Moelle osseuse : deux fois plus de donneurs mais ça ne suffit pas

En progrès mais peut mieux faire. C’est, en substance, le bilan que tire l’Agence de biomédecine de l’année 2022 en termes de promesses de dons de moelle osseuse.

L’année passée a ainsi été marquée par « une vague et un élan de solidarité extrêmement massifs », s’est félicitée Evelyne Marry, directrice du prélèvement au sein de l’Agence, mercredi 5 avril lors d’une conférence de presse. Ce sont près de 40 000 personnes qui se sont inscrites pour faire don de leur moelle osseuse, contre moins de 25 000 en 2021. Une augmentation qui s’explique probablement par la mise en avant médiatique de Joseph, un enfant de 3 ans atteint d’une leucémie et qui nécessitait une greffe de moelle osseuse. Pour autant, a jugé Evelyne Marry, le niveau des promesses demeure encore insuffisant par rapport aux besoins. L’an dernier, environ 1 100 greffes de moelle osseuse ont pu être réalisées, contre presque 2 000 patients qui ont été placés sur liste d’attente. L’Agence de biomédecine reste donc particulièrement mobilisée pour maintenir la dynamique engagée, notamment auprès des jeunes hommes.

Des publics particulièrement ciblés

En effet, les greffes provenant de ce type de profil fonctionnent mieux. En cause : l’absence d’anticorps développés par les femmes lors de grossesses, qui complexifient la bonne tolérance du greffon. S’ils restent minoritaires dans les promesses de dons, le nombre d’inscriptions réalisées par des hommes représentait 39% du total l’an dernier, contre seulement un quart l’année précédente. À noter également que l’efficacité des greffes diminuent avec l’âge. Aussi l’Agence n’accepte-t-elle plus les promesses de dons au-delà de 35 ans, même si l’âge limite réel pour donner est fixé à 60 ans. Ce seuil s’explique en réalité par les délais souvent élevés entre l’inscription sur les registres de don et le moment où le donneur peut être sollicité ; la durée médiane est en effet de 8 ans.

Pour rappel, les greffes de moelle osseuse sont cruciales : elles permettent de traiter de graves maladies, telle que la leucémie, souvent chez des enfants.