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AU COEUR DU METIER

L'Ordre infirmier réduit à sa "plus simple expression"

Publié le 31/03/2011

Les réductions de coût envisagées doivent permettre un exercice en équilibre avec 300 000 infirmières cotisantes. Sa présidente attend que le ministère "exprime sa satisfaction".

Le Conseil national de l'Ordre infirmier a décidé mardi soir une baisse de la cotisation pour les infirmiers salariés à 30 euros et un maintien pour les libéraux à 75 euros. Interrogée sur les raisons pour lesquelles le conseil national a opté pour cette baisse de cotisation, Dominique Le Boeuf, sa présidente, a expliqué que les élus avaient "senti qu'il y avait une demande forte à la fois des infirmiers et du ministère [de la santé] de [lancer ce] message (...), donc on l'a fait".

Elle a rappelé que, parmi les cinq hypothèses budgétaires réalisées par l'Ordre, celle d'une cotisation des infirmiers salariés ramenée à 30 euros avec une cotisation à 75 euros pour les libéraux devait entraîner un résultat final de l'exercice déficitaire (de 7,2 millions d'euros).

Mais "nous avons pris des mesures d'économies pour rentrer sur un budget qui tienne la route", a-t-elle ajouté, précisant que "des coupes sombres" avaient été réalisées. Elle a cité par exemple la suppression de l'envoi du bulletin de l'Ordre aux infirmiers tous les deux mois. "Nous ne l'enverrons plus en format papier, mais en pdf", a-t-elle expliqué, précisant qu'il s'agissait de "gros budgets" en raison des frais d'affranchissement. En outre, l'envoi des caducées va être "réduit aux libéraux" car ce sont "eux qui en ont particulièrement besoin", a-t-elle ajouté.

Sur la masse salariale, les recrutements en cours vont être arrêtés. Les déplacements et les indemnités de conseillers vont également être réduits, a indiqué Dominique Le Boeuf.

Interrogée sur l'éventuelle suppression d'un échelon, la présidente de l'Ordre a d'abord souligné que seule une modification de la loi permettait de le supprimer. Elle a en outre estimé qu'il fallait "donner des capacités de recours aux infirmiers quand ils sont en conciliation en chambre régionale". Elle a renchéri en expliquant qu'il avait été décidé de "réduire à sa plus simple expression, législative et réglementaire, les missions de l'Ordre".

Par exemple, le conseil régional ne va plus se réunir pour évoquer la démographie des infirmières, mais se réunira uniquement pour des sessions obligatoires comme par exemple sur la suspension d'exercice et la discipline. Au niveau du conseil national, "on ne communiquera qu'avec les moyens du bord", a-t-elle indiqué, faisant remarquer toutefois que c'était paradoxal avec la demande d'une plus grande communication de l'Ordre.

Interrogée sur les coûts liés aux locaux du conseil national, Dominique Le Boeuf a indiqué que, pour l'instant, il souhaitait les garder car cela n'était pas ce qui coûtait le plus cher. Sur un éventuel rapprochement des locaux des conseils départementaux et régionaux, elle a affirmé que c'était "déjà le cas, sauf deux exceptions". Elle a ajouté que l'équilibre budgétaire, avec ces nouveaux montants de cotisation, serait atteint avec 300.000 inscrits.

Même si l'instance ne fera "plus que ce qui est indispensable", elle a tenu à souligner que cela n'était "pas pour autant que l'Ordre se réduisait". Elle a ainsi signalé qu'au niveau local, les départements travaillaient et avaient déjà des relations avec les infirmiers, soulignant qu'ils n'étaient "plus dans une problématique de développement".

Au niveau national, elle a indiqué que l'Ordre allait continuer à travailler sur les différents sujets, mais plutôt communiquer grâce au site internet. Elle a notamment cité un appel à contributions sur la dépendance, sur les droits des patients et les infirmiers ou sur les pratiques avancées. "Maintenant que nous avons répondu aux attentes du ministère, on espère fort que le ministère puisse exprimer sa satisfaction", a-t-elle ajouté, précisant qu'elle attendait un soutien moral de sa part.

La secrétaire d'Etat à la santé, Nora Berra, s'est montrée peu engageante, en envisageant mardi que l'adhésion à l'Ordre puisse devenir facultative. "Nous serons très attentifs à la réaction que cette décision suscitera auprès des infirmiers eux-mêmes. Si l'Ordre ne parvient pas à convaincre les professionnels, il nous faudra envisager une adhésion facultative pour tous les infirmiers", a déclaré Nora Berra à l'Assemblée nationale lors de la séance des questions d'actualité.

Cette réponse n'est pas allée dans le sens des demandes du député UMP qui lui a posé la question, Etienne Blanc (Ain), qui a souhaité une intervention de l'Etat en faveur de l'Ordre, notamment pour obtenir les fichiers d'infirmiers auprès des hôpitaux et un soutien pour améliorer le recouvrement des cotisations.


Source : infirmiers.com