Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

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MODES D'EXERCICE

Nouvelle mission EPRUS pour Jean-Arnaud

Publié le 26/09/2014
Jean arnauld réserviste sanitaire ravi

Jean arnauld réserviste sanitaire ravi

Paquetage réserviste EPRUS

Paquetage réserviste EPRUS

Départ pour la mission en Guadeloupe

Départ pour la mission en Guadeloupe

Equipe d

Equipe d

Il y a quasiment un an, jour pour jour, je vous racontais « ma » première mission au service de la réserve sanitaire (EPRUS) en Guyane : l’attente qui l’a précédée, l’angoisse et le doute qui ont pu l’accompagner et surtout la joie d’y avoir participé ! En juin dernier, c'est une mission Guadeloupe qui m'est proposée suite à l'épidémie de chikungunya qui sévit sur l'île. Au programme : adrénaline, honneur et bonheur d'épauler 15 jours durant les équipes soignantes locales.  Récit d'une longue attente...

Lorsque vous êtes réserviste EPRUS comme moi , et ce depuis peu, en 2012, jour après jour, vous « guettez » les messages dans votre boite mail avec l'espoir secret d'y trouver un message de pré mobilisation ! Depuis mai 2013, date de ma première mission en Guyane, et jusqu'au printemps 2014, le calme a régné. Pas de propositions, seules quelques pré -mobilisations - notamment en Polynésie Française - qui m'ont fait rêver, mais rien de concret.

Ayant accompli l’ensemble des formations proposées à ce moment-là, je m'impatiente ! L’EPRUS est une « grande famille » de réservistes, des liens forts se créent et chacun partage ses attentes ou ses retours d'expérience. L'espoir de partir est permanent. On rêve au fameux « Ordre de mission », sésame ultime au départ, qui nous permet d'intégrer une équipe et d’accomplir « notre mission » de réserviste.

Partir, le voeu le plus cher du réserviste sanitaire, avec un paquetage dédié...

L'attente et l'envie...

Au printemps 2014, une pré-alerte est donnée pour un dispositif prudentiel autour de l’anniversaire du débarquement en Normandie. La petite flamme qui brûle en moi, se ravive et je candidate, bien entendu, dans l’attente d’une réponse. Une longue attente qui, une fois encore n'aboutit pas en ce qui me concerne. Je suis déçu d’autant que je n’avais jamais participé à ce genre de dispositif.

Quelques jours plus tard, appel en absence de Karine D., travaillant à la cellule formation de l’EPRUS. L'espoir renaît : un désistement tardif qu’il faut remplacer ? Une autre mission ? Une proposition de formation ? Il s’agira en fait d’une mission très différente de celle que j'imaginais, et plutôt agréable d'ailleurs. Une mission de "représentation" au salon de la Société française de Médecine d'urgence (SFMU) ! Il s'agit d'épauler Gauthier R., et Geoffrey D., mais aussi Clara De Bort, cheffe de pôle de la Réserve Sanitaire, sur le stand de l’EPRUS afin de valoriser l’établissement, témoigner de mon expérience et donner envie à d’autres de nous rejoindre ! Cependant, soyons sincère, si c’est toujours un plaisir de partager des moments avec d’autres réservistes, le personnel de l’EPRUS ou de futurs « collègues » prêts à s’engager, au fond de moi, je pense quand même à la mission « D Day » qui a lieu au même moment à quelques centaines de kilomètre de Paris et dont je ne fais pas partie.

ça y est, enfin je vais partir !

Jean-Arnauld, visiblement ravi d'appartenir au corps des réservistes sanitaires !

Toujours dans le même temps, l’EPRUS a débuté une grande campagne de pré-mobilisation des médecins à la retraite afin d’anticiper un éventuel besoin au niveau des Antilles durant l’été : mission prévue à la base de renfort uniquement médical. Mais parfois, tout ne se passe pas comme c’était prévu ! Le jeudi 26 juin 2014, en fin d’après-midi, je reçois un mail ! La Réserve Sanitaire est mobilisée pour renforcer l’offre de soins en Guadeloupe avec médecins et infirmiers. Je réponds que "oui" (bien sûr !!!) je suis disponible et j’attends. Fort de mon expérience précédente en Guyane, mon packtage est toujours prêt dans l'attente d'une confirmation. Vendredi 27 juin 2014, début de matinée, un appel : c’est Jean-Michel S. de la Réserve Sanitaire : je fais partie de la mission ! Un an après, l’histoire se répète donc mais ne se ressemble pas… Contrairement à la Mission pour la Guyane où je n’avais eu que deux heures pour me préparer et « sauter » dans le premier TGV pour Paris, là, j’ai trois jours devant moi. Trois jours pour finir de se mettre en condition, pour une vérification ultime de mon paquetage, revoir mes topos formation, mais surtout trois jours pour préparer mes proches à un nouveau départ.

Notre venue en Guadeloupe, au centre hospitalier de Basse Terre (CHBT) est liée au renfort des équipes médicales et paramédicales des urgences et services de médecine, fortement impactés par l’épidémie de chikungunya  qui sévit actuellement sur les Antilles. De fait, une augmentation significative du nombre de patients passant par les urgences et hospitalisés mais aussi un personnel touché alors qu'il est déjà fortement mobilisé.
Dans le groupe au départ, un collègue de Guyane que je retrouve, une autre avec qui j’avais partagé « l’enfer du froid » durant l’exercice terrain à Nogent-sur-Marne, en décembre 2012, des « nouveaux » aussi, mais toujours ce point commun : l’envie de partir pour accomplir la mission pour laquelle on a eu la chance d’être choisi. L’accueil au CHBT fut « parfait », facilitant notre mission et notre intégration au sein des équipes médicales et paramédicales. Ce fut ensuite 15 jours de travail, toujours aussi enrichissant sur le plan professionnel comme personnel. Des émotions intenses et multiples et des souvenirs plein la tête. 15 jours durant lesquels de nouveaux liens se sont également créés. Au final, une mission où les valeurs professionnelles et personnelles qui sont les miennes ont pu trouver un prolongement chargé de sens : solidarité, travail d’équipe, amitié… Une mission qui m’aura également permis de réfléchir à mon avenir professionnel en métropole avec l’envie d’évoluer.

Mission Guadeloupe suite à l'épidémie de chikungunya qui sévit sur l'île
15 jours de travail, toujours aussi enrichissant sur le plan professionnel comme personnel.

Le témoignage de Jean-Arnaud vous parle ? Pourquoi pas vous ? Pour devenir réserviste sanitaire : www.eprus.fr

Et maintenant ?

Je viens d'apprendre que je vais participer à une nouvelle formation proposée par l’EPRUS : une formation pratique et mise en situation pour prise en charge d’un patient à pathologie hautement infectieuse en zone de soins. J’ai hâte. Je sais aussi que l’EPRUS a envoyé des volontaires réservistes sur l’épidémie EBOLA qui frappe depuis plusieurs mois maintenant certains pays d’Afrique. Pour finir, et juste parce que sans eux la « Mission Guadeloupe » n’aurait pas été ce qu’elle a été, j’aimerai remercier mes collègues du service de réanimation et du service des urgences du centre hospitalier d’Agen qui n’ont pas hésité à assurer mes vacations alors que début juillet nous étions en pleine période de vacances scolaires. Je tenais aussi à remercier « mes » cadres, Jérôme B. et Nathalie U. qui ont piloté cette réorganisation une veille de week-end, et Mme Wöhler qui depuis mon engagement gère mon dossier en lien avec la direction de mon établissement. J’ai souvent parlé d’eux comme étant une « famille », alors je ne peux pas ne pas les citer : mes collègues réservistes sur cette mission qui m’ont soutenu (et supporté) Angélique, Corinne, Christophe, Daniel, Joël ainsi que Jérôme notre encadrant.

Une dernière pensée pour l’ensemble des équipes du CHBT qui nous a si bien reçus et plus particulièrement pour Mme JIGHAÏ, directrice des Finances et Christine L. cadre des Urgences, service où j’ai été affecté.

J'espère maintenant que la prochaine fois que j’aurais la chance de vous « raconter mon histoire » de réserviste de l’EPRUS, cela sera avant l’année prochaine : signe que l’attente avant ma prochaine mobilisation aura été plus courte ! A très vite... et pourquoi pas sur le terrain !

Etre réserviste Eprus c'est s'intégrer rapidement à une autre équipe soignante avec l'esprit de corps qui la caractérise...

Sept ans après sa création, l’EPRUS (Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires) compte désormais environ 1 750 professionnels de santé contre 700 en janvier 2012. L’EPRUS est aujourd’hui bien implanté dans le paysage de la santé publique. Il rejoindra bientôt d’ailleurs l’InVS et l’INPES dans la création d’un Institut pour la prévention, la veille et l’intervention en santé publique inscrite dans la loi de santé annoncée par Marisol Touraine en juin 2014 et qui sera discutée au Parlement début 2015.   Pour devenir réserviste sanitaire : www.eprus.fr

Jean-Arnauld ELLISALDE  Infirmier en réanimation et aux urgences du centre hospitalier d'Agenja.elissalde@gmail.com


Source : infirmiers.com