externes s'il leur était possible de bénéficier d'un accompagnement ou d'un hébergement adapté. "C'est aussi une réponse à tous ceux qui, sans être hospitalisés, ne trouvent pas de prise en charge adaptée", a-t-il dit.

Cet objectif se traduira par la création de 1.900 places dans les services d'accompagnement à domicile, 1.000 places d'hébergement en établissements médico-sociaux, le soutien financier (20 millions d 'euros) à 300 lieux d'entr'aide (clubs).

Ce quatrième objectif nécessite un effort de 86 millions d'euros sur 3 ans

A ces autres priorités, s'ajoute un programme spécifique sur les détenus par la construction d'unités spécialisées ainsi que l'amélioration de la prise en charge de la dépression et de la lutte contre le suicide.

Au total ce plan bénéficiera en 750 millions d'euros en investissements de 2006 et 2010 et de 280 millions d'euros de fonctionnement entre 2005 à 2008./yg


Source : infirmiers.com